Déjà aujourd’hui, les fruits et légumes sont hors de portée des petites bourses. Qu’en sera-t-il pendant le mois sacré?
A l’exception des produits subventionnés par l’Etat tels que le pain et le lait, le reste ne déroge pas à la règle.
Tout a augmenté. Les prix des produits de consommation ne cessent de grimper. Le portefeuille des ménages est de plus en plus mis à rude épreuve. Préparer un plat riche et équilibré se fait désormais par occasion. A deux mois du mois sacré du Ramadhan, les prix se sont enflammés. Des fruits et légumes en passant par les produits laitiers et les conserves, aucun produit n’est épargné par la flambée.
A l’exception des produits subventionnés par l’Etat tels que le pain et le lait, le reste ne déroge pas à la règle. «Du jour au lendemain on est surpris par des augmentations», se plaint une femme qui découvre que le prix du paquet de café est passé de 145 à 160 DA.«Les prix augmentent pratiquement tous les deux mois», réplique un autre client qui cite le concentré de tomate qui a atteint les110 DA alors qu’il était à 90 DA il y a à peine deux mois.
Les biscuits, les chocolats et les boissons ont également déployé leurs ailes. Certes, il s’agit de petites augmentations allant de 10 à 30 dinars mais elles pèsent sérieusement, au fur et à mesure, sur le budget des ménages. Ne parlons pas des fruits et légumes… Faire le marché est devenu un véritable casse-tête chinois pour les pères de famille. Au marché populaire de Makaria, les prix ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Les légumes sont devenus presque un luxe.
La pomme de terre est cédée à 75 DA le kilo, la salade et la tomate se positionnent entre 100 et 120 DA le kilo, le piment est vendu à 150 DA, voire 160 DA, le poivron affiche 140 DA, la courgette 120 DA et le haricot vert reste intouchable frôlant la barre des 350 DA le kilo. La carotte et les navets sont les moins chers avec 60 DA le kilo. Cela sans parler des fruits dont les prix sont à la barre la plus haute. La banane qui était à 130 DA a frôlé les 200 DA le kilo, les oranges sont pratiquement au même niveau. Le type le moins cher est à 150 DA le kilo. La fraise affiche 240 DA et les dattes 500 DA le kilo. Malgré l’amélioration des conditions climatiques et la récolte des produits agricoles, les prix ne décolèrent pas. La flambée s’installe tout au long de l’année. Le pire est que les prix risquent de doubler à la veille du mois sacré du Ramadan. Comme à chaque occasion, les commerçants imposent leur diktat en prenant en otage le consommateur. Interrogé hier sur les prix élevés des produits, le porte-parole de l’Union générale des commerçants et consommateurs algériens (Ugcaa) explique cette flambée par l’irrégularité du marché de l’approvisionnement.
M.Boulanouar impute la responsabilité à la tutelle qui ne contrôle pas les chambres froides. «Au lieu de passer par les marchés de gros, les tenants des chambres froides vendent directement aux détaillants ce qui maintient les prix à des niveaux plus hauts», a-t-il affirmé.
Le manque de marchés de proximité est un autre élément qui a accentué la flambée des prix. Cette situation profite à certains commerçants qui jonglent avec les prix loin de tout contrôle de l’Etat. C’est le même cas pour le poisson. La sardine qui était accessible à toutes les bourses est devenue soudain un produit de luxe. Le kilo de la sardine a atteint 800 DA au niveau des marchés populaires sans parler de la crevette ou des crustacés qui sont presque à 3000 DA. La sardine comme la viande sont presque rayées de la liste des achats des ménages. Les shampoings, même les produits cosmétiques et les détergents ont connu une augmentation des prix.
Il faut reconnaître que, nonobstant les dernières augmentations, les salariés ont du mal à boucler leurs fins de mois.