Au Qatar depuis jeudi dernier, le sélectionneur national Vahid Halilhodzic était dans les gradins du stade qui a abrité le match El-Djeich-Al-Ahly. Compétition s’est approché de lui et a pu avoir les impressions du Bosniaque sur le championnat qatari, sur les Algériens qui y jouent. Le premier constat du Bosniaque était plutôt positif.
Un programme chargé attend Vahid lors de cette petite visite à Doha. Le coach national a commencé par assister au match de Ziani d’hier soir face à Al-Ahly et devra lors des prochains jours superviser les autres joueurs. Bougherra, Meghni, Belhadj, Khoukhi et Boudiaf seront tous sous sa loupe. Durant ces cinq jours qu’il passera à Doha, Halilhodzic fera une virée au centre médical d’excellence FIFA Aspetar où il devrait rencontrer les médecins algériens qui y travaillent. C’est Gianni Bischotti et son ami le docteur Chalabi qui lui serviront de guide.
«Pas besoin de le superviser, on connaît la valeur de Ziani»
En dépit de la défaite de son équipe à domicile face à Al-Ahly, Karim Ziani a réalisé hier un super match. Il était l’auteur de la passe du seul but réalisé par son team et a failli égaliser en fin de match. Son tir a touché le poteau. En dehors de ça, Karim a raté un but tout fait en première période et a offert plusieurs balles de but à ses coéquipiers qui n’ont pas réussi à les concrétiser. Vahid était déçu du niveau du match mais a trouvé son meneur de jeu bon. «Avant de dire quoi que ce soit, il faut que je précise que l’objet principal de ma venue n’est pas Ziani. On connaît tous la valeur de Karim. On n’en doute pas une seconde de son talent de son niveau. Cela dit, ce joueur n’a pas besoin d’être supervisé. Pour répondre à votre question, je dirais que Karim a fait un match acceptable. Il revient de blessure, donc il est normal qu’il trouve quelques difficulté sur le plan physique», dira Vahid. Par ailleurs et concernant le niveau de la rencontre, le Bosniaque ajouta : «Le niveau n’était pas trop terrible. C’était un jeu ouvert certes, mais ça manquait de rythme. J’espère que je verrai un match meilleur dimanche prochain entre Al-Sadd et Lakhwiya. Ne me demandez pas de comparer ça à l’Europe, parce que c’est incomparable.»
«Côté préparation physique et moyens de récupération, il n’y pas photo avec l’Algérie»
Vahid a ensuite évoqué lors de notre petite discussion les moyens que mettent les Qataris à la disposition des clubs et a tenu à les encourager et les féliciter pour les efforts qu’ils font pour que le football progresse dans leur pays qui abritera la Coupe du monde dans 11 ans. «Il faut l’avouer, le Qatar dispose de moyens dignes des grands clubs européens. Coté infrastructures, moyens de récupération, compétences techniques et médical et préparation physique, il n’y a pas photo avec ce que j’ai vu en Algérie. Je l’ai déjà dit et je le redis aujourd’hui, le championnat qatari est beaucoup plus performant et intéressant que le championnat algérien», nous dira l’ex-sélectionneur des Eléphants de Cote d’Ivoire qui a beaucoup insisté sur la préparation physique et la récupération, lui qui disait il y a quelques jours des joueurs évoluant dans notre championnat qu’il manque cruellement de travail physique. «Les locaux sont à 30% de ce qu’ils devraient être. Il faut qu’ils travaillent plus sur le plan physique pour répondre aux exigences du haut niveau » disait-il lors de sa derniére conférence de presse à Alger.
«Il sera bientôt avec nous»
On ne pouvait pas laisser passer cette chance de voir Vahid à Doha sans lui parler de Mourad Meghni. Celui qu’on surnommait le petit Zizou il y a quelques années revient de blessure. Il a participé à un match avec son club Umm Salal et il a été crédité d’une très belle prestation. Vahid a vu ce match et nous dira à son propos. «J’ai été agréablement surpris par le retour de Mourad Meghni. Je suis content pour lui. C’est un joueur qui a beaucoup de qualités, mais qui malheureusement, n’a pas été épargné par les blessures. C’est un garçon éduqué, sérieux, bosseur, ponctuel… J’espère sincèrement qu’il retrouvera son niveau», nous dira de lui Vahid. Sur les chances de le voir dans le groupe qui prendra part au match de février, Halilhodzic dira avec beaucoup de réserves : «Incha Allah. Si Mourad continue de jouer et afficher une belle forme, je l’appellerai. Dans le cas contraire…»
«Je ne connais pas Boudiaf, mais je le suivrai»
Beaucoup de bruit se fait autour de Karim Boudiaf au Qatar. On a évoqué son nom devant Halilhodzic et ce nom ne le lui semblait pas inconnu. «Personnellement, je ne connais pas ce joueur. Je ne l’ai jamais vu jouer. On m’en a parlé, mais je n’ai pas eu l’occasion de le juger. Je le dis depuis que je suis sélectionneur de l’équipe nationale d’Algérie, tout algérien capable de nous aider et d’ajouter un plus est le bienvenu. Qu’il s’appelle Boudiaf, Ziani ou un autre, l’important est ce qu’il nous donne sur le terrain», dira Vahid. Par ailleurs et concernant les autres joueurs algériens évoluant au Qatar, Vahid nous fera savoir qu’il assistera au match de dimanche prochain entre Al-Sadd et Lakhwiya. Le champion d’Asie va se mesurer au champion en titre du Qatar dans un match qui s’annonce chaud. On rappelle que Vahid suivra en tout 4 matchs lors de sa visite à Doha.
«Ce climat est une arme à double tranchant»
Il est difficile pour les joueurs venant de l’Europe de s’acclimater à Doha. Il faut beaucoup de temps pour trouver ses marques et s’habituer à la chaleur et au mode de vie dans les pays du Golfe. On a posé la question à Vahid, qui a déjà entraîné en Arabie Saoudite et dans le Golfe et qui de plus vient d’une région où il fait généralement froid de nous donner son avis sur cette question et la réponse de ce dernier était la suivante : «Vous savez, ce climat est comme une arme à double tranchant. Il peut aider mes joueurs à mieux supporter le climat en Afrique (chaleur et humidité) comme il peut les fatiguer et les saturer. Le joueur doit bien récupérer et suivre un mode de vie très spécifique pour qu’il puisse tenir le coup et garder sa forme et son rythme» et d’ajouter : «Le préparateurs physiques qui travaillent ici au Qatar sont tous des étrangers. Ils connaissent très bien leur métier, c’est pourquoi je n’ai pas beaucoup de souci à me faire en ce qui concerne cette question.»
A. B.