A cause des changements climatiques Le feu bactérien a ravagé la moitié des poiriers de Tipasa

A cause des changements climatiques Le feu bactérien a ravagé la moitié des poiriers de Tipasa

Infestés par le feu bactérien, pas moins de 500 hectares de poiriers ont été arrachés dans la wilaya de Tipasa, réduisant, de facto, le patrimoine de cette variété, de moitié.

Ce fléau redoutable que nombre d’agriculteurs locaux comparent à la gangrène, compte tenu de ses effets dévastateurs sur l’arbre en question, affecte ces dernières années d’une manière récurrente les vergers de Tipasa. En plus des poiriers, il ravage également les néfliers et à un degré moindre les pommiers.

La cause première de sa survenance chaque année est corrélativement liée, selon un responsable de la chambre de l’agriculture de la wilaya, aux changements climatiques. « Le feu bactérien n’est pas une maladie nouvelle dans la région. Seulement, dans le passé, ses apparitions étaient espacées dans le temps, donc son effet n’était pas ravageur comme présentement », affirme le responsable en question.

L’apparition de cette bactérie est favorisée par les pluies tardives de la saison printanière. Sous son effet, les poiriers subissent une seconde floraison. C’est au cours de cette étape que le feu bactérien prolifère. Compte tenu de son effet ravageur, de nombreux exploitants agricoles ont été contraints de procéder à l’arrachage de leurs poiriers, puisque dans le cas contraire il y a un risque potentiel que la bactérie se propage dans les autres vergers non encore atteints. « L’opération se fait en quatre temps, à savoir l’arrachage, le ramassage, le nettoyage et enfin le labour profond pour se débarrasser des racines », explique un exploitant agricole. Selon lui, on procède à la destruction du verger lorsqu’il n’y a pas de moyens pour lutter contre son action. « Dès l’apparition des premiers signes de cette bactérie sur l’arbre, il faut sectionner le rameau où elle s’est installée.

Sinon ce sera trop tard. Pour se prémunir aussi contre ce fléau, on doit systématiquement désinfecter les outils servant à la taille des arbres et autres opérations d’élagage à titre préventif », conseille un autre cadre de la chambre. Lors d’une rencontre organisée autour du thème de la lutte contre le feu bactérien à la chambre de l’agriculture de Tipasa, il y a de cela deux ans, le président de l’association des arboriculteurs de la wilaya, Touami Ahmed Chafik, a estimé que l’arrachage d’un seul hectare nécessiterait 30 millions de centimes. « Pour chaque hectare détruit, l’Etat aide les exploitant à hauteur de 3,5 millions de centimes et a mis en place un dispositif d’aide et d’accompagnement pour la replantation des vergers sinistrés », fait savoir le secrétaire général de la chambre. « Quasiment c’est à Attaba que se concentre la culture du poiriers. Ce choix est dû essentiellement à l’abondance de l’eau et à ses terres très riches et fertiles.

Néanmoins, la variété qui y est cultivée, malgré le fait qu’elle assure un rendement considérable, est hautement sensible aux effets du feu bactérien », a indiqué le même responsable. La solution, selon lui, est de replanter d’autres variétés plus résistantes, à l’instar de la Santa Maria.

Amirouche Lebbal