Le sélectionneur national a dressé un bilan très négatif du match de la Tanzanie. En plus des problèmes physiques, tactiques et techniques de certains joueurs qu’il a d’ailleurs cités nommément, le Bosniaque a fait une lecture très critique des fautes que ses poulains ont commises. Statistiques à l’appui, Vahid a adressé des messages clairs à ses joueurs à travers cette conférence de presse.
«A Dar Essalem, aucun joueur n’a été à 50%, et c’est une honte»
Pour commencer son exposé, Vahid Halilhodzic a trouvé le niveau physique des joueurs très faible, comparativement à la Tanzanie. «J’ai remarqué qu’aucun joueur n’a été au-dessus de 50 % de ses moyens physiques, et pour moi, cela est une honte. Je sais que certains n’avaient pas encore trouvé de club ou qu’ils venaient juste de le faire, mais c’était au-dessous de ce que j’espérais.»
«Belhadj n’a pas fait ce que j’attendais de lui»
Pour parler des insuffisances techniques et tactiques de son équipe lors de ce match, Vahid Halilhodzic a préféré donner quelques exemples qui ont beaucoup aidé à faire passer ses messages.
Pour commencer, Vahid a parlé du joueur qu’il pensait être la clef du match. «Pourquoi, selon vous, j’ai fait jouer Belhadj attaquant gauche ? Pourtant, ce n’était pas son poste. J’ai vu que Nadir avait cette faculté de faire plusieurs accélérations avec ou sans ballon en un laps de temps court, alors j’attendais à ce qu’il fasse cela ce jour-là, mais au lieu de ça, il demandait la balle au pied. Le latéral droit de la Tanzanie monte beaucoup, je voulais qu’il profite de ça et qu’il fasse des appels dans son dos, mais il ne m’a pas écouté. La seule fois où il l’a fait, il s’est retrouvé face à face, et au lieu de tirer, il a préféré passer la balle», dira Vahid.
«Bouazza était entré pour achever leur latéral droit»
Pour confirmer qu’il avait beaucoup misé sur les montées du capitaine de la Tanzanie et sur l’arme Belhadj qu’il lui a préparée, Halilhodzic dira qu’il était allé jusqu’au bout de son plan en faisant entrer Bouazza à la place de Belhadj. «En deuxième mi-temps, j’ai fait entrer Bouazza à la place de Belhadj comme prévu pour achever l’arrière droit de la Tanzanie qui devait être épuisé à la suite du travail de Belhadj (qu’il n’a pas fait convenablement). Et vous avez vu que c’était lui qui avait marqué à la suite d’une absence de couverture sur ce même côté droit. Bouazza aurait pu marquer d’autres buts sur ce côté, mais à chaque fois, on temporisait trop ou on ne lui donnait pas la balle.»
«Ziani n’a pas respecté mes consignes»
Tout en reconnaissant que Ziani a fait un match correct en Tanzanie et que certains joueurs étaient moins bons que lui, mais malgré cela, ils ont été retenus pour ce match, l’entraîneur national n’a pas manqué de souligner l’une des erreurs de Ziani lors de ce match et qui consistait en un manque de discipline tactique. «J’ai demandé à Karim de jouer dans l’axe, juste derrière les attaquants, mais il ne l’a pas fait. Tantôt je le trouvais à droite, tantôt à gauche… Je ne lui ai pas demandé de faire ça, je lui ai dit de rester dans l’axe…»
«Benyamina a complètement raté son match»
Poursuivant dans son analyse du match de la Tanzanie, Vahid Halilhodzic parlera ensuite du rôle très négatif qu’a joué Karim Benyamina lors de ce match. En effet, le premier responsable de la barre technique des Verts estime que cet attaquant a complètement raté son match. Explication : «J’ai titularisé Benyamina, parce que j’ai vu qu’à l’entraînement, il allait très vite et que ses appels étaient toujours portés vers l’avant. C’est un tout autre joueur que j’ai vu le jour du match. Non seulement il allait moins vite, mais ses appels étaient tous dos au but. (Et là, il s’est levé pour montrer à l’assistance comment Benyamina demandait le ballon, et comment il devait le faire). Un attaquant doit chercher les buts et non sortir participer au jeu. Je suis un ancien attaquant, j’ai marqué quelques buts dans ma carrière et je crois savoir de quoi je parle.»
«Matmour n’était pas au top, mais c’était le seul qui allait vers les buts»
Karim Matmour n’a pas échappé lui aussi aux critiques de Vahid. Juste après avoir terminé avec Benyamina et sa façon de demander le ballon, Halilhodzic parlera de Karim Matmour. «Karim Matmour n’a pas fait un grand match à cause peut-être de sa méforme physique. Il n’a pas récupéré beaucoup de ballons et il en a perdu pas mal, mais c’était le seul joueur de l’attaque qui demandait le ballon en profondeur et qui jouait vers l’avant et c’est ce que j’attendais de lui», dira Vahid.
«Mbolhi doit relancer vite»
Pour terminer son tour des joueurs qui n’avaient pas respecté ses consignes ou qui en quelque sorte l’ont déçu lors de ce match, Vahid Halilhodzic se tournera vers le gardien de but de l’équipe nationale qui était à sa gauche, en l’occurrence Raïs Mbolhi et lui a dit : «A un moment donné, il faudra que tu relances vite. Au lieu de ça, tu temporises, et ça, c’est mauvais», dira Vahid, qui fait le geste du gardien de but qui relance sur le côté de la main, et enchaîne : «Il faut donner le ballon pour aller plus vite… On corrigera ça à l’avenir.»
«Quatre joueurs n’ont pas bien joué, parce qu’ils n’avaient pas compris mon message»
Toujours, en parlant du match de la Tanzanie, l’ex-coach du PSG expliqua aux journalistes présents qu’il était peut-être dans quelque chose dans toutes ces imperfections. Il pense ne pas avoir été assez clair et précis avec certains joueurs. «Ce n’est qu’après ce match que j’ai compris que certains joueurs ne comprennent pas bien ce que je dis. Parce que je n’étais pas assez précis ou que je n’ai pas insisté sur certaines choses, je ne sais pas, mais une chose est sûre, je le serai à l’avenir. Prenez le cas Djabou, c’est quelqu’un de très timide, il ne parle presque jamais.
Je sais que si je lui dis de faire ça et que si je lui demande juste après s’il a compris mon message, il me dira oui, j’ai compris… Mais non, tu n’as rien compris. Je lui répéterai encore et encore jusqu’à ce qu’il reçoive mon message 5 sur 5. D’ailleurs, 4 joueurs n’ont pas bien joué en Tanzanie, parce qu’ils n’avaient pas bien compris mon message…», dira encore Vahid Halilhodzic.
A. B.
