90% du cannabis saisi ont été enregistrés dans l’oranie, La « narco-guerre » que nous livre le Maroc

90% du cannabis saisi ont été enregistrés dans l’oranie, La « narco-guerre » que nous livre le Maroc

A ce rythme des saisies de drogue en provenance du Maroc, l’Algérie va bientôt devenir exportatrice

La plupart des quantités de drogue saisies proviennent du Royaume chérifien.

L’Algérie demeure un «pays de transit», selon les dires du directeur général de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onldt), Mohamed Benhalla, dont les propos sont rapportés par l’APS.

Benhalla a dévoilé avant-hier que la «totalité» des quantités de résine de cannabis saisies, qui représentent la plus grande quantité des drogues confisquées en Algérie, provient du pays voisin, le Maroc.

Le bilan des services de lutte pour l’année 2014, laisse constater que «80,80%» du cannabis saisi ont été enregistrés dans la région Ouest du pays, soulignant que «plus de 105 tonnes de ce type de drogue l’ont été aux frontières».

Selon le rapport de l’Office des Nations unies pour la drogue et le crime (Onudc) pour l’année 2014, la superficie consacrée à la culture de cannabis au Maroc est estimée à 57.000 hectares contre 10.000 hectares en Afghanistan, c’est dire l’importance «économique» dont tire profit le Royaume chérifien.

Ces chiffres viennent conforter, si besoin est, le rapport élaboré par l’Observatoire européen de toxicomanie et de drogue, publié à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la drogue et le trafic illicite, le 26 juin 2014.

Ce rapport accablant maintient en effet le Maroc à sa place prédominante en tant que principal pays exportateur de résine de cannabis (hachich) vers les pays européens.

En Algérie, les quantités de résine de cannabis saisies en 2014, s’élèvent à près de 182 tonnes, contre plus de 211 tonnes en 2013, soit une baisse de 13%, un recul dû au renforcement du dispositif sécuritaire aux frontières.

Benhalla n’a pas manqué de souligner que l’Algérie «a toujours mené des politiques de prévention et de lutte contre le trafic de drogue, afin de protéger la santé de la population de ce fléau». Il précisera que «les efforts humains, financiers et matériels engagés pèsent lourd sur le budget de l’Etat».

Il fera savoir qu’un «dispositif important» est en cours de déploiement pour réduire l’addiction à la drogue à travers des campagnes soutenues de vulgarisation et de sensibilisation.

La lutte menée contre ce trafic s’est illustrée récemment par la saisie de 12 quintaux et 15 kg de kif traité dans la nuit de jeudi à vendredi à Beni Boussaïd (Tlemcen), par la sûreté de wilaya (SW). S’agissant des drogues dures, les services de lutte (Douanes, Gendarmerie nationale et les services de sécurité (Dgsn), se sont également emparés de 1245,626 grammes de cocaïne en 2014, accusant une baisse de 67,14% par rapport à l’année 2013, et 339,11 grammes d’héroïne, en baisse de 60,95%. Sur le plan humain, le bilan des trois services de lutte (Douanes – Gendarmerie nationale – Dgsn) précise que «15 448 personnes, dont la moyenne d’âge ne dépasse pas 35 ans, ont été impliquées dans des affaires liées à la drogue en 2014, dont 10.648 sont sans profession, 2218 des employés et 195 étudiants».

Il a été recensé, selon le même bilan, «183 étrangers dont 72 Nigériens, 40 Maliens, 21 Marocains et deux Français alors que 398 personnes sont en fuite».

Dans les autres affaires liées à ce trafic, apparaissent 14 relatives à la culture du cannabis et de l’opium.