Près de 95% des ravisseurs et tueurs d’enfants souffrent de « carence affective sévère » qui remonte à l’enfance, a souligné samedi à Alger le psychologue Said Belhimer.
« 95% de ces criminels sont des malades psychiques qui tentent à travers l’enlèvement d’enfants de retrouver, inconsciemment, une partie égarée de leur enfance tragique », a indiqué M. Belhimer lors d’une conférence sur l’enlèvement d’enfants en Algérie initiée par le Front de l’Algérie nouvelle (FAN).
« L’étape de l’enfance est la plus décisive dans la formation de la personnalité et tout manque d’affection ressenti chez l’enfant jusqu’à l’âge de quatre ans fait de ce dernier +un criminel potentiel+ à l’encontre des autres enfants », a-t-il expliqué.
Plus explicite, l’intervenant a indiqué que « ceux qui ciblent les enfants recourent généralement à des amitiés +maladives+ avec ces derniers, des amitiés qui finissent, dans 85% des cas, en viols » ajoutant que « dans d’autres cas, ces malades psychiques éprouvent en assassinant les enfants une +grande satisfaction+ et croient retrouver leur enfance perdue ».
M. Belhimer qui a pris en charge les enfants ayant perdu leurs parents lors de la décennie noire, a rappelé que les psychologues avaient tiré, à l’époque, la sonnette d’alarme concernant ces enfants et prédit des cas de criminels potentiels.
De son coté, le président du FAN, M. Djamel Benabdessalam a affirmé que la lutte contre le phénomène d’enlèvements d’enfants était la responsabilité de tous appelant à une réforme profonde du système éducatif, économique et culturel face à ce phénomène et à d’autres fléaux tels la corruption et le trafic de drogue.