Contrairement à la France, l’Italie refuse de céder aux exigences des terroristes salafistes et de payer une quelconque rançon.
Mais cela ne veut pas dire que le gouvernement va garder la même position dans les prochaines heures.
Plus que quelques heures seulement avant la fin de l’ultimatum fixé par le GSPC pour l’exécution de l’otage italien, Sergio Cicala. Si Rome ne cède pas aux exigences de cette organisation terroriste dirigée par Abou Zeid, l’otage sera-t-il exécuté ? Jusqu’à présent, aucun communiqué du GSPC n’a filtré sur le site de cette organisation criminelle concernant le sort de l’otage italien, mais certaines sources maliennes n’écartent pas son éventuelle exécution.
Cependant, d’autres sources proches des négociations entre le groupe d’Abou Zeid et les chefs de tribus maliens, restent optimistes quant à son destin.
Le GSPC, qui retient Sergio Cicala depuis trois mois déjà, ne semble pas avoir reçu une quelconque réponse quant à ses exigences pour libérer l’otage, à savoir le paiement d’une rançon de millions d’euros. Contrairement à la France, l’Italie refuse de céder aux exigences des terroristes salafistes en payant une quelconque rançon.
Mais cela ne veut pas dire que le gouvernement va garder la même position dans les prochaines heures ou les jours à venir, car l’Italie s’alignera, sans aucun doute, sur le Quai d’Orsay. Une issue très attendue, d’autant que le président malien avait déclaré, il y a quelques jours seulement, que l’otage italien n’a pas à craindre pour sa vie et que les jours à venir seront en faveur des otages détenus par les hordes criminelles du GSPC version Aqmi. Une promesse rassurante et une déclaration qui témoignent de la liaison qui lie le gouvernement malien aux terroristes du GSPC stationnés au nord du Mali.
Une position malienne confortée par la France et certains pays d’Europe. Sauver une vie européenne est beaucoup plus important pour ces Etats que les centaines d’Africains et de Maghrébins tués par les terroristes salafistes à travers des attentats sanglants. Cette équation a depuis longtemps été adoptée par les gouvernements européens, au détriment des peuples de l’autre rive de la Méditerranée.
Ce que la France et le Mali ont osé faire récemment, en relâchant quatre dangereux terroristes en contrepartie de la libération de l’otage français Pierre Camatte, est un exemple parfait de cette dangereuse politique. Il est bon de signaler que Pierre Camatte est un agent de renseignement français.
Cette révélation a été faite par une députée française sur la chaîne Al Jazeera. Le cas de Sergio Cicala ressemble beaucoup à celui de Pierre Camatte. Cela dit, l’otage italien sera sûrement relâché par le GSPC, car la contrepartie de la part des Européens sera exceptionnelle. L’Espagne est prête à son tour à payer une rançon de cinq millions d’euros pour libérer ses trois compatriotes détenus par le groupe d’Abou Zeid.
Ce dangereux chef terroriste, «émir» de la phalange Tariq Ibn Zyad depuis des années, a eu connaissance de l’offre espangole, et ne peut que se réjouir de ce joli cadeau. Ceci nous amène à poser plusieurs questions concernant les rançons et la libération de terroristes salafistes dangereux par les Etats européens.
A travers ces graves dérapages, on dénote la mauvaise volonté des Occidents dans la lutte contre le terrorisme mondial. Le paiement des rançons donne un second souffle aux terroristes salafistes basés dans la région, leur permettant de relancer de nouvelles vagues d’attentats en Algérie.
La terrible pression exercée par l’armée algérienne sur les terroristes du GSPC depuis ces trois dernières années a affaibli la force de frappe de cette nébuleuse organisation criminelle, qui n’a pas pu relancer des attentats terroristes d’envergure depuis deux ans.
Alors que l’étau se resserre, plusieurs centaines de terroristes, agissant sous les ordres d’Abou Zeid, ont été obligés de changer de lieux. Ils ont fini par quitter le grand Sahara algérien pour le Nord malien.
C’est à partir de là que les attentats du GSPC seront planifiés, entre autres le rapt d’étrangers, les embuscades contre l’armée algérienne et surtout le trafic de drogue. Les terroristes ont investi la région du Sahel par la grâce du gouvernement malien qui n’a rien fait pour contrer le GSPC.
Bien au contraire, le Mali est accusé par plusieurs chefs touaregs de coopérer avec les terroristes pour des intérêts communs. D’une part, le gouvernement malien sera à l’abri d’attentats terroristes, et d’autre part, les terroristes salafistes ne seront pas la cible d’actions antiterroristes de l’armée malienne.
Une politique donnant-donnant entreprise depuis que les terroristes se sont installées sur le sol malien. Ainsi, les enlèvements des Occidentaux dans les pays du Sahel sont devenus le «business» du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) version Al Qaïda au Maghreb.
En moins d’un mois, six ressortissants de différentes nationalités, un Français (relâché le 20 février dernier), trois Espagnoles, un Italien et une ressortissante du Burkina Faso ont été kidnappés dans le Sahel par des contrebandiers qui coopèrent avec les terroristes.
Par Sofiane Abi