Ce fut en 1990. Ceux de la génération du défunt Abdelhamid Kermali diront qu’il était un grand joueur et un superbe attaquant. Nous, journalistes, qui ont connu le Cheikh au cours de ces 10, voire 15 ou 20 dernières années, diront tout simplement qu’il était un grand entraîneur.
Ce fut aussi un grand Homme. Dans son travail, il était ferme, mais faisait preuve de grande sympathie avec ses joueurs lorsqu’il le jugeait utile. Le Cheikh qu’on a connu était aussi un grand Homme, un véritable Pro jusqu’au bout des doigts, tellement professionnel dans son travail qu’il ne laissait rien au hasard. Ce fut aussi un visionnaire. Il lui arrivait certes parfois de ne pas se souvenir des noms et prénoms complets de tout son effectif, et les anecdotes sont nombreuses à ce sujet, mais il savait exactement où et quand utiliser tel ou tel élément. Le cheikh nous a quittés à jamais hier, une date que le hasard a voulu qu’elle coïncide avec l’anniversaire de la création de l’équipe historique du FLN, en 1958. D’ailleurs, tous ses anciens coéquipiers étaient regroupés hier à Saïda pour commémorer cet anniversaire. Que dire du Cheikh qui ne nous a jamais accablés, nous journalistes, pour avoir critiqué son équipe tellement il croyait à la liberté de chacun de s’exprimer. Au contraire, suite à une critique, il se contentait juste d’apporter sa propre analyse : «Bien sûr que vous pouvez critiquer et écrire ce que vous voulez», ne cessait de nous répéter le grand Kermali. En fait, pour une fois, on a presque envie de dire qu’on aurait tant souhaité que les humains soient eternels tellement notre Cheikh était à la fois grand et simple et qu’il laissera incontestablement un grand vide dans la grande famille de notre football.
Le palmarès du Cheikh est tellement grand à l’image de sa grandeur, mais les nouvelles générations et notamment les supporters du MCA se souviendront certainement à jamais aussi que c’est le Cheikh qui a mis fin à une disette de 20 ans en remportant le titre de champion d’Algérie en 1999. Le dernier qu’avait gagné le Mouloudia d’Alger fut en 1979.
Tu nous manqueras Cheikh, repose en paix, Cheikh, on ne t’oubliera jamais…

Asma H. A.
Madjer : «Je le considérais comme un père»
Avec Kermali, Madjer a vécu les plus beaux moments de sa carrière de joueur, comment oublier cette coupe d’Afrique remportée haut la main au stade du 5-Juillet en 1990. D’ailleurs, l’ancienne star de Porto a reçu la nouvelle de la disparition du Cheikh comme un couperet, on l’a appelé pour qu’il nous livre ses impressions : «Je suis profondément ému et touché par la disparition de Cheikh Kermali. Je profite de l’occasion que vous m’offrez pour lui rendre un vibrant hommage. Ce fut un meneur d’hommes, un grand monsieur, un grand entraîneur, il avait toutes les qualités qu’on peut imaginer. Je lui ai rendu visite il y a quelques mois, je garde de lui le souvenir d’un grand monsieur, qui nous a permis entre autres de brandir la coupe d’Afrique de nations, la seule que l’Algérie a remportée.
Aujourd’hui est un triste jour pour nous tous. Personnellement, je le considérais comme un père. C’est pour cette raison que j’ai une pensée pour sa famille et ses enfants. Que Dieu le Tout-Puissant l’accueille dans Son vaste paradis.»
Amara : «Il est parti le 13 avril, tout un symbole»
«Le décès de mon frère Abdelhamid Karmali m’a beaucoup touché. Je suis vraiment très affecté. Nous avons passé de grands moments avec le défunt au sein de la glorieuse équipe du FLN. Le hasard a voulu que le décès du grand Kermali coïncide le jour de l’anniversaire de cette équipe, soit le 13 avril, c’est tout un symbole. Personne ne pourra nier les énormes sacrifices qu’il a consentis pour l’Algérie. Il été toujours prêt pour servir son pays. C’est une des plus grandes figures de notre football, un symbole de l’Algérie. Il a travaillé avec de grandes équipes dans son pays. Au sein de l’Association des anciens joueurs du FLN, on ne va pas l’oublier, on lui rendra hommage à toutes les occasions. Vraiment, je suis très ému et affecté, c’était un frère pour moi Allah yarrahmou.»
K. Dj.
Serar : «Un monument du foot s’en va»
Parmi les gens qui ont côtoyé feu Kermali, Abdelhakim Serar, l’ex-joueur et président de l’Entente de Sétif raconte avec beaucoup d’émotion les différentes stations où il a connu Kermali, que ce soit à l’Entente ou même en sélection : «Je suis très peiné par la disparition de Cheikh Kermali, ce fut un monument du football national en général et sétifien en particulier, il a beaucoup donné à l’Entente et à l’équipe nationale, j’ai eu la chance de le côtoyer comme joueur à l’Entente et puis comme entraîneur en EN, et c’est grâce à lui que j’ai joué et gagné la coupe d’Afrique en 1990, il était intervenu pour enlever la suspension que j’avais en club, et ça je ne l’oublierai jamais.
Cheikh Kermali était aussi mon voisin ici à Sétif, et un père pour tous les joueurs de l’Entente. Je ne retiens de lui que la sincérité, l’honnêteté et le respect. C’était un homme timide, mais surtout de principe, extrêmement sensible. C’était la marque des grands hommes. Je tiens à réitérer à sa famille, mes plus sincères condoléances, c’est une grande perte pour le football algérien», a-t-il dit en apprenant la triste nouvelle.
K. A.
Biskri : «C’était un grand joueur doublé d’un très grand entraîneur»
«D’abord, j’ai une pensée pour sa famille à qui j’adresse mes sincères condoléances. Ensuite, je dois dire que cheikh Abdelhamid Kermali a été un grand joueur doublé d’un très grand entraîneur. Je dis bien un très grand entraîneur. J’ai eu l’honneur de travailler à ses côtés, je suis bien placé pour apporter mon témoignage à ce sujet. Il a privilégié son pays par rapport à la grande carrière de footballeur professionnel qu’il accomplissait en France. Il n’a pas hésité un seul instant à répondre à l’appel du FLN et intégrer la légendaire équipe qui a fait la fierté de l’Algérie. Je souhaite que les membres de l’équipe FLN encore vivants soient honorés et qu’on n’attende pas leur disparition pour en parler à titre posthume. Abdelhamid Kermali avait tout d’un grand, en plus il était un grand blagueur, il avait toujours un mot, une phrase pour mettre une bonne ambiance dans le groupe, c’était un être très sociable, un bon vivant comme on dit.»
H. D.
Fodil Dob : «Un géant est parti»
«En apprenant la triste nouvelle, je ne voulais pas y croire, j’avais vraiment du mal à réaliser que Cheikh Kermali nous avait quittés. Personnellement, je l’ai connu quand j’étais joueur au MC Alger. C’était un grand monsieur du football algérien. Que ce soit au Mouloudia ou en équipe nationale, il a toujours ramené un plus qui lui est particulier. Aujourd’hui, c’est un géant qui nous quitte. On est très affectés par sa disparition, l’Algérie a perdu un grand monsieur. Allah yarrahmou !»
R. H.
Kermali un parcourt des grands
Carrière de loin brillante et féconde en tant que joueur et en qualité du seul entraîneur à avoir offert à l’Algérie la coupe d’Afrique des nations (la seule d’ailleurs), en 1990, et un autre trophée afro-asiatique. La qualification des juniors pour la phase finale du Mondial du Japon en 1979 est l’œuvre du cheikh. En cette période de vaches maigres, le football algérien peut s’enorgueillir de la contribution d’un homme qui a bourlingué plus de 60 ans d’un stade à un autre, d’une contrée à une autre et d’un pays à un autre. Kermali, qui s’est distingué beaucoup plus comme manager, fait partie de cette race d’hommes passionnés qui ont fait et marqué l’histoire du sport roi, chez nous. La vie de Kermali qui a ouvert les yeux à Akbou (Béjaïa) le 27 avril 1931 n’a pas été facile. L’aîné d’une lignée, qui en comptera deux frères et une sœur, devient « majeur » en charge d’une famille, à l’âge de 10 ans. Et ce, suite au décès du père (militaire de carrière) au début de la Seconde Guerre mondiale. La disparition de Lakhdar un Sétifien de souche a beaucoup marqué Abdelhamid (dit Karboua) et sa famille qui ont, dès lors « sombré » dans la misère. Le jeune a de ce fait vécu et grandi dans le dénuement le plus total. Son enfance et adolescence sont faites de pauvreté, de difficultés de tous genres et aussi de rêves devant l’aider à sortir de l’ornière. Jamais il n’occultera le moindre aspect des pénibles conditions d’une jeunesse « confisquée ». L’orphelin sera des années durant livré à lui-même. Son contact avec l’école n’a pas dépassé le seuil du cours de fin d’études primaire. Le bonhomme qui a traversé les bancs d’Albertini (Mohamed Kerouani) comme un météore avait d’autres chats à fouetter que de passer le clair de son temps enfermé entre quatre murs. « Pour avoir négligé puis abandonné mes études, un jour d’examen, j’ai reçu des corrections à n’en plus finir de ma mère, fatiguée de courir les champs à ma recherche. A aucun moment, elle n’eut le moindre espoir de me voir prendre des distances avec le ballon rond », dira Kermali qui a été découvert par Benaouda (Lyass), Abid et Abdelkader Laklif, ces dénicheurs de talents qui sillonnaient les terrains des quartiers populaires, Tels Bel Air, Tandja (cité Yahiaoui), les cheminots, la Gare, Bon marché et le centre-ville où habitait Kermali qui fit son entrée en équipe seniors, en 1948, à l’age de 17 ans. A l’occasion d’un certain USFMS-AS Bône. Avec deux buts à la clé, ce coup d’essai fut, le moins qu’on fuisse dire, un coup de maître. Kermali gagne vite en maturité et s’imposera rapidement comme un incontestable titulaire du flanc droit de l’attaque usmiste. Ses prouesses emballent les initiés, savourant à chaque spectacle le style, les accélérations et ouvertures lumineuses de ce jeune. A l’issue d’un match de coupe USFMS-Etoile de Skikda, disputé à Constantine, un colon qui a été vraisemblablement épaté par la classe du Sétifien, lui signifia qu’il devait tenter sa chance en France. Cette proposition l’enchante, lui donne même des idées. D’autant qu’il voulait faire du ballon rond une profession. Sans se soucier des conséquences Kermali qui s’est fait un nom à côté de Souna, Sahraoui, Assassi, Safsaf, Selami, Lakhlif II, Zaiar, Kari Amara Djeridi et bien d’autres figures, et, sur un coup de tête, prend, un jour, la direction d’Alger où il a signé une deuxième licence à l’USMA. Cette « fugue » n’a pas été du goût des Grenat. A défaut d’une longue aventure à Soustara qui s’est achevée au bout de quelques mois, Kermali est obligé la mort dans l’âme de revenir au bercail. Cette aventure lui vaut une suspension de deux années. La sanction accentue la galère du joueur qui devient du jour au lendemain chômeur. Pour sortir du « trou », l’exil taraude l’esprit de l’aîné d’une famille vivant toujours dans la misère. Un jour, il subtilise 10 000 francs à la vieille et prend le chemin de l’Hexagone. Mulhouse sera la première étape. La première saison (1955/56) en France sera un régal pour les amateurs de la technique raffinée. Cette remarquée et remarquable entrée en la matière, attire les recruteurs et imprésarios. Les sollicitations de l’AS Cannes (un club de D II) où évolue un autre Sétifien, feu Mokhtar Arribi, ne laissent pas indifférents la nouvelle star qui voit désormais grand. Après un round de négociations, Kermali, rejoint à Cannes le grand Mustapha Zitouni.
Un palmarès bien rempli A la croisette, le petit Sétifien explose, étale toute sa classe, impressionne coéquipiers et adversaires. Malgré, un handicap de gabarit, Karboua, se comporte tantôt comme ailier tantôt comme avant-centre, et des fois comme passeur. A l’issue de la saison (1956/57), l’Olympique lyonnais qui vient de s’attacher les services de Troupel (l’ex-coach de l’AS Cannes), fait les yeux doux à Kermali. La présence de l’entraîneur susnommé et d’une importante communauté d’émigrés à Lyon, le pousse à rejoindre le pays des Gones. Kermali réalise à côté d’André Laurent (capitaine de l’équipe de France), du Brésilien Costantino et d’autres vedettes, une saison de rêve. La seconde s’achève pour lui et pour bon nombre de professionnels algériens, un dimanche 13 avril 1958. A l’appel de la patrie, Kermali (Lyon), Arribi (Avignon), Bouchouk (Toulouse F.C), et Mekhloufi (As Saint Etienne), formant le groupe des Lyonnais, qui a transité par la Suisse et l’Italie, rejoint dimanche 20 avril 1958, Tunis où allait débuter l’épopée de la glorieuse équipe du FLN. « Le combat mené avec mes compagnons qui ont eu la chance de faire l’histoire restera à jamais gravé dans ma mémoire », précisera le cheikh ayant tenu à rapporter le témoignage de Ferhat Abbas : « Les ralliements des footballeurs démontraient, à l’évidence, aux yeux de l’opinion internationale que la révolution et la guerre d’Algérie intéressaient tous les Algériens. » A l’indépendance, le cheikh réintègre l’USMS qui rachète son contrat de Lyon. Kermali a failli disputer à l’issue de la première saison sportive (62-63) de l’Algérie indépendante une inédite et historique finale de coupe (ESS-USMS) mais l’ES Mostaganem, lors de la demi-finale, en a décidé autrement. Avant de rejoindre l’Entente en 1966, avec laquelle il décrocha en 1967, une coupe d’Algérie en qualité d’entraîneur joueur, Kermali s’est durant trois saisons (1962-66) beaucoup investi à l’USMS. Le défunt Dekoumi, président de l’Entente, engage celui qui allait devenir des décennies durant le Héléno Herra algérien. Le « sorcier » va bouleverser le jeu de l’ESS. Un football vivace, fait de petites passes, prend la place des longs dégagements et des folles chevauchées. Ce technicien de première ordre est devenu, en matière de stratégie, un pionnier. Il peut se targuer d’être le premier entraîneur à avoir introduit le 4-3-3 en Algérie. Axé sur un plan, préalablement, élaboré en fonction de l’adversaire, le jeu à Kermali ne laisse rien au hasard. La griffe du cheikh ayant donné à l’aigle noir sétifien une âme, une personnalité, la spécificité d’équipe technique ainsi que le légendaire second souffle marqueront pour longtemps l’ESS, l’autre religion de milliers de supporters. La méthode du Vieu, a fait de lui, l’un des techniciens les plus sollicités. Il est l’un des rares coachs à avoir drivé des formations de l’Est, (USMan- CSC- USC- HBCL- CABBA- USMS et ESS), du Centre (MCA) et l’ES Mostaganem, de l’ouest du pays. Sa réputation a, faut-il le rappeler, dépassé les frontières. Kermali, qui se dit pompier quand il aborde le volet de l’équipe nationale, a dirigé l’Itihad (Libye), Ras El Kheima (Emirats) et l’AS Marsa (Tunisie) où il a effectué durant trois saisons un travail de titan. Ses trois passages au MCA (1983,1988 et 1999) sont les autres faits saillants d’une longue et brillante carrière : « Mon expérience avec le Mouloudia qui occupe une bonne place dans mon cœur était exaltante et enrichissante à la fois. C’est un honneur d’entraîner ce club mythique. Je suis autant fier et heureux d’avoir arraché un titre avec le club le plus populaire du pays. Il m’est impossible d’oublier les moments passés dans cette institution, dirigée à l’époque par des hommes de la trempe de Djouad, Drif, Haouche et bien d’autres dirigeants, dignes d’une formation drainant à chaque sortie, plus de 60 000 supporters », souligne le cheikh qui n’esquive pas la déroute de Ziguinchor : « Les douloureux événements que le pays a connus ont perturbé la préparation de l’équipe nationale obligée d’annuler plusieurs matches amicaux. La question des tenues, des primes, et du séjour au Maroc s’est répercutée négativement sur le rendement de l’équipe qui n’a pas pu défendre le titre acquis deux ans auparavant à Alger. Quatorze ans après, la plaie est toujours entrouverte. Je tiens, une fois de plus à assumer la responsabilité de cet échec », rétorque le cheikh n’ayant jamais tourné le dos à l’appel de la patrie : « Dès que l’équipe nationale est en mauvaise posture, on fait appel à Kermali et à Zouba qui ont répondu présents en 1990 et lors des éliminations de la coupe d’Afrique des nations de 2004. Certaines personnes, aux mémoires courtes, ont tendance à oublier, vite, les services rendus », déclare quelque peu gêné, Kermali qui a tout donné à la nation. Il a même sacrifié sa vie familiale qui a été des décennies durant reléguée au second plan.
Lazizi : «J’ai perdu un père»
«Je ne le cache pas, je suis choqué du décès du Cheikh Kermali. C’était comme un père pour moi. J’ai l’impression d’avoir perdu un père avec qui j’ai appris beaucoup de choses. C’est lui qui m’a fait monter en sénior à l’âge de 17 ans. C’est lui qui a révolutionné le jeu du Mouloudia en 1989. Je ne pourrais jamais oublié les bons moments que j’ai passés avec lui lors de la coupe d’Afrique en 1990 quand nous avons remporté le trophée africain mais aussi la coupe afro-asiatique. Je suis resté six ou sept ans avec lui. Notre dernière saison, c’était en 1999 quand nous avons gagné le championnat contre la JSK. Le football algérien a perdu un grand monsieur. On ne trouvera plus un entraîneur comme lui.»
M. Z.
Le grand Kermali nous a quittés
Abdelhamid Kermali, l’ancien entraîneur de l’équipe nationale de football, sociétaire de la glorieuse équipe du Front de libération nationale (FLN), et ancien entraîneur du MC Alger, nous a quittés. Il est décédé hier, samedi, dans l’après-midi, en son domicile, à Sétif, à l’âge de 82 ans, des suites d’une longue maladie, a-t-on appris auprès de sa famille.
Evacué au début du mois de novembre sur l’hôpital militaire d’Aïn Naâdja (Alger) à la suite d’une dégradation de son état de santé, Cheikh Kermali a regagné le mois dernier son domicile à Sétif où il s’est paisiblement éteint samedi peu avant 14h.
Né le 24 avril 1931 à Sétif, Abdelhamid Kermali évoluait au poste d’attaquant. Il avait débuté son parcours de footballeur à l’USM Sétif, puis à l’USM Alger, club avec lequel il signa une double licence qui lui valut une suspension de deux saisons. Il décida alors d’embrasser une carrière professionnelle qui le conduisit au FC Mulhouse, à l’AS Cannes et à l’Olympique Lyonnais (France). Il fut avec Mustapha Zitouni, Rachid Mekhloufi, Saïd Brahimi, Ahmed Oudjani, Amar Rouaï et beaucoup d’autres, l’un des joueurs les plus talentueux de l’équipe du FLN, fondée le 13 avril 1958. 55 ans plus tard, jour pour jour, le Cheikh tire sa révérence, tout un symbole !
Abdelhamid Kermali a été l’entraîneur de l’équipe nationale d’Algérie qui remporta la Coupe d’Afrique des nations en 1990. Il a été aussi le grand artisan du retour du MC Alger au premier plan en le menant vers le titre de champion en 1999, après des années de disette.
Lorsqu’il était à Cannes, Abdelhamid Kermali s’est marié avec une Française. Cette union a donné naissance à une fille en novembre 1957.
Mekhloufi : «Il aimait tout le monde et tout le monde l’aimait»
« Abdelhamid Kermali était un homme avec un grand cœur. Il aimait tout le monde et tout le monde l’aimait aussi. C’était un joueur et un entraîneur qui a beaucoup donné au football algérien. La preuve, c’est lui qui a offert à l’Algérie la seule coupe d’Afrique des nations qui figure dans son palmarès. Personnellement, je m’entendais à merveille avec lui. On était de vrais amis, voire des frères. Maintenant qu’il est décédé, je me dis que durant ces derniers jours ou ces derniers mois, il était en train de nous dire adieu. Il nous quitte lors d’une date symbolique. Abdelhamid Kermali n’est plus parmi nous et sa disparition coïncide avec l’anniversaire de la création de la glorieuse équipe du FLN. Je saisis l’occasion pour présenter mes sincères condoléances au nom de tous les joueurs de l’équipe du FLN à la famille du défunt. Allah yarrahmek, frère Abdelhamid !»
K. Dj.
Saâdi : «Un grand citoyen s’en va»
«C’est avec une grande tristesse que j’ai appris l’information. Je dirais qu’aujourd’hui on a perdu, avant tout, un grand citoyen ayant fait partie de l’équipe des Moudjahidine du FLN. Personnellement, j’ai perdu un ami avec qui j’ai appris beaucoup de choses et qui aimait énormément le travail qu’il faisait. Je me souviens que j’ai passé des bons moments avec lui. En cette douloureuse circonstance, je présente mes condoléances à toute sa famille et je prie Dieu de l’accueillir en Son Vaste Paradis.»
H. A. B.
Chérif El-Ouazani : «Il m’a fait confiance lors de la CAN 1990»
«C’est une triste nouvelle que je viens d’apprendre. Kermali est un grand monument du football national. C’est celui qui m’a fait confiance lors de la CAN 1990 et qui m’a permis de remporter un titre qui restera toujours gravé dans ma mémoire. Je présente mes sincères condoléances à sa famille et je prie Dieu de l’accueillir en Son Vaste Paradis.»
M. S.
Sellal : «L’Algérie perd l’un de ses illustres représentants»
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a adressé un message de condoléances à la famille d’Abdelhamid Kermali, décédé samedi après-midi, dans lequel il a affirmé que le monde du football perd en sa personne « l’un de ses illustres représentants ».
« C’est avec une grande émotion que j’ai appris la disparition d’Abdelhamid Kermali, figure émérite du football national », a écrit le Premier ministre dans son message.
« Le défunt n’a pas hésité une seule seconde lorsque l’Algérie en guerre fit appel à ses talentueux enfants pour former la glorieuse équipe du FLN qui porta, à travers les stades du monde entier, le message libérateur de l’Algérie combattante », a rappelé M. Sellal.
Il a indiqué que le défunt « en plus de sa brillante carrière en tant que joueur qu’il a vécue avec passion, il embrassa avec succès une carrière d’entraîneur qui connut son apothéose avec le titre de champion d’Afrique des nations en 1990 à Alger.
« En ces douloureuses circonstances, mes pensées vont à sa famille et au monde du sport, à celui du football en particulier, qui perd en la personne de Abdelhamid Kermali l’un de ses illustres représentants », a affirmé M. Sellal.