À défaut d’un accord préalable sur la baisse de la production: l’Algérie va boycotter la réunion de l’Opep

À défaut d’un accord préalable sur la baisse de la production: l’Algérie va boycotter la réunion de l’Opep
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Le ministre de l’Énergie a expliqué que depuis 2014, l’Algérie a pris deux initiatives, malheureusement suivies d’échec.

Le ministre de l’Énergie et des Mines, Salah Khebri, qui était en visite de travail, hier, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a averti, lors d’un point de presse, que l’Algérie risque de boycotter la réunion de l’Opep s’il n’y a pas d’accord préalable sur la baisse de la production. En effet, en abordant la question du marché pétrolier, le ministre a expliqué que depuis 2014, l’Algérie a pris deux initiatives, malheureusement suivies d’échec.

La première était celle du président de la République qui a chargé, en février 2015, quelques émissaires de contacter certains pays pour essayer de rapprocher les points de vue pour tenter de stabiliser le marché. “La seconde, je l’ai moi-même menée en août dernier en saisissant le président de l’Opep dans le but d’attirer son attention sur la nécessité d’entreprendre des actions. Et ce n’était pas une demande de réunion extraordinaire comme rapporté par la presse”, a-t-il souligné, tout en ajoutant : “Nous n’irons pas à une réunion s’il n’y a pas un accord au préalable, mais les tentatives se poursuivent. Il y a la proposition du Venezuela que nous encourageons, mais la solution ne peut plus venir de l’Opep toute seule, car elle a assez réduit ses quotas, mais avec les pays non-Opep.”

Revenant sur la baisse des prix du pétrole, le ministre a déclaré que celle-ci “a un impact immédiat sur le cash-flow des compagnies pétrolières. Toutes les compagnies internationales ont revu leurs stratégies, différé des projets et en ont annulé d’autres, il y a eu même des licenciements, mais Sonatrach n’en est pas là parce qu’elle a un avantage que d’autres compagnies n’ont pas : elle travaille avec ses fonds propres. Il lui reste, toutefois, une possibilité, si nécessaire, de s’endetter pour une partie et continuer son programme”.

LG Algérie

Un programme qui n’est pas réduit d’une manière drastique, a précisé le ministre, mais qui est ré-optimisé en fonction des priorités. “Nous sommes passés d’un PMT 2015- 2019 de 90 milliards à un PMT 2020-2024 de 73 milliards, mais on ne touche pas les activités en amont, telles que l’exploration de production et le raffinage”, a-t-il souligné, tout en indiquant que les secteurs importants sont plutôt renforcés. Dans le contexte actuel, dit-il, l’Algérie ne peut pas agir sur les prix, puisqu’il s’agit d’un facteur exogène et qui, de surcroît, ne représente que 3% de la production de l’Opep. En revanche, a-t-il noté, “nous pouvons agir sur notre production en augmentant nos réserves”. “Nous faisons des découvertes chaque année. Une vingtaine rien que l’année passée.

Maintenant, il reste à les transformer en production réelle et le processus peut durer une dizaine d’années. Il faut savoir que nos efforts, ces dernières années, sont plus réorientés vers l’exploration que vers le développement de découvertes déjà réalisées, et ce, dans l’optique d’assurer notre sécurité énergétique et ensuite exporter l’excédent”, a expliqué le ministre de l’Énergie. S’agissant du marché national des carburants, le ministre dit miser grandement sur le développement du GPL. Un exposé présenté à l’occasion de sa visite montre que l’objectif à l’horizon 2030 est d’augmenter la part du GPL dans le parc automobile national de 13% à 30%. Soit un chiffre de 1 020 000 véhicules à cette échéance. Actuellement, le nombre de véhicules roulants au GPL est de 200 000. La cadence annuelle de conversion au GPL sera annuellement de 68 000 véhicules. À ce titre, la consommation de ce nouveau carburant, qui est de 300 000 tonnes actuellement, atteindra 1 million de tonnes/an, soit une croissance de 40 000 à 50 000 tonnes/an. Pour ce faire, le taux des stations-service équipées en GPL passera de 27 à 73% durant ces 15 années à venir.