Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Lotfi Boudjemaa, a marqué un pas significatif vers le renforcement des liens familiaux des détenus. Lors d’une séance de questions orales à l’Assemblée populaire nationale (APN) ce jeudi, le ministre a détaillé les nouvelles mesures adoptées par son département, axées sur la visite à distance et le rapprochement physique des familles.
Lotfi Boudjemaa a annoncé la mise en place d’un « nouveau mécanisme de visite à distance » par vidéoconférence, ciblant en priorité les familles résidant dans les wilayas du Sud. Cette initiative vise à pallier les difficultés liées à la grande distance géographique séparant souvent les familles de leurs proches incarcérés.
Selon le ministre, les familles devront d’abord obtenir une autorisation électronique avant de pouvoir se rendre, les week-ends, au siège du tribunal le plus proche pour y mener une conversation à distance avec le détenu.
Le Garde des Sceaux a souligné l’efficacité de cette mesure, révélant que 1 417 visites de ce type avaient déjà été effectuées entre le 20 mars et le 20 septembre 2025. Le ministère s’engage désormais à généraliser ce système à l’ensemble du territoire.
Ce système de visioconférence vient compléter les efforts de communication déjà en place, puisque le ministre a également fait savoir qu’entre janvier et août 2025, pas moins de 146 950 appels téléphoniques ont été réalisés entre les détenus et leurs proches à travers les différents établissements pénitentiaires.
Plus de 1 600 détenus transférés pour rapprochement familial
Outre l’innovation technologique, le ministère a également mis l’accent sur le rapprochement familial physique. Boudjemaa a indiqué que plus de 1 600 détenus avaient été transférés cette année dans le cadre de cette politique de rapprochement et de renforcement des liens sociaux.
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Tout en rappelant que la répartition des détenus tient compte initialement de critères stricts — tels que la capacité d’accueil, le statut pénal, l’âge, et la nature du crime — le ministre a précisé qu’un transfert vers un établissement plus proche du lieu de résidence est désormais possible une fois le jugement définitif prononcé.
Exécution des jugements et réinsertion sociale
Abordant d’autres volets, le ministre a rassuré l’APN quant à l’exécution des décisions de justice, affirmant que 95% des jugements définitifs sont exécutés, les cas restants étant liés à des problématiques juridiques.
Enfin, Boudjemaa a rappelé l’engagement de son ministère dans la politique d’intégration sociale des détenus. Il a mentionné la création d’une commission interministérielle pour coordonner la réinsertion et l’introduction des peines alternatives, qui ont prouvé leur efficacité. Le ministre a mis en lumière les réussites, citant le cas de détenus libérés ayant obtenu des diplômes ou lancé des projets grâce à des microcrédits.
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Il a lancé un appel à tous les acteurs pour s’engager dans la démarche de réinsertion sociale afin d’éradiquer la criminalité.