A 90 DA le kilo, Le sucre plus cher

A 90 DA le kilo, Le sucre plus cher
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Au détail et en vrac, le kilode sucre cristallisé est cédé à 90 DA, alors que celui conditionné et en morceaux dépasse les 105 DA.

Certains connaisseurs du marché reconnaissent que cette hausse était attendue du fait que le marché mondial du sucre connaît des fluctuations depuis plusieurs années déjà.

Par conséquent, les cours actuels ne sont pas loin de nouveaux records historiques comme c’est le cas à Londres où la tonne a été cédée à 760 dollars, soit une hausse de plus de 150% par rapport au prix pratiqué au début 2009. Ces connaisseurs affirment que c’est «du jamais vu depuis 30 ans» et que cela est dû au fait que le marché du sucre vit un déséquilibre difficilement soutenable, compte tenu d’un déficit évalué à 13,5 millions de tonnes cette saison. Résultat: l’offre s’effondre et la demande en hausse n’est plus satisfaite.

Cependant, soutiennent les grossistes en analystes avertis, les répercussions d’une telle situation sur le marché algérien n’ont pas tardé à se manifester et le scénario des années 2006 et 2008 risque de se reproduire. Toutefois, les mêmes interlocuteurs insistent sur le fait que cette flambée s’inscrit dans le sillage de la hausse généralisée des prix qu’a connue notre pays depuis l’année 2009. Pour rappel, l’Office national des statistiques a révélé que durant l’exercice écoulé le rythme d’inflation moyen en Algérie a atteint 5,7%, contre 4,4% en 2008. Pour nos interlocuteurs, l’explication est à chercher hors frontières et avancent que la production de sucre indienne est attendue en fort repli et qu’en 2009 elle avait chuté de 20% pour cause de sécheresse.

En fin 2009, la mousson menace la récolte et une nouvelle baisse des rendements devient inévitable. Du coup, l’Organisation internation le du sucre vient de revoir encore à la baisse de 3,3% la production brésilienne de sucre par rapport aux estimations de fin septembre; production qui n’est plus attendue qu’à 28/29 millions de tonnes contre 32 millions en juillet. A ces impondérables, l’Europe abandonne son système de soutien à ses producteurs de sucre avec un programme de gel progressif des subventions qui se poursuivra jusqu’en 2015.

A ces explications d’agents commerciaux, la persistance de la hausse de ce produit a été confirmée, lundi dernier, par la maison de courtage Czarnikow dans son rapport mensuel.

Les experts de cette maison de courtage londonienne, relèvent un certain nombre de facteurs haussiers, identifiés en 2009 et qui n’ont pas encore été pris en compte par le marché pour cette matière première alimentaire qui a terminé l’année à un niveau de prix très élevé.

Le directeur de la recherche de courtage de Czarnikow, Toby Cohen a relevé, à cet égard, que la tendance haussière des prix du sucre, en ce début 2010, montre que les investisseurs semblent ne prendre que maintenant la pleine mesure des problèmes d’approvisionnement, qui ont déjà provoqué le doublement des prix en 2009.

Czarnikow estime que le déficit mondial devrait atteindre 13,5 millions de tonnes en 2009/ 2010. Le marché devrait ainsi connaître une deuxième année de production insuffisante, après une saison 2008/2009 marquée par un déficit de 15,8 millions de tonnes.

Pour Czarnikow, «même si ces pics pourraient être de courte durée, il semble que l’ère du sucre peu cher est bel et bien terminée». En Algérie, le sucre à 80 DA au prix de gros et 90 DA au prix de détail, pourrait avoir ses répercussions et chez les consommateurs et chez les pâtissiers et autres gros utilisateurs des sucre. C’est donc le record de l’année 2010, en attendant les autres.

Salah C.