Les sondages mettaient les deux candidats à égalité à 48% des intentions de vote
Le suspense demeure entier, les deux candidats à la Maison-Blanche ne parvenant pas – à 48 heures du scrutin, hier-à se départager. Ce qui dénote de l’indécision d’un électorat peu satisfait du mandat d’Obama sans pour autant se reporter sur Romney.
En fait, les sondages, qui ont ponctué une campagne très serrée, mettaient hier en parfaite égalité – 48% des intentions de vote pour chacun – le président sortant, Barack Obama et son challenger républicain, Mitt Romney. Certes, une élection présidentielle américaine est très complexe et souvent les sondages ne veulent pas dire grand-chose dès lors qu’il faut tenir compte des différents groupes sociaux et ethniques des Etats dits «clés» qui peuvent à eux seuls décider de la victoire ou de la défaite d’un postulant à la Maison-Blanche. Mais cette égalité aux sondages peut constituer un avantage psychologique – fut-il symbolique – pour la candidat républicain. Cela étant, il convient toutefois de relativiser d’autant que, selon ces mêmes sondages, le président sortant, Barack Obama mène, plus ou moins largement – selon les Etats – dans les Etats dits «clés» à l’image de l’Ohio ou M.Obama conserve une avance conséquente sur M.Romney. En fait, il appartenait au candidat républicain de convaincre les électeurs qu’il servirait mieux les intérêts des Etats-Unis que n’a pu ou n’aurait pu le faire le sortant, Barack Obama. Ce dernier voulant mettre tous les atouts de son côté n’a pas ménagé ses efforts parcourant quatorze villes en quarante-huit heures. Un véritable marathon d’endurance. Mais comme les Américains ne le jugeront pas sur ses performances sportives, il est patent que Barack Obama devra se montrer autrement plus pugnace pour convaincre ses compatriote de lui renouveler leur confiance pour quatre années supplémentaires. Pour ce faire, tous les coups semblent bon est les candidats – comme on a pu le constater lors de leurs trois débats télévisés – ne s’épargnent pas frappant là où cela pouvait faire le plus mal. En fait, les joutes oratoires, les réparties des deux candidats ont fait les délices d’une presse toujours attentive du scoop ou de ce qui sort de l’ordinaire. Ainsi, en pleine crise économique et les difficultés que rencontrait l’industrie automobile américaine, l’ancien gouverneur du Massachusetts, Mitt Romney, était allé jusqu’à dire: «Laisser Détroit (capitale de l’automobile US, Ndlr) faire faillite». Evidemment, Obama a rebondi sur cette affirmation l’exploitant jusqu’à l’usure. Mais que faut-il attendre d’un homme d’affaires multimilliardaire qui n’hésita pas à faire sous-traiter ses affaires en Chine, bien sûr, au détriment de l’économie de son pays. Ce que Obama et ses partisans n’ont pas manqué de faire sortir s’appuyant lourdement sur cette bourde d’un homme qui prétend sortir les Etats-Unis de leur crise économique, qui croit qu’un pays se gère comme une entreprise économique. De fait, Barack Obama ne s’est pas fait faute de revenir sur cette affaire, notamment lors de ses campagnes dans l’Ohio – dont plusieurs entreprises sous-traitent les industries de Détroit – où il affirma samedi: «Je comprends que l’Ohio soit un peu difficile (à conquérir) pour le gouverneur Romney, parce qu’il était contre le sauvetage du secteur automobile américain.» Une industrie qui fait vivre des millions de foyers américains. Si Barack Obama a plutôt déçu par sa politique étrangère – il est revenu sur plusieurs promesses qui avaient laissé croire qu’enfin un président américain avait une vision plus claire et moins restrictive des relations internationales – qui est restée dans la tradition américaine (il a certes, à son actif d’avoir sorti l’armée américaine d’Irak, mais laissant un pays exsangue), que dire du candidat au Bureau ovale, Mitt Romney, qui s’est montré d’un extrémisme outrancier sur certains dossiers de politique étrangère US, allant jusqu’à se montrer plus Israélien que les Israéliens sur la question du conflit entre Israël et les Palestiniens. Ce n’est pas étonnant dès lors que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, ait fait son choix en «votant» pour le républicain Mitt Romney. Il est vrai aussi, que la secrétaire d’Etat sortante américaine, Hillary Clinton- qui n’a réussi aucun coup d’éclat, ni résolu aucun problème d’ordre international – ne laissera pas un souvenir pérenne de son passage aux Affaires étrangères US. De ce point de vue, Obama n’aura pas eu le pendant diplomatique qui l’aurait aidé à faire avancer plusieurs dossiers cruciaux, comme ceux du conflit israélo-palestinien. Cela n’a pas été le cas et quatre années auront encore été perdues quand le nouveau président démocrate laissait entendre qu’il travaillera pour l’avènement d’une nouvelle mentalité dans les relations des Etats-Unis avec le reste du monde. De ce point de vue, le président sortant aura lamentablement échoué.