A la veille de la tripartite, l’inflation vient perturber la hausse du Smig

A la veille de la tripartite, l’inflation vient perturber la hausse du Smig

A la veille du rendez-vous de la tripartite attendue pour les 2 et 3 décembre prochain, consacrée principalement à l’augmentation du Smig, le taux d’inflation s’élève en Algérie à 5,7% sur les dix premiers mois de 2009, ce qui constitue une perturbation aux discussions autour du seuil qui sera réservé à la hausse du Smig.

Selon les données de l’Office national des statistiques (ONS) rapportées par l’APS, cette augmentation est de 1,5 point de plus que l’année dernière sur la même période. Selon la même source, la principale cause de cette hausse est l’augmentation de 8% des prix des biens alimentaires et de celle de 21,01% pour les produits agricoles frais.

En revanche, les prix des produits alimentaires industriels ont enregistré une légère baisse de 1,01%. Quant aux prix des produits manufacturés, ils ont connu une hausse de 3,74% et ceux des services 4,22%, détaille l’organisme de statistiques.

Il faut dire qu’avec cette nouvelle hausse de l’inflation, les choses se compliquent pour fixer le seuil de l’augmentation du Smig qui est actuellement de 12 000 DA, sachant qu’économiquement parlant, le taux de l’inflation est parmi les indices macro-économiques aux côtés de la productivité qui ont une relation directe avec l’augmentation des salaires.

D’ailleurs, l’actuel Premier ministre Ahmed Ouyahia a toujours défendu ces indices qui sont, selon lui, primordiaux pour la hausse des salaires. A rappeler qu’en 2006, il avait refusé l’augmentation du Smig, une augmentation qui a eu lieu après sa démission et la désignation de Abdelaziz Belkhadem comme Chef du gouvernement.

C’est ainsi que le Smig a été augmenté de 2 000 DA lors de la tripartite tenue en 2006. Toutefois, Ahmed Ouyahia est tenu de mettre en œuvre l’engagement du président de la République, Abldelaziz Bouteflika, concernant l’augmentation du salaire minimum garanti. Cependant, le seuil reste à négocier même si la Centrale syndicale souhaite qu’il dépasse les 2 000 DA et pourquoi ne pas aller vers un Smig de 18 000 DA.

Par ailleurs, selon des syndicalistes et des politiciens, l’augmentation du Smig ne changera rien, car en plus de l’article 87bis du code du travail qui ne permettra pas aux travailleurs de bénéficier des incidences de cette augmentation, la dégradation du pouvoir d’achat est toujours d’actualité avec la hausse en continu des prix des produits alimentaires.

Dans ce cadre, selon des statistiques de l’ONS, il est indiqué qu’à l’exception de la baisse des prix des huiles et graisses (-21,43%) et du lait, fromages et dérivés (0,88%), tous les autres produits du groupe alimentation s’étaient inscrits en hausse, dont notamment les œufs (25,02%), la viande de mouton (26,93%), les légumes frais (22,92%) et les poissons frais avec 21,56%.

Dans ce cadre, la même source ajoute que cette hausse a touché aussi la viande blanche (poulet) avec 19,43%, la viande de bœuf (17,42 %), la pomme de terre (15,32%), et les fruits frais avec 6,55%.

D’autre part, il est indiqué que les produits du panier de biens et services ont connu des hausses, la plus importante après celle des produits alimentaires a été enregistrée par le groupe éducation-culture et loisirs avec 6,8%. La hausse a touché également les groupes transport et communication avec 4,2%, suivi par celui de la santé-hygiène corporelle (3,4%), logement-charges (2,5%) et enfin habillement-chaussures avec une variation de 0,31%.

Pour le mois d’octobre 2009, l’indice des prix à la consommation a connu une hausse de 0,2% par rapport à septembre (+1,2%), précise l’organisme des statistiques, rappelant que le mois d’octobre 2008 a enregistré une stagnation.

Dans ce contexte, il est expliqué que cette tendance traduit les fluctuations des prix selon les catégories de produits. Les biens alimentaires ont accusé une croissance de 0,4% induite aussi bien par les produits agricoles frais que par les produits alimentaires industriels (+0,4%) pour chaque groupe.

Il y a lieu de souligner que lors de la prochaine tripartie, la Centrale syndicale présentera son étude relative au pouvoir d’achat des travailleurs ; et de son côté le ministère du Travail avait lancé un appel d’offres pour la réalisation d’une étude concernant le pouvoir d’achat et les dépenses.

Nacera Chenafi