A la veille de l’Aïd El-Fitr, des jouets de tout genre font leur apparition sur les étals. Il s’agit de jouets qui ne répondent pas aux normes de qualité représentant, pour certains, véritable danger pour la santé des enfants. Devant l’absence de contrôle et l’inconscience des parents, ce phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur.
Ces jouets qui continuent d’entrer au pays sans être soumis à un contrôle représentent, en fait, un véritable danger pour les enfants et leur environnement proche. La dangerosité réside dans la matière dont sont fabriqués ces jouets. Il s’agit de matières allergisantes telles que le plastique et le caoutchouc comportant de mauvaises odeurs.
Des sources de la sûreté nationale sont allées plus loin, et parlent de jouets fabriqués sur la base de déchets hospitaliers. De jeunes commerçants saisonniers se convertissent, à l’approche de chaque Aïd ou fête religieuse, en vendeurs de jouets. De grandes variétés de jouets de couleurs fascinantes ont déjà inondé le marché parallèle et envahi les places publiques où le flux des consommateurs demeure des plus importants.
Poupées, pistolets, voitures, peluches, ballons, camions… provenant de Chine seront vendus durant la période de l’Aïd à des prix qui varient entre 50 et 500 DA. Ces jouets se vendent au vu et au su de tous. Les enfants, non conscients du danger, sont souvent attirés par les couleurs ou le jouet lui-même. Souvent, ce sont les prix de ces jouets qui attirent les parents, qui cèdent aux caprices de leurs enfants.
Montrés du doigt, ces parents, jugés inconscients, estiment être obligés d’acheter ce genre de jouets pour leurs enfants, et ce, malgré les dangers et les risques qu’ils encourent. «Nous n’avons pas le choix, car c’est tout ce qu’on trouve sur le marché», indique une mère de famille, rencontrée rue Hassiba Ben Bouali à Alger.
« En utilisant ces jouets importés de Chine, nos enfants risquent des allergies cutanées.», ajoute-t-elle inquiète, car son enfant de quatre ans en possède un. «Les enfants, de nos jours, sont de plus en plus exigeants, en particulier lors de la fête de l’Aïd. Nous ne pouvons rien faire devant leurs désirs», déplore-t-elle. Quant à Ali, père de famille, il fustige les commerçants qui n’ont qu’un seul souci, celui d’amasser de l’argent facile, même si cela nuit à la santé des enfants.
« Ces commerçants inconscients profitent des fêtes religieuses, notamment l’Aïd, pour gagner un argent fou, et ce, au détriment de notre progéniture», nous lance ce père de famille, sur un ton coléreux. « Ce genre de marchandise est exposé sur les étals. Où sont passés les agents de contrôle ? «, s’interroge-t-il. Et d’ajouter : «Nous ne pouvons que céder aux caprices de nos petits bambins, surtout que ce genre de marchandise a envahi nos rues et nos villes.»
DES JOUETS DE PLUS EN PLUS VIOLENTS
Ces derniers sont, vendus sous forme de pistolets, d’épées dures et tranchantes, de jeux de guerre et de fléchettes. Il est à rappeler que plusieurs incidents sont signalés, chaque année, durant les deux jours de l’Aïd. Sans compter les autres dégâts causés par l’utilisation du fameux « pistolet « chargé de billes. Pour preuve, les services des urgences des différents hôpitaux enregistrent plusieurs cas de blessures au niveau des yeux suite à l’utilisation de tout genre de jouets, notamment les pistolets et les épées dures.
Par ailleurs, plusieurs citoyens signalent avoir été victimes de ce genre de jouets, notamment le pistolet qui a coûté quelques bris de voiture. « En utilisant ces jouets importés de l’étranger, nos enfants deviennent de plus en plus violents», déplore une mère de famille.
«Les parents devraient se montrer plus intransigeants et interdire à leurs enfants ce genre de jouets excessivement dangereux», estime-t-elle. Et d’ajouter : «L’Aïd est devenu une occasion pour les enfants de se monter de plus en plus violents en utilisant ce genre de jouets.» Le président de la Fédération de la protection du consommateur a révélé, récemment, que les autorités judiciaires doivent punir les personnes impliquées, du fait qu’elles promeuvent des produits toxiques malgré leur gravité sur la santé des enfants.
Quant au président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche (Forem), il a mis en garde contre l’achat de ces jouets dangereux, en particulier ceux conçus avec du plomb et autres remplis d’éponge et de déchets industriels. Devant cet état de fait, il est plus qu’urgent de tirer la sonnette d’alarme, et ce, pour mettre fin à ce genre de commerce qui nuit gravement à la santé de nos petits.
Lynda Louif