À une année de la présidentielle de 2019 : L’opposition en berne

À une année de la présidentielle de 2019 : L’opposition en berne

Alors que des voix appelaient à un changement et à une transition en revendiquant haut et fort une élection anticipée, ce vacarme a vite disparu.

L’horizon politique ne dégage aucune vision claire. A une année du rendez-vous capital de la présidentielle de 2019, les acteurs politiques se montrent peu enthousiastes. Si au sein de la coalition les choses se précisent, ce n’est pas le cas pour l’opposition qui brille par sa léthargie. Jusqu’à présent, aucun candidat n’a manifesté son intérêt pour la compétition. Alors que des voix appelaient à un changement et une transition en revendiquant haut et fort une élection anticipée, ce vacarme a vite disparu. Où sont-ils passés?

Les partis de l’opposition n’ont-ils pas attendu ce moment avec impatience? les observateurs de la scène politique ne comprennent pas les raisons de ce silence. Pour eux, le moment opportun est venu pour promouvoir tout projet politique. Pourtant, lors de la présidentielle de 2014, l’opposition était très motivée. Des alliances et des concertations ont été lancées bien avant l’échéance pour pouvoir dégager une décision commune.

L’Instance de suivi et de coordination de l’opposition ainsi que la Cltd, deux mécanismes qui ont rassemblé plusieurs partis de l’opposition autour d’un projet, ont été tentés de constituer une force de proposition, mais en vain. Devant l’égoïsme des partis, les deux instances sont vites devenues une coquille vide. Ce qui est certain est le fait que l’opposition va aller à la présidentielle en rangs dispersés.

L’appel lancé, dernièrement, par le parti Jil Jadid pour désigner un candidat commun de l’opposition est tombée dans l’oreille de sourds. Les acteurs du pôle adverse au pouvoir sont plus que jamais éparpillés. Chacun chante à sa manière.

La mouvance islamiste est en perte de vitesse. Malgré les tentatives de fusion et d’alliance pour renforcer leur leadership sur la scène politique, les islamistes sont davantage divisés.

Le projet de fusion entre les trois formations (le Front pour le développement et la justice, le mouvement Ennahda et El Bina) l’illustre parfaitement. Lancée lors des législatives de mai dernier, l’initiative risque de disparaître d’ici avril 2019.

Les partis membres avouent la difficulté de cohabiter ensemble. «Les conditions ne sont pas réunies», reconnaît Lakhdar Benkhelaf, député du Fjd. Le Mouvement de la société pour la paix, qui a nourri beaucoup d’espoir en rejoignant l’opposition, est sur le point d’opérer un virage à 180 degrés. En vacillant entre la coalition et l’opposition, le parti de Abderrezak Makri a perdu ses repères.

La formation de feu Nahnah, qui a toujours caressé le rêve de régner à la tête du pays en s’inspirant du modèle turc, risque de sacrifier l’opportunité de 2019 en contrepartie de quelques postes ministériels. Le départ du MSP de l’opposition va encore davantage l’affaiblir sur la scène politique et épuiser ses chances de dégager un consensus autour d’un candidat potentiel. Le RCD n’est pas également motivé.

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie est plutôt branché sur son projet de construction du Maghreb. Le retrait total de son ancien président du parti peut être un indicateur sur l’ambition de Saïd Sadi de se présenter à la présidentielle de 2019. Ce dernier va-t-il bénéficier de l’appui des partis de l’opposition? Ce n’est pas aussi sûr. En tout cas pas de son rival, le FFS. Le plus ancien parti d’opposition se distingue par sa neutralité et son retrait de ce genre de compétition. La mort du Zaïm, qui portait haut la voix du parti à travers un projet politique pour une Algérie meilleure, a plongé le parti dans des luttes intestines. Le FFS traverse un sérieux malaise qui l’éloigne de toute bataille de leadership.

Le FFS optera, sans doute, pour le boycott comme il l’avait fait en 2014 et 2009. Depuis la présidentielle de 1999 où le père fondateur du parti avait présenté sa candidature, le FFS n’a pas renoué avec l’aventure. En ce qui concerne le reste des partis, à l’image de Talaie El-Houriat, dont le président Ali Benflis s’est porté candidat à deux reprises en 2004 et 2014, celui-ci ne perd pas de vue le prochain rendez-vous.

L’ancien chef du gouvernement n’a pas encore confirmé ou infirmé sa participation à cette échéance. Idem pour le Parti des travailleurs. Sa secrétaire générale, Louisa Hanoune, est plutôt inquiéte de la situation du front social.

Le patron du Front El-moustakel, Abdelaziz Belaïd, est le seul qui a affiché son intention de participer à la présidentielle. D’ici-là, y aura-t-il d’éventuels prétendants? Attendons pour voir!

Par