A la rencontre de Mehdi Mostefa

A la rencontre de Mehdi Mostefa

«Tout pour convaincre Benchikha» > «J’ai hâte d’être en Algérie» > «C’est une fierté de faire partie de l’EN»

La 21e journée de Ligue 2 (championnat français) s’est déroulée samedi passé. Nîmes Olympique où évoluent l’international algérien Mehdi Mostefa et Abderraouf Zarabi, recevait Boulogne-sur-Mer. Compétition s’est rendu sur place au stade des Costières pour suivre cette rencontre.

Les deux équipes, classées au milieu du tableau, cherchent à améliorer leur parcours. Nîmes veut la victoire, synonyme de trois points pour grimper au classement, alors que Boulogne, l’ancienne équipe de Habib Belaïd (Sedan 10/11) est en quête de sa première victoire à l’extérieur.

Chaque équipe a eu sa mi-temps

L’analyse qu’on pouvait faire sur ce match était que chaque équipe a eu sa mi-temps. Durant la première période, les visiteurs ont fait une bonne entame, c’est tout le contraire des Nîmois. Ces derniers se sont fait prendre à la 27’ par le jeune espoir français Pajot. Élu homme du match, celui-ci a fait tant mal à la défense olympienne par ses dribbles et ses enchaînements. Quant à la deuxième période, le coach Noël Tosi (Nîmes) a donné ses consignes aux joueurs pendant la pause, mais en vain. Car malgré la domination nîmoise durant toute la seconde mi-temps, ils ne sont pas parvenus à égaliser. Finalement, le tableau d’affichage indiquait : Boulogne 1- 0 Nîmes, ce qui a déçu les 5 495 spectateurs nîmois présents.

Une prestation moyenne

«On ne le reconnaît pas, il passe à côté de son match comme tous ses coéquipiers», nous disait Thierry A., journaliste (Midi Libre). La prestation de l’Algérien était vraiment moyenne dans ce match.

Même lui le reconnaît (voir interview). Il a été aligné au milieu, d’ailleurs, c’est le poste qu’il occupe fréquemment ces derniers temps, depuis l’arrivée du nouvel entraîneur, Tosi. Avant la fin de la rencontre, en se positionnant comme arrière droit, l’international algérien a été remarquable dans ce rôle qui lui a valu sa sélection en équipe nationale. Le danger venait souvent de son côté. On peut dire qu’il a su se rattraper au cours du dernier quart d’heure. Ceci lui a permis d’avoir la moyenne ou presque pour ce match (4/10).

Mostefa, l’esquiveur….

Après le match, les deux Algériens, Zarabi et Mostefa, n’ont pas fait de déclaration au point de presse (traditionnelle déclaration d’après-match). Mostefa a vite pris sa voiture pour se rendre chez lui, après une rapide douche aux vestiaires, un peu remonté à cause de la défaite concédée à domicile. Heureusement que Zarabi était là…

Zarabi, le sauveur

L’ancien joueur du NAHD nous a aidé à sa manière, il s’est chargé d’appeler son collègue. Même lui n’a pas compris sa réaction, étant donné qu’il l’avait prévenu de notre arrivée pour le rencontrer. Vraisemblablement, c’était un malentendu. L’intéressé croyait qu’on allait le joindre par téléphone après la rencontre. Finalement, il a fait demi-tour et nous a vite rejoints au point de rendez-vous. En plus de cela, son excuse était compréhensible, car s’il a quitté le stade aussi vite, c’était pour conduire son papa à la gare de trains.

Quelques mots sur lui

Abderraouf Zarabi, le stoppeur nîmois, toujours fidèle à lui-même durant le match, se faisait remarquer par son agressivité dans les duels. Il faut dire qu’en face de lui se trouvaient de très bons attaquants boulonnais qui ont bien fait courir la défense olympienne. En tout cas, il a fait quelques belles prestations en se permettant même de risquer des dribbles. Pour un défenseur, c’était un peu osé, ce qui démontre son bon état d’esprit et son expérience. Mais ceci ne lui a pas suffi, car il a obtenu tout juste la moyenne soit 5/10. Sans oublier de dire qu’il portait le brassard d’Algérie à l’avant-bras droit. «Je souhaite la victoire de l’Algérie contre la Tunisie et le Maroc et également sa qualification pour la CAN 2012», nous disait-il pendant le petit trajet allant du stade au Quick.

RDV à Quick

Les intempéries qui régnaient dans la ville de Nîmes ce soir-là nous ont contraint à trouver un lieu abrité pour notre entretien. Le lieu le plus proche du stade des Costières était le restaurant Quick.

Accompagné de Zarabi nous nous sommes rendus à cet endroit, ce qui n’était pas une bonne idée, car en pleine interview, des enfants qui étaient proches de nous fêtaient un anniversaire tout en récitant le chant traditionnel en plusieurs langues. Tout cela a rendu notre travail un peu difficile, mais heureusement pour nous, ils se sont arrêtés au bout de quelques minutes, le calme est revenu et nous avons pu poursuivre notre travail convenablement.

«Tout pour convaincre Benchikha»

Sélectionné pour la deuxième fois consécutive, le Nîmois Mehdi Mostefa a eu la gentillesse de répondre à nos questions. Cela s’est passé dans un fastfood Quick, en toute simplicité.

– Une réaction pour le match ?

– Quand on perd, c’est toujours triste, on est frustrés. Je suis vraiment très déçu. Boulogne est une équipe qui a le même nombre de points que nous et là, ils viennent de nous devancer, c’est embêtant pour la suite. Surtout une défaite à domicile, ce n’est pas très bien, donc il faudra vite réagir.

– Que vous a-t-il manqué pour ce match ?

– Déjà, nous ne sommes pas rentrés dans le match comme il le fallait, on n’a pas gagné les duels, ce qui a fait tout de suite défaut. L’autre équipe s’est procuré des occasions, elle a réussi à mettre la balle au fond des buts. De plus, c’est une équipe athlétique qui reste un peu derrière, donc, c’était difficile de contourner les joueurs. Il nous a manqué de l’agressivité en première mi-temps et un brin de réussite en deuxième.

– Etes-vous d’accord sur le fait que vous n’ayez pas fourni une bonne prestation pendant ce match ?

– Non, je ne dirai pas cela. Au milieu, en première partie, j’ai couru un peu dans le vide et tout seul, mais je me suis dépensé. J’ai réussi à faire quelques bons ballons. Après, quand l’équipe va mal, il est difficile d’avoir un très bon rendement, mais quand l’équipe brille, il est beaucoup plus facile pour un joueur de transformer. J’étais un petit peu à l’image de l’équipe malheureusement. J’espère que la semaine prochaine, ça se passera mieux.

– Certaines personnes disent que c’est à cause du départ de l’entraîneur et du capitanat.

– Justement, moi le capitanat, ça m’a libéré. Après, c’est vrai que je suis très affecté par le départ du coach Cavalli que j’apprécie énormément. C’est un excellent entraîneur, mais également un homme très sérieux et très bon dans la vie. Maintenant, ça fait quand même dix matches qu’il est parti. Après cela, j’ai fourni tout de même de bonnes prestations, de bons matches. Quand je suis sur le terrain, je donne toujours le meilleur de moi-même. Si ce soir, ça c’est moins bien passé, il y a des jours comme ça, c’est le football.

– Nous sommes venus vous voir au mauvais moment alors ?

– Non, c’est comme ça, le football est vraiment éphémère. Il y a des semaines où ça se passe bien, comme la semaine dernière contre Nancy j’avais fait un bon match. Là, ça s’est un peu moins bien passé malgré que je me sois dépensé et fait quelques bonnes choses, c’est vrai que ce n’est pas suffisant.

– Vous avez exprimé le souhait de partir durant ce mercato, qu’en est-il ?

– Le club m’a dit qu’il comptait sur moi jusqu’à la fin de saison. Moi, j’ai eu quelques possibilités, maintenant, un transfert en ligue 2 pendant le mercato, c’est très difficile si l’on regarde en France, il n’y en a pas. J’ai signé un contrat jusqu’à l’année prochaine, c’est difficile de partir pendant le mercato d’hiver. Je vais faire ma saison, mes matches, je vais me battre pour le club, ça fait maintenant 4 ans que j’y suis et je m’y plais malgré tout ce qui s’est passé. Quand je suis sur le terrain, je me bats pour les couleurs que je porte, et ce, jusqu’au mois de juin, après on verra ce qui se passera.

– Vous êtes sélectionné en équipe nationale pour la deuxième fois consécutive, qu’allez-vous faire ?

– Déjà, c’est une énorme fierté, tout le monde est fier de porter les couleurs de l’Algérie. Pour moi c’est très important et pour famille aussi. Mon grand-père est fou de joie lorsqu’il voit et entend tout cela, c’est aussi pour lui une très grande fierté. A 80 ans, je suis heureux de pouvoir lui apporter tout ceci comme pour mon père qui est très attaché à ses racines. De plus, l’EN on n’y rentre pas si facilement, il faut se donner à 100% pour notre pays, ce n’est pas parce que je vis en France que je vais donner moins qu’un Algérien, au contraire, je pense être redevable.

– Selon vous, quelle est la raison pour laquelle le sélectionneur vous a rappelé ?

– Je pense qu’il doit être satisfait de la dernière prestation que j’ai fournie contre le Luxembourg, j’avais plutôt fait de bons entraînements et un bon match malgré qu’on ait perdu. Avec le coach, ça s’est très bien passé maintenant, c’est à moi de mériter sa confiance à chaque fois et je vais tout faire pour cela. Il y a de très bons joueurs qui sont amenés à revenir en équipe, à moi de garder ma place.

– Avez-vous eu une discussion avec lui ?

– Oui, au premier rassemblement, car c’était la première fois que j’arrivais, il m’a pris à part, mais je ne peux pas tout vous dire, ça reste entre lui et moi, mais il m’a fait comprendre que j’étais chez moi dans ma famille et qu’il fallait que je me donne à 100% pour l’Algérie, car lui tient beaucoup à ce pays et il est très attaché à ses valeurs. C’est quelqu’un de bien qui doit tout à son pays, donc quand il nous sélectionne, nous sommes redevables de quelque chose.

– Pensez-vous pouvoir résoudre le souci du côté droit de l’EN ?

– En tout cas, je vais tout faire pour. Je sais qu’il y a Antar qui a joué à ce poste là et aussi Bougherra. Ce sont des joueurs qui sont vraiment indispensables dans l’axe, ils sont très costauds. Le sélectionneur cherche une solution à droite. Pour moi, le dernier match s’est bien passé, j’étais bien dans mes duels. Certes, il y a des choses à rectifier, je ne suis pas parfait. Je ferai tout pour convaincre le sélectionneur.

– Ces derniers temps, vous avez joué au milieu alors que d’habitude, vous êtes arrière droit.

– Je joue au milieu de temps en temps, là j’ai été arrière droit les quinze dernières minutes. Le nouveau coach de Nîmes, Noël Tosi me fait jouer un peu plus au milieu, mais j’ai été formé arrière droit, donc je connais un peu plus tactiquement comment il faut se placer et c’est ça qui est important. Après, je pense que c’est la mentalité du joueur qui compte, puis le poste auquel on joue, ce n’est pas ça le souci.

– Comment vous sentez-vous pour votre première fois en Algérie ?

– C’est magique. Tous les gens qui entourent la sélection sont très bien et nous accueillent superbement, tout comme les spectateurs. Il y avait du monde au Luxembourg et je n’étais pas surpris, parce que j’avais des échos de personnes qui étaient là-bas, mais c’est sûr que ça fait chaud au cœur de voir que ce pays aime le foot, ses joueurs, à nous de leur rendre sur le terrain.

– Et pour la première au 5-Juillet ?

– Le 9, on sera fixés, savoir si je peux jouer avec l’EN d’Algérie. Pour moi c’est une fierté comme je l’ai déjà dit, je ne vous cache pas que j’ai une petite pression mais qui est positive. Par exemple, Mehdi Lacen a fait son premier match au stade du 5-Juillet et d’après lui, il y avait une très bonne ambiance, donc il y a une ambiance assez spéciale à ce qu’on m’a dit, c’est à moi de relever le défi. Tant qu’on ne l’a pas vécu, on ne peut rien dire.

– Que pensez-vous du match contre la Tunisie ?

– Connaissant le coach, il va nous dire que ce n’est pas un match amical, qu’il faut absolument gagner et redonner confiance à l’équipe. La victoire nous permettra de bien nous préparer pour la rencontre du Maroc.