9E sommet nord-africain du pétrole et du gaz, Vent d’optimisme à Alger

9E sommet nord-africain du pétrole et du gaz, Vent d’optimisme à Alger

Le siège de Sonatrach

Intervenant dans une situation caractérisée par la chute brutale des prix de l’or noir, Sonatrach affirme que son plan stratégique n’a pas été affecté.

Dans un contexte caractérisé par la chute brutale des prix de l’or noir, Sonatrach maintient son cap d’investissement et prévoit de lancer un programme quinquennal qui s’étale jusqu’en 2019.

Lors de son allocution à l’ouverture des travaux de la 9eme édition du Sommet nord-africain du pétrole et du gaz à Alger,M.Saïd Sahnoun, P-DG par intérim de Sonatrach a déclaré d’emblée que «nous avons décidé de maintenir notre plan d’investissement inchangé en dépit de la baisse des prix du pétrole». Ces investissements sont de l’ordre de 90 milliards de dollars étalés sur cinq ans. Pour la partie ayant trait à l’amont pétrolier gazier, le groupe prévoit d’investir 42 milliards de dollars pour augmenter sa production à 225 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP). La part du gaz naturel représente un montant de plus de 22 milliards de dollars. Sur le volet exploration, M.Sahnoun a fait savoir: «Sonatrach a réalisé 112 découvertes de 2012 à 2013 dont 28 au cours des dix mois de l’année en cours, d’une capacité de production de 330 millions de TEP.» Par ce discours, M.Sahnoun s’est montré optimiste et confiant sur les répercussions de la chute des prix de l’or noir sur le marché mondial, considérant qu’«avec un baril à 70 dollars, les recettes de Sonatrach seront de l’ordre de 60 milliards de dollars d’ici à la fin 2014».

Concernant les ressources non conventionnelles, le P-DG par intérim a souligné que «les investissements consacrés à cet effet sont au stade pilote, ne nécessitant jusque-là pas d’importants financements». Néanmoins, «nous comptons entamer, relève-t-il, la phase-pilote de l’exploitation des ressources non conventionnelles en 2019 avec la perspective de mettre ce potentiel en production à partir de 2022». Le groupe devrait procéder à titre d’expérimentation au forage de 10 puits d’exploration de gaz de schiste en partenariat avec des entreprises étrangères ayant de l’expérience dans le domaine, pour un montant global de 400 millions de dollars. Le contrat pour la réalisation de ces projets, selon M.Sahnoun sera signé au cours du premier semestre de l’année prochaine. Il a signalé, par ailleurs, que Sonatrach a procédé au recrutement de 800 employés et devrait créer 8000 autres postes d’ici 2020.

En outre, M.Sahnoun a invité les opérateurs pétroliers à prendre part à ce programme de développement, et ce, notamment dans les domaines de la pétrochimie, des hydrocarbures non conventionnels et de l’exploration en offshore.

Pour sa part, Ali Hached, l’ancien vice-président commercialisation de Sonatrach, a traité du sujet d’actualité, celui de la chute des prix du pétrole. Livrant son analyse d’expert, il dira que «l’effondrement des prix du pétrole est un phénomène cyclique», sans toutefois dire combien cette situation devrait durer. Se montrant optimiste, il soulignera que «la situation devra se redresser au cours des mois prochains».

A propos de la récente décision de l’Opep de maintenir son plafond de production à 30 millions barils/jour, M.Hached a indiqué qu’il y avait «toujours au sein du cartel cette absence d’entente entre ses membres, et ce, depuis 1978. Mais cela reste toujours temporaire». Même optimisme chez Djemai Chergui, conseiller en énergie au sein de la société nationale des hydrocarbures. Pour lui, «tout le monde s’attendait à ce que l’Opep baisse sa production d’au moins 2 millions de barils par jour, mais en fin de compte le cartel a décidé, sous l’influence de l’Arabie saoudite, de ne pas changer son plafond de production».

Face à cette situation marquée par une chute des prix du baril, qui devrait durer 5 à 7 mois, et la décision définitive de maintenir les prix qui est du ressort de l’Arabie saoudite et des Etats-Unis, M.Djemai, appelle à cet effet à «la révision de la politique de consommation de l’énergie en Algérie» faute de quoi «durant les années à venir, le niveau de consommation national sera égal à celui des exportations» a-t-il averti.