À 30 jours de la fin du dépôt des candidatures: L’échiquier électoral se dessine

À 30 jours de la fin du dépôt des candidatures: L’échiquier électoral se dessine
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      Le citoyen va vivre, donc, pendant les deux prochains mois, au rythme d’une féroce guéguerre politique où il sera «roi». Car il sera au cœur de tous les discours politiques et recevra une foule de promesses en contrepartie de sa voix.

Maintenant que la candidature du président Bouteflika est actée et que l’échiquier est rempli, le «onze» entrant de la prochaine présidentielle est facilement perceptible à une inconnue près. Pour l’inconnue, il s’agit bien évidemment de Louisa Hanoune qui a exclu, publiquement, sa participation au prochain scrutin du 18 avril alors que son parti a retiré les formulaires de candidature. Tous les autres hommes ou partis politiques se sont clairement positionnés par rapport à la présidentielle. C’est le cas même pour le chef de l’Etat qui, certes n’a pas encore exprimé son intention de se présenter pour un nouveau mandat, mais ceux qui souhaitent le voir «poursuivre son oeuvre», dont le chef du RND et Premier ministre, Ahmed Ouyahia, affirment que la candidature de Abdelaziz Bouteflika est acquise à 99%.

Les cavaliers de la prochaine course vers El Mouradia qui réussiront à passer le cap des 60.000 signatures et la validation du Conseil constitutionnelle, sont ainsi pratiquement connus. Ce sera sans surprise que de voir les posters de Ali Benflis, Abdelaziz Belaïd ou encore Abderrezak Makri, Faouzi Rebaïne et d’autres aux côtés du poster du président-candidat sur les panneaux d’affichage. Ces derniers, qui ont devant eux, encore quelques semaines d’échauffement avant d’entrer dans l’arène, commencent déjà à s’activer sérieusement. Outre la collecte des signatures, le siège de campagne est choisi, le directoire installé et les comités de soutien mis en place.

LG Algérie

La majorité des candidats s’appuie sur des appareils politiques et ne trouvera pas d’énormes difficultés à déployer ses militants. Pour le président sortant et même s’il se présente comme à son habitude, en candidat libre, le train est déjà en marche. Soutenu par le quatuor FLN, RND, TAJ et MPA, une vingtaine de petits partis qui agissent dans la scène politique nationale comme la queue de la comète, l’imposante Ugta, l’organisation patronale et une multitude d’associations, le candidat Bouteflika devra avoir la campagne électorale la plus gigantesque. Le grand rassemblement du 9 février, annoncé par le FLN, donnera d’ailleurs un avant-goût du show des partisans de la continuité. Ces derniers vont dérouler, chacun avec son vocable, le bilan des 20 ans d’exercice de leur candidat. Parmi eux, certains seront choisis pour décliner le programme électoral pour le prochain quinquennat.

Un programme qui sera défendu bec et ongles face aux programmes des candidats rivaux qui, eux, contrairement au président, auront la dure tâche de convaincre. Car, comme l’affirment les animateurs de la campagne de Abdelaziz Bouteflika, «les Algériens connaissent leur président, ses réalisations et sa capacité à gouverner». C’est dire que le président part avec un atout de taille qui pourrait bien faire la différence le jour de l’urne. Mais en période électorale, c’est un atout à double tranchant. Car face aux défenseurs du bilan du chef de l’Etat il y aura les partisans de l’opposition, mais aussi ceux qui appellent au boycott de la prochaine présidentielle.

Ces derniers ne manqueront pas d’aiguiser leurs armes pour se lancer dans la critique de la situation financière, politique et sociale du pays. Le citoyen va vivre, donc, pendant les deux prochains mois, au rythme d’une féroce guéguerre politique où il sera «roi». Car il sera au coeur de tous les discours politiques et recevra une foule de promesses en contrepartie de sa voix. A qui va-t-il accorder le quitus pour occuper le siège d’El Mouradia? Va-t-il réellement tendre l’oreille aux candidats et à leurs promesses? Généralement et à la différence des autres échéances électorales, le citoyen algérien ne boycotte pas la présidentielle.

Serait-ce le cas cette fois-ci également? Le doute est permis à voir l’indifférence avec laquelle est accueilli le prochain rendez-vous électoral. Il est évident que l’offre politique est un élément déterminant de l’abstention. Les candidats réussiront-ils à relever ce défi et convaincre l’électeur de leurs bonnes intentions?