Forte mobilisation des travailleurs, affiliés à l’Intersyndicale de wilaya regroupant quatre syndicats autonomes dans la Fonction publique à Béjaïa. Ils étaient des centaines de travailleurs des Corps communs et Ouvriers professionnels (5000 selon les syndicats et plus de 500 selon la police), à battre le pavé, aujourd’hui, dans les rues de Béjaïa.
L’Intersyndicale de wilaya, constituée de quatre syndicats autonomes, – le SNAPAP, le SNCCOPEN, le SNTFP et le SNTE) – vient d’enregistrer son premier succès puisque l’adhésion est jugée massive par les syndicalistes qui mènent pour la première fois une action commune.
Les travailleurs, issus exclusivement des secteurs de l’Enseignement supérieur, de l’Education nationale et des Collectivités locales et affiliés aux syndicats autonomes précités, ont recouru à un mouvement de grève et investi la rue pour des revendications socioprofessionnelles. En l’occurrence, pour exiger l’application du décret portant abrogation de l’article 87 bis, «le refus de la baisse des allocations familiales, la révision de (leurs) régimes indemnitaires, la révision du statut général de la Fonction publique, la révision de la classification des catégories, le rejet du nouveau code du travail, la révision du statut particulier et l’application du décret présidentiel n°14-266 du 28/09/2014.»
Les manifestants ont entamé leur marche depuis la Maison de la Culture pour s’arrêter à hauteur du siège de la wilaya. Durant cet itinéraire de quelque 2 kilomètres, ils brandiront des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Non aux salaires de misère», «abrogation de l’article 87bis», «pour une justice et une équité dans la révision des régimes indemnitaires», «pays riche, peuple pauvre.» Ils scanderont en même temps des slogans hostiles au pouvoir politique.

Devant le siège de la wilaya, les manifestants ont observé un sit-in de plus d’une demi-heure malgré la chaleur suffocante qui a sévi. Les responsables des quatre syndicats y prendront la parole et feront lecture d’une déclaration rédigée pour la circonstance : «Nous ne sommes pas ici seulement pour des salaires mais pour exiger la régularisation de la situation des travailleurs contractuels, qui sont mobilisés avec nous», a d’emblée indiqué le représentant de la Fédération des travailleurs des œuvres universitaires, qui n’a pas omis de saluer la forte mobilisation des travailleurs. On peut y lire qu’après «étude et débat de la situation chaotique, que vit l’ensemble des Corps communs, des Ouvriers professionnels et des Agents de sécurité, il est clair que l’Etat n’affiche aucune volonté pour nous rétablir dans nos droits légitimes.»
Les acteurs de l’Intersyndicale de wilaya se sont interrogé, en outre, sur les promesses faites publiquement par les responsables et qui sont restées sans suite. Devant ces engagements, «jamais tenus», il a été décidé, à l’issue de la réunion de l’Intersyndicale de wilaya, tenue le 25 mars dernier, de recourir à une grève de deux jours (hier et aujourd’hui) et d’une marche le deuxième jour de la grève.
Salim Aït-Sadi