La législation algérienne accorde un grand intérêt à l’enfance, grâce à un dispositif de textes et lois qui protègent les mineurs. Mais sur le terrain, nombreux sont les enfants qui sont exposés à tous les dangers.
Depuis le début de l’année, pas moins de 90 mineurs, en danger moral, ont été pris en charge par la cellule de protection des mineurs, relevant de la sûreté de wilaya. Ces enfants, retrouvés dans les rues d’Oran, ont été réintégrés dans leurs familles. Agés entre 14 et 17 ans, la majorité est de sexe masculin et originaire des wilayas limitrophes. Le nombre d’enfants mineurs impliqués dans des crimes et qui sont en danger physique et moral ne cesse d’augmenter, au point où les services sécuritaires ont exprimé leur préoccupation quant à la prise en charge de cette frange vulnérable de la société.
A Oran, comme dans les autres grandes villes du pays, la triste réalité des enfants de la rue, livrés à eux-mêmes, est palpable. Le calvaire de ces jeunes qui peuplent les rues de la ville, commence à partir de 19h, heure à laquelle nous les trouvons emmitouflées dans des couvertures sales et usées.
La tendance ne semble pas connaître une baisse malgré les multiples dispositifs déployés par les mêmes services, en milieu urbain. Au centre-ville d’Oran, non loin du petit jardin de la rue Larbi Ben Mhidi, des enfants, âgés entre 8 et 12 ans, avec des sachets contenant de la colle en main, se mettent à inhaler cette substance en groupe et ne s’en cachent pas. Les spécialistes évoquent la démission parentale et la dégradation des mœurs. La lutte contre ce phénomène nécessite la conjugaison des efforts de toutes les instances concernées, y compris les autorités locales et le mouvement associatif, ainsi que les élus locaux dans le cadre des opérations de sensibilisation et de prise en charge.

Les enfants des rues sont confrontés à tous les dangers. Ils sont meurtris par les intempéries, les privations, le dénuement, les maladies, les accidents et l’indifférence. A cela s’ajoutent la précarité, la violence, les sévices sexuels, la toxicomanie, la loi du plus fort qui les exposent aux rencontres et influences les plus nuisibles. La Sûreté nationale, a mis en place de multiplies mécanismes pour la réintégration de l’enfant dans son milieu naturel, c’est-à-dire la famille.
Plusieurs cellules d’écoute sont installées à l’échelle nationale. Pour assurer une bonne prise en charge des mineurs en danger moral, le recours à la thérapie, en milieu familial, est la meilleure solution. Celle-ci est considérée comme un procédé thérapeutique efficace, basé sur le dialogue, elle permet de définir les appréhensions, les phobies et les dangers qui guettent le mineur, ce qui permettra son traitement. Ces cellules orientent, également, les jeunes drogués vers les centres hospitaliers pour un suivi approprié. La sensibilisation et la communication directe avec les acteurs de la société civile, notamment ceux chargés de l’organisation des activités de proximité, sportives et éducatives, en faveur des enfants et des adolescents, figurent, aussi, parmi les missions de ces cellules.