Une quinzaine de jours nous séparent de la célébration du Mawlid Ennabaoui, et la vente des pétards qui, les années précédentes et au même moment se comptait parmi les activités commerciales les plus rentables dans le secteur de l’informel, semble trébucher cette année.
Les vendeurs à la sauvette, ceux notamment des grandes villes qui étaient, par le passé, très nombreux à se frotter les mains à l’approche du Mawlid, eu égard aux bénéfices que leur assurait ce commerce juteux, affichent cette année un profil bas. «Il y a un manque flagrant de marchandise cette année
c’est la pénurie qui s’installe», nous confie Abdelmalek, un vendeur de pétards d’une trentaine d’années rencontré hier au marché informel situé non loin de la place des Martyrs. «Cela fait 16 ans que je fais ce métier et c’est la première fois que je suis confronté à une telle situation», se plaint-il.
Selon lui, ce manque ressenti en termes de disponibilité des produits pyrotechniques trouve sa seule explication dans le système de gestion du port d’Alger qui, d’après ses dires, «est plus rigoureux depuis qu’il est devenu l’affaire des Emiratis». A titre de rappel,
c’est en effet vers la fin de l’année 2007 que la gestion du port d’Alger a été confiée par les autorités publiques à la société émiratie DPW.
C’est pourquoi les saisies de quantités énormes de pétards enfouies dans des conteneurs en provenance des pays asiatiques et débarquées au port d’Alger, si elles étaient nombreuses au début des années 2000, sont de plus en plus rares ces dernières années. S’agissant de l’acheminement des produits pyrotechniques via les axes routiers, il semble, là aussi, que cette mission est loin d’être aisée.
En atteste la multiplication des saisies effectuées vers la fin du mois écoulé par les éléments de la Gendarmerie nationale au niveau de nombreuses wilayas, en particulier celles de l’est du pays. Abdelmalek, Madani, Riadh, que réunit la même activité occasionnelle de vendeurs de pétards, affirment à l’unanimité que «l’étau s’est resserré autour de cette activité».
Ce qu’ils ont à offrir aux citoyens pour cette année 2011, ils l’ont puisé «dans les anciens stocks invendus de l’année écoulée». Sauf que les prix de vente ne sont plus les mêmes. Les vendeurs de pétards déclarent en effet que les prix des produits pyrotechniques ont fait l’objet «d’une hausse de 35% par rapport à l’année passée».
Par Karim Aoudia