Durant 21 jours de campagne, les 2 053 listes de candidatures n’auront aucun répit pour tenter de convaincre des électeurs
La campagne électorale sera marquée par deux faits: les premiers jours seront menés en plein deuil national et le FLN entamera la campagne en pleine crise.
Le coup d’envoi officiel de la campagne électorale pour les législatives du 10 mai prochain sera donné demain, dimanche 15 avril 2012. Dans les quartiers généraux des partis politiques participants à ces échéances, le temps est aux dernières retouches. Sauf au FLN. Ce parti majoritaire actuellement à l’APN risque de laisser des plumes et il entame la campagne électorale en pleine crise. Les candidats qui aborderont les premiers jours de campagne en plein deuil national en raison de la mort du premier président algérien, d’après l’Indépendance, auront fort à faire pour amener le taux d’abstention à la baisse.
Durant 21 jours de campagne, les 2053 listes de candidatures (1842 listes sous l’égide de 44 partis politiques et 211 au titre de listes de candidats indépendants) n’auront aucun répit pour tenter de convaincre des électeurs, pour la plupart, désemparés. Certains partis n’ont pas attendu le début officiel de la campagne pour investir le terrain; les meetings s’étant multipliés à travers différentes wilayas du pays. La coalition islamiste Alliance verte composée du MSP, En Nahda et El Islah, a organisé, hier, un meeting populaire à la salle Harcha d’Alger. D’autres partis ont entamé une démarche visant à fidéliser leurs futurs députés à travers les prestations de serment des têtes de listes. Le FFS est le dernier de ces partis à faire accomplir cette épreuve de conscience à ses candidats. Mais les opposants à ces élections peaufinent leur stratégie antivote. Le Mouvement des jeunes indépendants pour le changement (Mjic) tiendra, en effet, un rassemblement aujourd’hui même au niveau de la Grande-Poste pour exprimer son rejet de «la mascarade». Le RCD, qui a décidé de boycotter ces échéances, a tenu, hier, son conseil national durant lequel le rejet des législatives est réitéré. Sur le plan logistique, tout est fin prêt pour le coup d’envoi de la campagne électorale. Supports d’affichage, créneaux de passage radio-télévision, salles et espaces réservés aux meetings seront mis à la disposition des formations politiques pour faire connaître leurs programmes et candidats auprès des électeurs. La majorité des wilayas a achevé l’opération de préparation et d’équipement des salles devant abriter les rencontres et meetings populaires des partis qui vont y développer leurs thèmes de campagne. Les sites devant accueillir les panneaux destinés à l’affichage ont été également définis. Les partis sont appelés, dans ce cadre, à se conformer à la réglementation, en évitant d’afficher dans des lieux autres que ceux prévus à cet effet.
La Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (Cnisel) procède, elle aussi, aux dernières retouches avant l’entame de la campagne électorale. Le président de la Cnisel, M.Mohamed Seddiki, avait annoncé que la Commission a finalisé tous les préparatifs pour le lancement de la campagne électorale.
Il avait affirmé, toutefois, que l’opération de tirage au sort relative à la répartition équitable des temps d’antenne entre les partis à la télévision et à la radio se ferait, une fois que la Cnisel aura reçu les listes de candidatures de la part du ministère de l’Intérieur. De son côté, la Commission nationale de supervision des élections législatives composée de juges (Cnsel), a ponctué ses préparatifs en prévision de la supervision de la campagne électorale.
Cette commission avait traité 100 recours sur les 101 reçus jusqu’à mercredi dernier et notifié les décisions rendues aux auteurs des recours dans les délais fixés par la loi, selon son président, M.Slimane Boudi. Même les observateurs étrangers ont établi leur programme pour la surveillance des élections. Ce scrutin sera suivi par plus de 500 observateurs internationaux, dont 120 observateurs de l’Union européenne (UE), 200 de l’Union africaine (UA), 100 de la Ligue arabe, 10 de l’ONU et 20 de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), en plus des deux délégations des ONG Carter et NDA, qui avaient confirmé l’envoi de leurs observateurs.