La rue Khodja-Khaled, qui connaît habituellement un trafic automobile très dense, car elle relie le centre-ville de Tizi Ouzou aux quartiers résidentiels du lotissement Bouaziz, mais aussi à la Nouvelle-Ville et la nouvelle gare multimodale de la ville des Genêts, a vécu, avant-hier, une matinée très mouvementée. Et pour cause, une conduite d’assainissement apparemment détériorée depuis quelques jours déjà a déversé une quantité considérable d’eaux usées et noirâtres qui dégageaient des odeurs nauséabondes qui ont ainsi inondé toute la chaussée. Du coup, une telle situation a incommodé les riverains, les automobilistes et surtout les nombreux commerçants de cette rue marchande qui étaient obligés de baisser le rideau dès les premières heures de la matinée du fait que les nombreux véhicules de passage giclaient affreusement les trottoirs, les vitrines des magasins et surtout des cafés maures et des fast-foods du quartier, ce qui rendait l’activité commerciale tout simplement impossible. “Nous avons alerté depuis trois jours les services municipaux, qui nous ont orientés vers l’agence locale de l’Office national d’assainissement où, à notre grande surprise, l’on nous a rétorqué que les ouvriers étaient en grève du fait qu’ils n’ont pas été payés depuis plusieurs mois ; c’est ainsi que nous n’avions pas d’autre solution que de boucler la rue et bloquer la circulation”, dira un commerçant rencontré sur les lieux de la protesta. “C’est malheureux, mais il n’y a que les manifestations de rue qui peuvent faire bouger les autorités locales et régler ce genre de problèmes”, rétorquera un riverain, qui ne croyait pas si bien dire, puisque l’intervention rapide des services de police chargés de la voie publique a été suivie, comme par enchantement, par l’arrivée des équipes de secours de l’agence locale de l’ONA, vers 10h, pour entamer enfin le travail et mettre fin au massacre, et ce, à la grande joie des commerçants et des résidents du quartier qui ont levé leur “blocus”, car visiblement soulagés par un tel dénouement. “Dites-vous bien qu’il y a plusieurs fuites d’eau dans le quartier qui déversent une grande quantité d’eau dans la nature, et le gaspillage dure depuis plusieurs mois, notamment à proximité de la mosquée Amirouche et de l’école primaire Khodja-Khaled, alors que des villages de Kabylie sont privés d’eau potable en cette période de canicule”, enchaînera un jeune citoyen du lotissement, visiblement irrité par un tel laisser-aller. “Pis encore, à la cité des 40-Logements sise à la rue Lamali-Ahmed, non loin du CHU Nédir-Mohamed, les équipes de l’ONA sont intervenues pour réparer une conduite d’eaux usées, mais elles ont malheureusement abandonné le chantier dans un état de délabrement avancé depuis trois mois, au grand dam des résidents qui ne savent plus à quel saint se vouer et qui n’auront certainement que la possibilité de sortir encore dans la rue pour mettre fin à un marasme qui n’aura que trop duré”, dira un autre citoyen résidant dans cette cité. Comme quoi, la sonnette d’alarme est tirée, car le cadre de vie aura pris un sacré coup dans certains quartiers de la ville des Genêts.

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