A In Salah, des citoyens ont continué à marquer leur désapprobation et leur opposition à l’exploitation du gaz du schiste. Ils ont été nombreux à rejoindre le rassemblement entamé depuis le 31 décembre, quatre jours après l’annonce, le 27 décembre, de l’exploitation du premier puits-pilote par Sonatrach.
Depuis, la contestation ne fait que monter à In Salah où les habitants disent refuser de servir de « cobayes ». La Transsaharienne, fermée depuis mercredi dernier a été rouverte pour quelques heures avant d’être une nouvelle fois fermée à la circulation.
Les manifestants présents portaient des banderoles et scandaient des slogans en arabe marquant leur désapprobation de la politique d’exploitation du gaz de schiste : « Oui au solaire thermique, non au gaz de schiste », « Non à l’extermination du Sud par le gaz de schiste », « In Salah agonise ».
Les citoyens protestataires se sont rassemblés devant la daïra durant plusieurs heures avant de remettre au chef de Daïra un message à transmettre au président de la République. Avec une demande centrale : le chef de l’Etat doit signer un moratoire sur le gaz de schiste.

Les habitants d’In Salah visiblement mécontent des politiques et décisions prises par les autorités centrales d’Alger, ont dressé un » constat d’échec » des programmes engagés dans la région.
« On pompe le gaz à In-Salah, et il s’en va à l’étranger, on pompe l’eau à In-Salah, et elle va vers Tamanrasset, on pompe l’électricité à In-Salah, et elle va vers les autres wilayas », crient-ils excédés.
Appréhensions écologiques et revendications politiques
Les habitants d’In Salah dénoncent « l’arbitraire » et « l’irresponsabilité » de ceux qui détiennent les pouvoirs décisionnels. On se dit « trahis, délaissé et oublié ».
Certains plus au fait du sujet conditionnent l’exploitation du gaz de schiste par l’administration de preuves scientifiques tangibles de sa non nocivité pour la santé des autochtones.
« Si l’état veut forer pour extraire le gaz de schiste, il faudra qu’il nous démontre via des experts et aussi via les ministres de l’énergie et de l’environnement qui sont les locomotives et les porte-drapeaux de l’exploitation du gaz de schiste que cette activité est sans danger », affirme-t-on.
C’est la première fois qu’un projet dans le secteur des hydrocarbures rencontre des résistances et provoque une protesta aussi franche. Le gouvernement qui persiste à dire que l’exploitation du gaz de schiste est sans danger pour l’environnement devra faire l’effort d’une explication avec la population locale.
Les protestataires à In Salah s’installe sur les réseaux sociaux et demandent des explications au gouvernement sur ses intentions futures. « On attend de vrais arguments et une réelle considération », disent en substance des protestataires dans un mélange d’appréhensions environnementales et de revendications politiques.
A Alger, les autorités n’ont pas encore réagi à cette protesta qui veut s’installer. Un nouveau rassemblement est prévu demain, dimanche 4 janvier, devant le siège de de la wilaya de Tamanrasset. La RN1 reste toujours bloquée.