Les services de sécurité ont renforcé leur présence et redoublé de vigilance, en toute discrétion, à la veille du 10e anniversaire des attentats terroristes du 11 septembre 2001, dans le but de tenter de déjouer un attentat d’envergure durant cette journée.
Le spectre du 11 septembre rode toujours dans le monde. Alger, à l’instar des autres grandes capitales de la planète, a préféré renforcer son dispositif sécuritaire afin de pallier toute mauvaise surprise, d’autant que la branche maghrébine d’Al Qaïda mère, en l’occurrence, Aqmi, a déjà affiché ses plans dévastateurs pour venger la mort d’Oussama Ben Laden, en optant pour les attentats-suicides comme mode opératoire.
En effet, les services de sécurité ont renforcé leur présence et redoublé de vigilance, en toute discrétion, à la veille du 10e anniversaire des attentats terroristes du 11 septembre 2001, dans le but de tenter de déjouer un attentat d’envergure durant cette journée. Cette vigilance est plus que nécessaire avec la recrudescence d’attentats-suicides qui ont secoué quelques villes du pays durant le mois sacré.
Les terroristes d’Al Qaïda au Maghreb très actifs ces dernières semaines, ont tenté de perpétrer des attentats kamikazes le 11 septembre de l’année précédente. En effet, un attentat-suicide avorté a eu lieu il y a un an, à quelques jours du 11 septembre. En Kabylie, un jeune kamikaze portant une ceinture d’explosifs a voulu entrer dans un commissariat pour se faire exploser.
Fort heureusement, la vigilance des éléments des services de sécurité a permis de déjouer cet attentat kamikaze et d’abattre cet élément d’Al Qaïda au Maghreb. Cette tentative a conduit les services de sécurité à prendre très au sérieux les dates «symboliques» des terroristes d’Al Qaïda mère. Selon les experts en sécurité, aujourd’hui il y a de bonnes raisons de parer au pire.
D’abord, au lendemain de la mort d’Oussama Ben Laden, suite à une opération antiterroriste des forces spéciales américaines au Pakistan, l’émir national de la branche maghrébine de la nébuleuse avait promis à ses acolytes de venger la mort de leur chef charismatique, en ciblant les intérêts des pays occidentaux dans la bande sahélo-saharienne. En effet, Abdel Malek Droukdel alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, avait juré d’exécuter des attentats d’envergure en Algérie en signe de vengeance.
Autre raison inquiétante, le retour des attentats-suicides dans le pays après une accalmie de plus de quatre ans. Durant le mois sacré, la branche d’Al Qaïda au Maghreb a commis dix attentats-suicides, dont plusieurs avortés grâce à la grande vigilance et la forte présence des services de sécurité qui quadrillent les lieux «sensibles».
D’ailleurs, le double attentat-suicide ayant ciblé l’Académie militaire de Cherchell était un «avertissement», voire un test sérieux pour les services de sécurité qui, ont pris toutes les mesures nécessaires pour éviter une action similaire durant la journée du 11 septembre ou au-delà de cette date.
Cette recrudescence inattendue d’attentats kamikazes intervient au moment où plusieurs quantités d’armes libyennes circulent dans la région du Sahel, ce qui signifie qu’une partie de cet arsenal de guerre se trouve aujourd’hui entre les mains d’Al Qaïda au Maghreb. Grâce à ces armes, notamment les explosifs de type militaire (le Semtex), les terroristes d’Aqmi ont pu relancer leurs activités au nord du pays.
Une troisième raison pour laquelle Alger pourrait être la cible d’un attentat terroriste d’envergure, c’est sa détermination à lutter contre le terrorisme en abritant il ya quelques jours une Conférence internationale sur ce phénomène, la première rencontre la plus importante dans le monde. Cet engagement d’Alger aura des répercussions sur sa sécurité. Toutefois, l’Algérie est déterminée à lutter quel que soit le prix à payer.
Face à ces sérieuses menaces, le nombre des éléments des services de sécurité mobilisés dans l’Algérois a été revu à la hausse. Actuellement, 15 000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour sécuriser la capitale, d’autant que la date du 11 septembre coïncide avec la rentrée scolaire, une autre raison pour renforcer la sécurité.
Dans ce contexte, le plan «Delphine» mobilisé par la Gendarmerie nationale depuis juin dernier prendra fin le 15 septembre prochain. Les gendarmes sont conscients des «enjeux sécuritaires» de la première quinzaine du mois en cours.
Sofiane Abi