A deux jours de la restitution du grand débat, les gilets jaunes ne fléchissent pas

A deux jours de la restitution du grand débat, les gilets jaunes ne fléchissent pas

PARIS- A deux jours de la restitution par le gouvernement de la consultation du « grand débat national », le mouvement des « gilets jaunes » a organisé samedi plusieurs manifestations à travers la France et ne semble guère fléchir même si la mobilisation a quelque peu baissé.

En effet, des milliers de manifestants ont battu le pavé à Paris et dans plusieurs autres villes de France réclamant le départ du président Emmanuel Macron et réitérant leurs revendications socio-économiques et politiques.

Les « gilets jaunes » estiment que le gouvernement, même s’il a engagé depuis plus de trois mois un « grand débat national », n’a « aucunement répondu » à leurs revendications qui sont, selon la majeur partie, « simples ». Un débat soupçonné par l’opposition d’être au service de l’exécutif.

Selon un sondage Elabe publié jeudi, 79 % des Français estiment que le grand débat, dont le coût serait de 12 millions d’euros, ne résoudra pas la crise politique actuelle.

Il y a eu effet plus de 10.000 réunions locales, à travers la France, 16.000 cahiers de doléances ouverts dans les mairies et des centaines de propositions citoyennes au cours du débat lancé le 15 janvier dernier suite à la crise engendrée par les revendications du mouvement des « gilets jaunes », né du ras-le-bol fiscal des Français et de la dégradation de leur pouvoir d’achat.

Lors d’une cérémonie lundi à Paris, une synthèse de 1500 pages sera présentée par le Premier ministre Edouard Philippe devant cinq cents personnes. Il s’agira d’entendre « tout ce que nous ont dit les Français, dans leur très grande diversité, et parfois d’ailleurs dans leur très grande complexité », a déclaré vendredi le Premier ministre.

C’est dans ce contexte précis que les « gilets jaunes » continuent d’investir la rue et les ronds-points pour crier leur colère contre « sourde oreille » du gouvernement faite à leurs revendications, dont le référendum d’initiative citoyenne (RIC), un outil démocratique pour une « meilleure gouvernance ».

Selon les premiers chiffres données par le ministère de l’Intérieur, la mobilisation du 21e samedi semble être plus massive que celle de la semaine passée, malgré les mesures d’interdiction qui ont frappé certains lieux et places.

A Paris, la préfecture de police a recensé, à 16h30, 28 interpellations, 10.278 contrôles préventifs et sept verbalisations dans le périmètre interdit (Champs-Elysées, Assemblée nationale), où les manifestants étaient dispersés dans plusieurs lieux parisiens. De façon générale, les manifestations se sont déroulées dans le calme à part quelques heurts et tensions à Rouen, une ville considérée comme lieu d’une marche nationale.

Outre les slogans immuables du mouvement, les manifestants ont appelé à « une démocratie un peu plus ouverte », au départ du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, dénonçant les « violences policières ».

« Nous ne sommes pas des terroristes, mais un peuple en difficulté », lit-on dans une des pancartes en réponse aux « violences policières », dont les inspections générales de la police (IGPN) et de la gendarmerie (IGGN) ont été saisies de 209 enquêtes.

Par ailleurs et dans la perspective des élections communales (2020), les « gilets jaunes » veulent porter plus loin leur mouvement dans le sens où ils se sont réunis ce week-end à Saint-Nazaire (ouest de la France) pour leur deuxième « Assemblée des assemblées ».

Des dizaines de délégués venus de toute la France ont examiné l’idée de construire des listes d’ici à 2020, pour « enraciner le mouvement » et « redevenir des citoyens à part entière ».