Neuf accords ont été signés à l’occasion de la réunion du Comefa à Paris. Des contrats concernent, essentiellement, des entreprises déjà présentes en Algérie ou des opérations de conseil et d’ingénierie.
Le cérémonial qui célèbre “le concret” cache mal l’inconsistance stratégique du “partenariat d’exception”. Heureusement que ce ne fut jamais l’ampleur des investissements économiques qui fait la qualité de la relation algéro-française ! Mais tant mieux si ce partenariat économique, a minima, permet à cette relation de se déployer sur d’autres fronts et, surtout, d’entretenir des “relations sans nuage” , pour reprendre l’expression de notre ministre des Affaires étrangères.
En Algérie, ces opportunités d’annonce servent à donner une image laborieuse à un gouvernement en panne de politique économique. À propos de nuages, ce n’est pas avec un “climat des affaires” qui nous plonge au cent-soixante-troisième rang dans le classement “Doing Business” que l’on peut espérer convaincre le Medef, que “l’amélioration du climat des affaires constitue une priorité stratégique” du gouvernement. Malheureusement, les rapports et classements des organismes spécialisés attestent régulièrement de la dégradation continue du contexte économique et commercial national.
Si certaines firmes, comme Renault et Peugeot, ont su concilier l’impératif politique et leur intérêt économique et si d’autres, comme Sanofi, ont pu “s’acclimater”, la plupart des entreprises françaises, et des entreprises étrangères en général, montrent peu d’empressement à investir dans un pays pour le moins marqué par l’illisibilité de sa politique économique. En tout cas, un pays qui n’a pas su conformer le cadre économique avec sa volonté déclarée d’accueillir les IDE.
Et si l’on ne semble pas spécialement pressé d’assainir ce fameux climat des affaires, c’est que sa détérioration arrange certaines… affaires. Les affaires conçues pour le siphonnage du budget de l’État, pas les affaires ayant vocation à contribuer au développement socioéconomique du pays. Elle favorise même les premières aux dépens des secondes en instaurant une espèce de huis clos sur la répartition clanique de la rente.
Il n’y a ni attrait des IDE ni effort d’investissement national direct ! Il y a moins de trois ans, il était question d’“acheter” Peugeot avec la perspective de transferts technologiques et industriels que la doctrine alors en vogue du “co-développement” laissait entrevoir. Voilà qu’il faille aujourd’hui recourir à des négociations d’État pour espérer concrétiser des opérations presque symboliques en matière d’industrie automobile et pour pouvoir annoncer, quasi triomphalement, que “Peugeot, c’est presque fait !”.
Il y a peut-être des choses qu’on ne réussit que si on les fait à temps.