«Je comprends l’impatience des citoyens, mais je n’approuve pas la manière avec laquelle ils expriment leur mécontentement», a déclaré le wali.
C’est aujourd’hui que débutera la plus importante opération de relogement dans la wilaya d’Alger. 3 245 familles issues de différentes circonscriptions de la capitale, de bidonvilles et des chalets, devront rallier leurs nouveaux logements. Une opération qui s’annonce sous de mauvais auspices, dans la mesure où ce relogement enregistre d’ores et déjà les premières émeutes. Le wali d’Alger, Mohamed Kebir Addou, a tenté hier, lors d’une conférence de presse, d’apaiser les esprits des malheureux postulants au logement social.
«Je comprends l’impatience des citoyens, mais je n’approuve pas la manière avec laquelle ils expriment leur mécontentement», a-t-il déclaré. Le message Mohamed Kebir Addou se voulait clair : le recours à l’émeute ainsi que les méthodes illégales de protestation n’apporteront aucune solution à la tension que connaît l’opération relogement. «Tout va se faire progressivement et au fur et à mesure de la réception des nouveaux programmes. L’attente a son tour, la sagesse et la raison sont indispensables pour réussir cette opération. Le bâtiment est un secteur très compliqué. On ne construit pas des logements du jour au lendemain. Les programmes se réalisent dans 2 ans et trois ans. C’est dire que les choses ne sont pas aussi faciles qu’on le pense et ce n’est certainement pas la volonté qui manque», a-t-il ajouté. Selon lui, l’opération de distribution de logements se fait «dans la transparence la plus totale». Les citoyens auront un droit de regard sur le déroulement de l’opération, souligne Addou, et les représentants des comités de quartier sont cette fois-ci davantage impliqués, a-t-il ajouté. «Ce sont parfois des familles qui ont déjà bénéficié d’un logement qui font du bruit. Il y a des programmes de relogement et la wilaya n’attribue pas de logement qu’aux véritables nécessiteux», dit-il, soulignant que «la wilaya ne reloge pas les citoyens pour faire de la publicité ou du populisme». Interrogé sur les familles qui protestent contre leur relogement à Birtouta, le premier magistrat de la wilaya d’Alger a laissé entendre que «ce n’est pas aux nécessiteux de choisir le lieu de leur recasement». «Si des gens ne veulent pas quitter leur 20m2 pour vivre dans 80m2, c’est leur problème. Je ne comprends pas la réaction de ces gens qui ne veulent pas aller à Birtouta. C’est pourtant à 5 mn seulement de l’autoroute et le site est agréable. En plus, il faut savoir que ce n’est pas parce que le site se trouve à Birtouta qu’il doit revenir uniquement aux habitants de Birtouta. Les terrains d’Alger appartiennent à tous les habitants d’Alger», a-t-il déclaré, précisant que «le problème de transport, de la scolarité des enfants, ainsi que d’autres équipements sont pris en charge». S’agissant des logements vacants, le wali a affirmé que les chiffres avancés par l’Office national des statistiques (ONS) ne sont pas «exacts», dans la mesure où cet organisme «considère que les logements en cours de construction sont inoccupés». Le wali d’Alger a révélé que 10 000 constructions illicites ont été démolies dans la wilaya d’Alger. Les assiettes de terrain récupérées seront transformées en espaces publics et serviront à la construction d’équipements publics. Concernant les habitants des chalets qui demandent à être relogés, le wali a affirmé que «toutes les victime du séisme de 2003 ont été relogés». «Ceux qui restent sont des gens qui occupaient des habitations précaires puis se sont installés dans ces chalets. Je vous dis que tous les sinistrés de 2003 ont été relogés», a-t-il affirmé. La wilaya d’Alger a bénéficié de 123 873 logements, toutes formules confondues, pour le quinquennat en cours. 80 000 logements (60 000 sociaux et 20 000 LPA) seront distribués avant juin 2012. Une assiette estimée à 610 hectares a été dégagée pour la réalisation de ce programme. La demande en logement est estimée à 108 873 dans la wilaya d’Alger.
Par Hocine Larabi