A la veille de la session du CC, La crise repart au FLN

A la veille de la session du CC, La crise repart au FLN

Les partisans de Belayat se sont démarqués et ont dénoncé les déclarations du secrétaire général qui engagent le parti

Le SG du FLN, qui mesure les risques de l’échec de la session du comité central du 16 novembre, réunit samedi prochain les 54 mouhafedhs du parti.

Le nouveau secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, intronisé le 29 août dernier, doit faire face à la fronde de ses contestataires le 16 novembre en cours à l’occasion de la session ordinaire du comité central. Les membres du mouvement de redressement et les partisans de l’ex-coordinateur du bureau politique, Abderrahmane Belayat, ont décidé de boycotter cette session. D’autres membres de cette instance ont décidé d’y prendre part, mais de ne pas adopter la liste des membres du BP que proposera Amar Saâdani. Les partisans de M.Belayat qui ont tenu une réunion avant-hier à Alger se sont démarqués et ont dénoncé les déclarations du secrétaire général qui engagent le parti. Les députés membres du comité central dénoncent la manière avec laquelle ils sont convoqués pour la session du 16 novembre qui se tiendra à l’hôtel El Aurassi.

«Le président du groupe parlementaire, Tahar Khaoua, a envoyé des SMS aux députés membres du comité central les invitant à récupérer leurs convocations. Il leur demande aussi de signer un document», a fait savoir un député. Notre source précise que plusieurs parlementaires ont refusé de récupérer ces convocations et dénoncent «une première dans les annales du FLN». «Cette démarche est contraire aux textes du parti, mais aussi au règlement intérieur de l’APN», dénonce encore la même source.

Ainsi, toutes les conditions sont réunies pour que la prochaine session du comité central soit houleuse. Pour les observateurs, c’est la véritable deuxième partie qui va être entamée entre ceux qui ont intronisé Amar Saâdani à la tête de l’ex-parti unique et les opposants à cette option. C’est dire aussi que la mission que s’est assignée M.Saâdani depuis son arrivée au secrétariat général, à savoir l’unité des rangs du parti, n’a pas été honorée; la division étant toujours de mise au niveau de toutes les instances du FLN. Les quatre rencontres régionales organisées respectivement à Oran, Sétif, Ouargla puis Alger n’ont pas apaisé la tension ni n’ont amené les opposants à M. Saâdani à rentrer dans les rangs.

Il faut dire que ce résultat était attendu de dès lors que ces rencontres régionales se sont transformées chacune en véritable meeting électoral où seul le secrétaire général avait droit à la parole. Pis encore, et c’est là où le cas d’aggrave pour M.Saâdani, ses contestataires tiennent toujours à leur position selon laquelle la session du comité central du 29 août dernier qui a vu son plébiscite est «illégale».

Dans leur communiqué d’avant-hier, ces opposants demandent le retour à la légitimité qui n’aura d’autre voie à emprunter que la «révocation» de l’ancien président de l’APN. Il faut dire aussi que les dernières déclarations surprenantes de Amar Saâdani dans lesquelles il s’est attaqué à la fois au DRS et au Premier ministre ont exacerbé la colère y compris de ses partisans.

Le SG du FLN qui mesure les risques de l’échec de la session du comité central du 16 novembre ne veut surtout pas de surprise. Il réunit ce 9 novembre les 54 mouhafedhs du parti afin de bien s’y «armer» et s’assurer de leur soutien. Mais certains mouhafedhs sont déjà déçus par la gestion des affaires du parti par M.Saâdani. «Après la réunion avec les mouhafedhs, on verra plus clair car Saâdani rend la situation plus confuse qu’elle ne l’était», soutient un mouhafedh. Cela en attendant la décision du Conseil d’Etat saisi à propos de l’illégalité de la session du 29 août dernier.