Le problème des logements ne cesse de susciter le mécontentement des habitants, même après leur distribution. Plusieurs bénéficiaires supposés être des nécessiteux, revendent leurs logements et retournent dans leurs habitations précaires.
Chaque attribution de logements sociaux charrie son lot de revendeurs qui font recette sur le dos des vrais nécessiteux, ce qui remet en question la fiabilité des enquêtes sociales. La commune d’Aïn Bia n’échappe pas à cette règle.
En effet, plusieurs personnes qui ont bénéficié dernièrement de logements sociaux dans la localité de Chehaïria, les ont vendus, avec désistement ou reconnaissance de dette, car en plus de leur non cession, les logements ne sont pas encore actés.
Un phénomène qui ne passe bien évidemment pas inaperçu, aux yeux des autres citoyens, notamment ceux qui n’ont pas eu la chance d’en avoir un lors de la répartition. Beaucoup d’entre eux se sont manifestés pour afficher leur mécontentement aux responsables locaux, une façon de remettre en cause le choix des différentes commissions qui ont procédé à l’enquête, que ce soit celles de la daïra ou de la wilaya.
Pour leur part, les responsables de l’APC et ceux de la daïra ont affirmé qu’ils ne peuvent rien faire contre ces faux bénéficiaires. De ce fait, aucune mesure n’est prise contre ces citoyens, chose qui les pousse à vendre leurs logements en toute impunité. Cela se passe donc, devant l’impassibilité des autorités locales qui reconnaissent leur impuissance devant ces agissements, au moment où plusieurs concitoyens attendent depuis plusieurs années d’avoir un logement.
«Nous n’arrivons toujours pas à comprendre comment ils font pour définir la listes des bénéficiaires de ces logements. Certains demandeurs qui n’ont pas encore eu de logement, vivent dans des conditions déplorables. Je vous assure que beaucoup de ceux dont les noms ont été affichés sur la liste, ne méritent pas un logement, car il y a des critères qu’il faut prendre en charge, tel que le salaire», nous dira un habitant de la commune, avant d’ajouter: «Personnellement, la date du dépôt de mon dossier remonte aux années 90, jusqu’à ce jour, je n’ai rien eu, alors que je vis toujours avec mes parents dans une maison qui abrite trois familles».
Une situation très difficile qui reflète tout le calvaire que vivent les postulants à des logements sociaux, un calvaire partagé avec les responsables de la wilaya et ceux de l’APC, qui font face à la forte demande estimée à des milliers de dossiers déposés au niveau de chaque daïra. Dans le même contexte, la commune d’Aïn Bia prépare la distribution du reste du quota, au nombre de 67 logements. Une commission spéciale sillonne actuellement les différentes localités de la commune, afin d’élaborer la liste finale des heureux bénéficiaires.
Jalil Mehnane