A cause du manque récurrent d’eau potable: La mairie de Tirmitine fermée par les villageois

A cause du manque récurrent d’eau potable: La mairie de Tirmitine fermée par les villageois

Encore un siège de mairie fermé par les citoyens en colère dans la wilaya de Tizi Ouzou. Hier, c’était donc au tour de la mairie de Tirmitine de connaître la réaction des populations souffrant du manque d’eau potable.

Encore une autre commune qui rejoint le bal des protestataires de l’eau potable. Ils étaient des centaines de citoyens à se regrouper dès les premières heures de la matinée devant le siège de cette mairie située au sud-ouest du chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou. Leurs banderoles exprimaient suffisamment bien les causes de leur ire grandissante. Les robinets sont à sec depuis plusieurs semaines. En ces journées caniculaires qui annoncent un été des plus difficiles, les foyers sont restés sans aucune goutte d’eau. Le seul recours pour les citoyens de cette commune était l’unique «citernage» à des prix ahurissants.

Selon beaucoup de témoignages, une seule citerne de mille litres est cédée à 2000 DA. Après maintes réclamations auprès de l’agence locale de l’ADE, les citoyens ont dû conclure que les responsables n’étaient pas prêts à répondre à leurs cris de détresse. Le recours à la manifestation par la violence s’est avéré, les semaines passant, être l’unique moyen de se faire entendre. Et encore! La distribution de ce liquide précieux et vital se fait dans l’opacité la plus absolue.

Car dans certaines communes, des villages ont l’eau chaque jour alors qu’à un ou deux kilomètres, d’autres villages souffrent depuis des semaines du manque d’eau potable.

Par ailleurs, l’action d’hier n’était pas uniquement destinée à exprimer la colère des villageois quant au manque d’eau potable mais bien pour une panoplie de raisons. Les citoyens de beaucoup de villages étaient venus rappeler aux élus l’état calamiteux des routes desservant leurs localités situées sur les hauteurs. Après des années sans bitumage, les citoyens ont saisi les responsables concernés dans leur commune. Comme à l’accoutumée à travers toutes les communes, les promesses n’ont pas manqué. Mais après plusieurs années, les villageois ont fini par comprendre que les promesses n’engagent que ceux qui y croient.

C’est pourquoi, hier donc, ces derniers n’étaient visiblement pas prêts à dialoguer avec les responsables et les élus. Les promesses n’ont pas été tenues et ont fini par avoir raison du peu de confiance qui lie les populations aux élus. Ainsi donc, le bal des communes protestataires à cause de l’eau potable s’enrichit d’autres contestations. Les jours qui viennent connaîtront sans nul doute l’arrivée d’autres communes au vu de l’état actuel de la gestion du volet à travers la wilaya de Tizi Ouzou.

La distribution de l’eau potable est défaillante à tous les niveaux. Les services de l’ADE visiblement dépassés par la forte demande et le manque de moyens humains ne pourront satisfaire les populations qui en souffrent. Le rôle des élus est hélas nul dans ce volet, car ils pouvaient allègrement accompagner l’ADE dans son travail sur le terrain. Chose qui n’est pas prête d’être à l’ordre du jour, alors que les élections sont encore distantes de plusieurs mois. Beaucoup d’élus ne figurent dans les assemblées que dans l’attente des prochaines élections pour jouer le maintien.