Depuis samedi, la baguette de pain de 250 g est vendue à 10 DA dans la wilaya de Béjaïa, une augmentation d’environ 20%. Initiée par les boulangers, à l’issue de l’assemblée générale de jeudi, sous l’égide de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) de la wilaya, la décision d’augmenter le prix de la baguette est expliquée par la qualité du pain. Par la voix de son porte-parole Boulanouar Hadj Tahar, l’organisation des commerçants a indiqué que cette hausse concerne uniquement le pain amélioré, dit également pain hors catégorie.
Les professionnels du pain ont, selon notre interlocuteur, eu recours à cette décision en raison des pertes qu’ils subissent. «Ils ne veulent pas travailler à perte», a-t-il dit.
Pour éviter ces pertes, les boulangers qui déplorent les charges qui pèsent et le pris de la main-d’œuvre, ont été contraints d’élever le coût de la baguette en procédant à l’amélioration de la qualité de leur produit. Pour rentabiliser leur activité, les boulangers de cette wilaya côtière ont été contraints de se rabattre sur la confection de la pâtisserie ou à défaut de baisser rideau, selon le porte-parole de l’UGCAA. 260 boulangers, sur les 400 que comptait la wilaya, exercent encore et résistent alors que 140 boulangeries ont fermé.
Selon la commission nationale des boulangers, présidée par Maamar Hantour, l’augmentation de la marge bénéficiaire de 2% à 15% ou 20% reste la principale revendication.
Il a souligné que le prix du pain n’a connu aucune augmentation depuis 1996. Se montrant rassurant, le ministère du Commerce a réfuté toute augmentation du prix de la baguette de pain dont la farine est subventionnée par l’Etat. Le ministère a procédé récemment à l’installation d’une commission mixte, composée des représentants des ministères du Commerce, des Finances, de l’Agriculture, de l’Office algérien interprofessionnels des céréales, de la Fédération nationale des boulangers et du groupe Eriad, et chargée de l’évaluation du prix de revient de la baguette.
Karima Adjemout
