En cette veille de l’Aïd El Adha, les prix des légumes connaissent une hausse vertigineuse, en dépit de leur abondance. C’est du moins, le constat établi à l’issue d’une virée effectuée hier à plusieurs marchés de la capitale.
En effet, au moment où la pomme de terre a atteint la barre des 80 DA, le kilo, la courgette est proposée à 120 DA, tout comme la laitue, dont la qualité, faut-il le signaler, laisse à désirer. L’oignon affiche 50 DA, le fenouil 60, la carotte, la betterave et le navet 70, la tomate 80 et le poivron à 140 DA, le kilo ! Les haricots verts, les petits pois et le piment sont quant à eux vendus à 200 DA, le kilo.
Côté fruits, les prix restent plus ou moins stables à l’image de la banane écoulée à 130 DA, le kilo et de la pomme cédée à 150 pour la locale et 200 pour la golden d’importation.
Au rayon des viandes, la rouge se négocie entre 750 et 850 DA/kg, et la blanche (le poulet) se situe entre 200 et 180 DA, le kilo.
Si d’aucuns justifient la flambée de la mercuriale par les dernières pluies qui se sont abattues sur plusieurs régions nord du pays, lesquelles pluies ont rendu le travail de récolte des plus pénibles, d’autres mettent en relief la spéculation intervenant hélas à la veille de chaque Mewssim. «Vous trouvez que les prix sont chers, vous n’avez qu’à ne pas acheter de légumes», lance un p’tit vendeur à une dame quinquagénaire qui commençait à rouspéter. « Ces produits maraîchers, nous les avons payés au prix fort au niveau du marché de gros », rétorque un autre vendeur à peine plus âgé. «Ce n’est tout de même pas de notre faute si la gadoue est dans tous les champs, madame ! », ne manquera-t-il pas de préciser à propos de cette hausse comme pour s’en laver les mains.
Un client, au couffin bien garni à la main, coupe court cette discussion : «Vous savez très bien, tout comme moi, mes enfants, que le problème est ailleurs. Il se situe du côté des spéculateurs qui attendent avec impatience l’arrivée des fêtes religieuses pour se faire encore plus d’argent sur le dos des citoyens».
Approché, ce sexagénaire, concèdera que c’est la frénésie qui règne à l’arrivée de chaque Mewssim qui « encourage » les spéculateurs dans leurs actions. « Cela dit, notera-t-il comme pour nous le rappeler, tout chef de famille est dans l’obligation de garnir sa table en ces jours de fête, et se voit ainsi contraint d’acheter les produits agricoles quel que soit le prix. L’Aïd El Kebir, n’est-il pas la fête du Sacrifice ? »
Soraya G.