Depuis jeudi dernier, Annaba est en fête. La Coquette, accueillante, vibre sous le charme des milliers de jeunes venus des quatre coins du pays. Ceux nombreux, proches de la ville des rives de la Seybouse, déambulent à travers les artères de la cité qui est envahie d’une atmosphère de gaieté, de joie et de liesse, par une ambiance exubérante, aux mille couleurs chatoyantes et bigarrées.
Partout, en traversant la ville, tant ses boulevards, ses rues et ruelles, qui plus est, les venelles de la vieille ville – la place d’armes, on ne vit que pour les instants attendus de la rencontre fraternelle qu’Annaba s’est faite un devoir de sublimer, afin de marquer d’une empreinte indélébile ce rendez-vous footballistique, qui, bien au-delà, scelle davantage les liens qui unissent les deux peuples, marocain et algérien, auxquels vient se joindre la Tunisie, toute proche, puisque Tunis, la capitale, se trouve distante de 240 kilomètres de Annaba.
Annaba abrite ces jours-ci une jeunesse toute en couleurs, où le vert vient se marier harmonieusement avec le rouge, au milieu desquels le blanc scintille et tous se mêlent dans l’immense halo de l’incessante et inépuisable clameur du cours de la Révolution, le cœur battant de la cité de l’acier. Les jeunes sont venus d’Oran, de Tizi Ouzou, de Blida, de Chlef, de Mostaganem, de Batna, de Biskra, de Tiaret, de Ghardaïa, de Ouargla, de Tébessa et de Sétif, sans compter ceux des wilayas limitrophes. Ils sont présents ceux de Timimoun et d’Adrar, très reconnaissables, car sympathiques et surtout parcourant inlassablement les points de chute des supporters, proposant à profusion un nectar de thé dont seuls eux connaissent le secret de sa préparation, et que grands et petits, ainsi que la gente féminine présente dans cet immense concert de sons et de lumières apprécient religieusement la saveur de ce breuvage. Partout, dans tout Annaba, soit en allant vers la Caroube, pour gagner le cap de Garde, Ras-El-Hamra, soit en se dirigeant vers Berrahal, venant de Constantine, d’El-Harrouch, de Skikda et d’Azzaba, la circulation routière est saturée par une longue et interminable procession de véhicules, canalisés par les éléments de la sécurité routière de la Gendarmerie nationale et de la police, rompus à la gestion des manifestations de liesse et intervenant à juste propos pour calmer certains comportements intempestifs de jeunes conducteurs quelque peu écervelés, mais vite rendus à la raison. Cependant, chacun de ces milliers de supporters et fans d’“El-Khadra” est conscient de son rôle et de la raison qui motive sa présence, ici, à Annaba.
D’ailleurs l’ambiance qui anime le cours de la Révolution apporte ce baume au cœur de voir toute cette jeunesse vibrer à l’unisson pour la victoire des guerriers du désert, hôte des non moins célèbres membres de la glorieuse équipe du FLN, Ali Doudou, et le regretté Saïd Brahimi, entre autres. “Avec la cité de Sidi Abou-Marouan.”