A deux jours de la session du comité central du FLN,Cinq émissaires chez Belkhadem

A deux jours de la session du comité central du FLN,Cinq émissaires chez Belkhadem
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La session du Comité central risque d’être chaude

Le secrétaire général du parti du FLN a été surpris, hier matin, par une visite de cinq membres du comité central pour lui transmettre un message des contestataires.

C’est sur fond de contestation que se prépare la session ordinaire du comité central du FLN, prévue du

31 janvier au 2 février 2013 à l’hôtel El Riadh d’Alger.

Si du côté des partisans du maintien de Belkhadem à la tête du parti, l’heure est à l’expectative, les membres contestataires du comité central, accélèrent la cadence pour en finir avec le secrétaire général après-demain, à l’occasion du vote à bulletins secrets pour le retrait de confiance. Mais avant le jour «J», les contestataires ont dépêché, hier matin, cinq émissaires, tous membres du comité central, au siège du parti à Hydra pour y rencontrer M.Belkhadem et lui transmettre un message des membres de cette instance. La délégation est constituée, selon le porte-parole du mouvement de redressement, Mohamed Seghir Kara, de MM.Abdelkader Cherar, Meziane Chawki, Kamel Rezgui, Yahia Hassani et Saliha Lardjane. «Ils ont trouvé Belkhadem dans un état lamentable», précise notre interlocuteur.

Les délégués des contestataires ont rappelé au secrétaire général qu’il n’a jamais tenu ses engagements, tout en l’invitant à être cette fois-ci «responsable». Ils ont rappelé aussi à M.Belkhadem que durant son règne, l’utilisation de «baltaguia» est devenue une coutume pour faire face à tous ceux qui ne partagent pas ses avis.

Le message transmis au secrétaire général du FLN a été rendu public dans la fin de la matinée d’hier. Si le secrétaire général a accepté de mettre la confiance des membres du comité central à l’épreuve de l’urne et au vote à bulletin secret, il demeure que ses adversaires en soupçonnent la démarche. «Le recours à l’urne ne sort pas du cadre des manoeuvres dont vous nous avez habitués. On ne le rejette pas et on n’en a pas peur, à condition que le vote soit transparent et cela par notre participation à son organisation et à la présence de la presse pour prendre à témoin l’opinion», lit-on dans le message transmis à M.Belkhadem. La mauvaise foi de ce dernier est soulignée aussi dans le point concernant l’exclusion des contestataires de l’organisation et l’encadrement de la session du comité central, ainsi que le choix «unilatéral» du lieu de son déroulement. La direction nationale a décidé d’inscrire le vote pour le retrait de confiance comme premier point de l’ordre du jour. Si la confiance est retirée à Belkhadem, il sera procédé juste après l’élection d’une autre direction et dans le cas où la confiance est renouvelée au SG, la session se poursuivra normalement. Ce que refusent les contestataires qui rejettent le lieu choisi pour le déroulement des travaux et veulent inscrire un seul point à l’ordre du jour: le retrait de confiance. Les émissaires ont fait savoir également à Belkhadem qu’ils tiennent à la présence des membres du comité central suspendus aux travaux de la session qui s’ouvre ce jeudi. Il s’agit bien évidemment de deux membres du mouvement de redressement, El Hadi Khaldi et Mohamed Seghir Kara.

Selon ce dernier, Belkhadem n’a pas répondu aux envoyés des contestataires, leur promettant que la réponse sera donnée lors des travaux de la session du comité central. En tout état de cause, la session de ce jeudi promet à la fois d’être houleuse.

Si le sort de Belkhadem, en tant que secrétaire général du parti, sera connu, après-demain à l’occasion du vote à bulletin secret pour le retrait de confiance, il demeure que l’avenir immédiat du FLN, en tant que parti, est incertain. Selon un observateur de la scène politique nationale, Belkhadem travaille pour l’exclusion de l’aile républicaine et démocrate du parti pour représenter les islamistes salafistes à l’élection présidentielle de 2014.

D’ailleurs, «la majorité de ceux qui le soutiennent encore au sein du bureau politique ou du comité central épousent les idées de ce courant islamiste», fait-il remarquer.

D’autres le font par opportunisme, car ils savent que sans Belkhadem qui les a «recrutés», ils n’ont aucun avenir, ni au FLN, ni dans aucun autre parti. «Certains d’entre eux se sont essayé à la contestation avant les élections législatives du 10 mai 2012, mais les vrais contestataires du SG les ont écartés du mouvement», rappelle notre source.

Belkhadem

«Je ne quitterai pas le parti en pleine crise»

Intervenant, hier à l’occasion de la commémoration du 1er anniversaire du décès du moudjahid Abdelhamid Mehri, M.Belkhadem a souligné qu’il ne quitterait pas le FLN «en pleine crise» empruntant la même expression utilisée par feu Mehri au moment de son éviction du parti en 1996.

Dans sa déclaration, le secrétaire général du FLN a affirmé ne pas avoir tenu de réunion avec les redresseurs, précisant toutefois avoir reçu de leur part une lettre qu’il a qualifiée d’ «acte d’accusation» auquel il comptait répondre lors de la réunion du Comité central (CC) prévue jeudi prochain.