Le renouvellement des instances du Front national algérien (FNA) a engendré des dissensions, résultats d’une lutte de clans pour le leadership
En effet, les divergences sont apparues au grand jour puisque deux tendances locales se disputent le leadership. Le député El Hadj Drali qui est à la tète du parti depuis 2006 ne compte pas lâcher prise.
Il se défend corps et âme en déclarant que les turbulences que vit actuellement le parti ne devraient pas exister si ce n’est l’oeuvre d’un membre connu du bureau national qui fait tout pour déstabiliser le parti dans la région en intronisant un membre qui n’est même pas structuré dans sa localité.
Il cite El Hadj Mohamed Bournissa qui est devenu désormais son principal rival pour prendre les destinées du parti au niveau local. Tout en s’insurgeant contre de telles pratiques, El Hadj Drali a mis en avant son engament politique en consacrant son temps et ses biens puisque le siège se trouve dans sa propriété privée au niveau de la ville de Boudouaou.
Il est doté de toutes les commodités à savoir deux bureaux et une salle de réunion lesquels sont mis au service du parti et des militants et cela sans contrepartie dira –t-il. Les divergences sont apparues lors de la 1ère assemblée générale élective qui s’est tenue le 20 mai dernier au niveau de la maison de jeunes Saïd Senani de Boumerdès où deux clans s’affrontent pour le leadership local. Cette dernière s’est terminée en queue de poisson. Une bagarre a éclaté entre les deux tendances.
«Pour éviter que la situation ne dégénère, nous avons appelé nos militants à se retirer» justifiera notre interlocuteur en endossant la responsabilité à son rival quant aux échauffourées qui ont éclatées.
Informée de la situation, la direction du parti a fixé la date du 4 juin pour une nouvelle assemblée générale au niveau de la maison de la culture de Boumerdès, laquelle s’est soldée par l’élection à l’unanimité de Mohamed Bournissa en qualité de secrétaire général du FNA dans la wilaya de Boumerdès.
Cette AG élective qui est supervisée par deux membres de la direction nationale est légale et validée précisera le nouveau secrétaire général. Au même moment et durant la même journée se tenait une autre assemblée générale à Boudouaou.
« Pas moins de 320 militants ont pris part et m’ont élu à l’unanimité » nous déclara El Hadj Drali lors de notre rencontre dans le siège du parti en présence de 10 représentants de différents bureaux communaux. À une question sur le pourquoi de ne pas avoir participé à l’AG de Boumerdès, il répondra que des instructions m’ont été données la veille, ce que je n’ai pas hésité à refuser car tout le processus de la préparation de l’Assemblée a été fait pour son déroulement à Boudouaou.
Un PV conformément aux statuts du parti a été établi et envoyé à la direction ajoutera notre interlocuteur en précisant la légalité et la validité de cette élection. « Jusqu’à preuve du contraire je suis toujours secrétaire général du FNA à Boumerdès et j’attends la validation de cette nouvelle élection » lancera-t-il.
Contacté par téléphone, Mohamed Bournissa n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour clamer haut et fort la légalité et la validité de l’assemblée élective qui l’a élu pour gérer les affaires du FNA dans la wilaya. Il précisera qu’il détient un document officiel signé par le président du parti Moussa Touati pour sa nouvelle mission. L’un comme l’autre ne sont prêts à reculer sur le leadership de la formation politique de Moussa Touati au niveau local.
Chacun justifie sa position de chef par le respect des statuts du parti devant le silence de la direction du parti qui n’est pas sans conséquences car le risque de divisions et de dissidences plane sur la formation politique de Moussa Touati.
Pendant que la lutte intestine pour le leadership fait rage entre les deux clans précités, une 3éme tendance composée de plusieurs militants est en train de prendre forme pour s’imposer sur l’échiquier du leadership avons appris de certains militants.
Dans l’expectative, les militants attendent la réaction du président du FNA quant à la situation conflictuelle qui risque d’enfoncer davantage le parti dans des turbulences aux conséquences d’éclatement et de dissidences.
B. Khider
