La Banque d’Algérie poursuit le retrait de la circulation des anciens billets de banque, de cent et deux cent dinars, émis entre 1981 et 1984…
Bien que le règlement portant retrait de la circulation de ces billets donne la possibilité à ses détenteurs d’effectuer toutes leurs opérations d’achat et transactions normales jusqu’à la fin de l’année en cours, soit au 31 décembre 2014, certains commerçants dans plusieurs villes du pays les refusent. Pourquoi ?
Un seul argument est avancé par ces commerçants pour justifier ce refus d’encaisser les anciens billets de 200 dinars : «Je n’ai pas envie de m’encombrer avec des billets qui n’auront plus cours dans quelques jours et me retrouver dans l’obligation de me diriger vers les agences de la Banque d’Algérie pour les échanger», répond à la question de l’APS un grossiste en produits alimentaires de Gué de Constantine, dans la wilaya d’Alger.
Cet avis est partagé par de nombreux autres commerçants en gros et demi-gros de ce marché, une des plaques tournantes d’Alger pour les produits alimentaires importés, où la valeur des transactions effectuées quotidiennement en cash est estimée à plusieurs centaines de millions de dinars. C’est d’ailleurs ce qu’a confirmé un client venu s’approvisionner en divers produits alimentaires, comme les biscuits et les conserves, qui explique «ne plus régler ses achats avec ces billets (de 200 DA)». Pourtant, un acheteur venu de l’intérieur du pays a sa propre explication de cette situation ubuesque pour nombre de citoyens, pris au dépourvu par ce comportement. «Les grossistes et certains détaillants ne veulent pas accumuler ces billets car ils n’ont pas de registre de commerce, ce qui rend difficile l’opération d’échange auprès de la Banque d’Algérie», estime t-il. Seuls quelques grossistes de Gué de Constantine acceptent encore des paiements effectués avec ces billets. Une situation que semblent vivre plusieurs marchés de la capitale, mais aussi dans de nombreux autres à travers le territoire national. Rappelons que cette démarche devenue nécessaire au vu de l’état de dégradation avancé des billets en question vient en application du règlement n°13-02 du 19 novembre 2013 portant retrait de la circulation des billets de cent dinars et deux cents dinars émis entre 1981 et 1984. Cette initiative de la Banque d’Algérie est intervenue en réponse aux doléances des citoyens, commerçants et autres institutions financières notamment, quant à l’impératif d’agir pour mettre fin aux désagréments causés par la qualité déplorable de ces billets devenus difficiles à manipuler.

Lyes Sadoun
Seuls les billets de 200 DA émis en 1983 sont concernés
♦ Un employé de l’agence BADR du boulevard Amirouche a déclaré à l’APS qu’il n’a reçu à ce jour «aucune instruction au sujet des billets de 200 dinars» mais il admet, néanmoins, que des clients sont venus pour les échanger. «S’il ne s’agit que d’un billet ou deux, on peut les échanger mais lorsque ce sont de grosses sommes, on oriente les clients vers la Banque d’Algérie, au boulevard Zighout-Youcef», dit-il. Même explication d’un caissier de l’agence de la BNA de la Grande-Poste à Alger. Le banquier affirme que ces coupures seront acceptées par (la banque) jusqu’à la date limite du 31 décembre 2014. Face à cet imbroglio qui s’installe sur le circuit commercial algérien, puisque les mêmes comportements ont été recensés par l’APS dans plusieurs grandes villes du pays, notamment à Blida, Oran, Constantine (…), la note de la Banque d’Algérie est claire: il s’agit seulement des billets de 200 DA émis en 1983, mais pas les autres coupures de 200 DA émises après cette date.
L .S.
Les billets pourront être échangés après le 31 décembre
♦ Il est utile de signaler que la note de la Banque d’Algérie précise qu’il est possible «d’échanger sans formalité particulière, les billets retirés pendant une période de dix ans à compter du 1er janvier 2015 (soit jusqu’au 31 décembre 2024), auprès des guichets de la Banque d’Algérie et ce, à travers son réseau d’agences ouvertes dans toutes les wilayas du pays, tout en gardant leur valeur. Au-delà de cette échéance, les billets en question n’auront aucune valeur et leurs détenteurs ne pourront pas les échanger. L. S.