En dépit du renforcement du contrôle et des saisies effectuées par les services chargés de la protection du consommateur et de l’inspection vétérinaire, le commerce de la viande issue de l’abattage clandestin continue de prospérer.
Le phénomène de l’abattage clandestin, limité il y a quelques années aux seules communes périphériques de l’Est de la wilaya, à l’exemple de Hassi Bounif et de Hassi Ameur, semble prendre des proportions alarmantes à Oran.
Au marché hebdomadaire de Maraval connu sous le nom souk larbâa» (le marché du mercredi), la viande ovine est cédée à 600 dinars le kilo, alors que la viande de même qualité est proposée à 800 voir 880 dinars le kilo dans les boucheries.
Cette différence de prix expliquerait, sans aucun doute, que la viande vendue au niveau de ce marché est issue de l’abattage clandestin. Exposée au soleil, elle est étalée sur des tables de fortune, dépourvues, sans respect, des conditions d’hygiène et de la chaîne du froid.
Malgré les risques, ce produit est très prisé car la hausse vertigineuse des prix de la viande ovine en est la cause. Les étals illicites de vente de viande blanche et rouge commencent à fleurir dans tous les marchés de quartier de la ville, comme à El Hamri, Eckmühl, haï Es-Sabbah, et à la rue Maupas à Saint Eugène.
Des individus s’autoproclamant bouchers, exhibent leurs marchandises à l’air libre. Ce qui constitue une réelle menace pour la santé des consommateurs. La lutte contre ce phénomène nécessite non seulement un travail de coordination avec les forces de sécurité, mais surtout la sensibilisation des consommateurs, qui n’hésitent pas à acheter ces viandes de qualité douteuse pour des besoins d’économie.
Au total, 34 points d’abatage clandestins, répartis sur les communes limitrophes, ont été recensés par les services compétents. Des centaines de bêtes échappent aux abattoirs communaux. Dans ce cadre, les enquêtes menées par les services concernés ont dévoilé une complicité entre les auteurs de l’abattage clandestin et certains bouchers, c’est-à-dire que la viande incontrôlée est également vendue dans certaines boucheries.
Cette situation trouve son origine dans la taxe, que doit payer le boucher, 5 dinars par kilo, pour chaque mouton égorgé légalement dans les abattoirs réglementés, alors que, pour la viande issue de l’abattage clandestin, le boucher ne paye que le prix de la viande.
Z. Selma