9 remarques aux 19 personnalités qui ont demandé audience au président de la république

9 remarques aux 19 personnalités qui ont demandé audience au président de la république

Personne n’a le monopole du nationalisme et de la vérité :  toutes les Algériennes et tous les Algériens sont des patriotes.

Nous n’avons pas attendu la déclaration des 19 pour mettre en garde le pouvoir sur la situation socio-économique ( voir nos écrits www.google.com 2008/2015) alors que certaines de ces personnalités avaient affirmé  que tout marchait  bien. Pourquoi aujourd’hui des discours contradictoires ?  Dans ce cadre, suite à la  déclaration des 19 personnalités qui ont  demandé audience au président de la république, je tiens à faire dix  (10) remarques fondamentales qui engagent l’avenir  du pays

1.-Le terme de personnalité nationale  et  d’expert  en Algérie est actuellement banalisé   pour des intérêts idéologiques étroits. Nous aimons tous l’Algérie   et personne n’a le monopole du nationalisme  et de la vérité. Quelle est cette capacité d’une personnalité à mobiliser l’opinion publique devant avant tout être crédible?  la population algérienne dans son immense majorité  a  participé à la guerre   de libération nationale  dont nous rendons en ce 01 novembre 2015 hommage à nos valeureux martyrs de toutes les régions  du pays, de nous avoir permis  de recouvrer notre indépendance.

2.-Les 19 personnalités  qui sont toutes respectables,  ont le droit en tant que citoyens algériens d’exprimer leurs opinions. Ils doivent clairement exprimer les raisons  de la situation actuelle, dont certains ont été des  acteurs, donc responsables de cette situation  et soumettre à l’opinion nationale  les propositions  concrètes de sortie de crise qu’ils comptent soumettre  tant dans le domaine politique social qu’économique.

3.-Leurs préoccupations  ne sont-elles pas avant tout d’ordre politique, le contenu   de leurs déclarations publiques  s’assimilant en fait à déclarer une vacance du pouvoir et l’application  de l’article  88 de la constitution, puisqu’ils émettent  des doutes quant à la capacité du président de la république à exercer ses fonctions. La présidence de la république doit répondre concrètement et  sans polémique car les accusations indirectes sont  d’une extrême gravité, concernant la plus haute institution de l’Etat.

4.-Nous avons consulté des dizaines d’autres  personnalités,  anciens moudjahiddines de la première heure, officiers  de l’ALN, d’importantes personnalités  intellectuelles, indépendantes et qui ne cherchent aucunement une fonction de responsabilité, privilégiant uniquement les intérêts  supérieurs du pays,  qui expriment à la fois leurs inquiétudes vis-à-vis de l’avenir de l’Algérie, mais également confiants en les perspectives  prometteuses de l ’Algérie, sous réserve d’un changement  de gouvernance,   et donc  qui n’ont pas  les mêmes analyses ni les mêmes solutions et comme les 19 souhaiteraient aussi rencontrer le   président de la République.

5.-Or , certaines  déclarations dont celle de l’ancienne ministre de la culture, à propos du nouveau code d’investissement, rejoignant la position du parti des travailleurs  du tout Etat, laissent penser que certains des 19  veulent influencer  la décision économique  future,  s’attaquant tant au privé national qu’international alors qu’il s ‘agit de mobiliser toutes les potentialités  y compris le secteur d’Etat rentable qui recèle des cadres de valeur, pour accroître la  croissance économique condition d’atténuation des tensions sociales. C’est semble t-il  un retour à ce slogan des années 1970 qui ne porte plus « l’impérialisme ce chat noir dans un tunnel sombre » qui serait à l’origine  de tous nos maux alors que le mal profond  et la solution sont avant tout en nous.  Or l’Algérie entre 2016/2020, du fait que la baisse  des cours des hydrocarbures sera de longue durée,  n’a pas et n’aura pas les moyens  financiers   de distribution passive de la rente. Un discours de vérité, ni sinistrose car l’Algérie a les moyens de surmonter cette phase difficile, ni autosatisfaction par des discours démagogiques,  s’impose, supposant une haute moralité et crédibilité de ceux qui dirigent la Cité.

6.-La réalité tant locale qu’internationale est insensible aux slogans politiques, en ce monde en mouvement perpétuel, impitoyable pour les faibles, où toute Nation qui n’avance pas recule. Le communisme et le socialisme de la mamelle sont morts à jamais. Les   fondateurs du communisme, la Russie et la Chine  vont vers une économie de marché concurrentielle maîtrisée  grâce  à l’Etat régulateur, qui n’est fort que  par  sa moralité. La solution passe par la démocratisation des décisions politiques et économiques,  tenant comte de notre anthropologie culturelle, devant concilier modernité et traditions, efficacité économique et une profonde justice sociale.

7.-Le véritable nationalisme des algériens se mesurera en ce XXIème  siècle  quant à leur capacité accroître la valeur ajoutée interne et de contribuer aux exportations hors hydrocarbures, une Nation ne pouvant distribuer plus que ce qu’elle ne produit, quitte à conduire le pays au  suicide collectif. La réhabilitation  du travail et de l’intelligence  supposent une cohérence dans la décision, évitant les discours contradictoires et démagogiques de certains responsables qui nuisent  aux intérêts supérieurs du pays,  et donc un réaménagement de la structure du pouvoir décisionnel.

8.-Face  aux enjeux géostratégiques qui se dessinent  à l’horizon 2016/2025, politiques, économiques, militaires, aux ajustements économiques et sociaux douloureux à venir, l’Algérie étant après plus de 50 années d’indépendance, une économie foncièrement rentière,  l’on devra  éviter  de se focaliser  uniquement sur la  période actuelle. L’on devra  analyser objectivement le fonctionnement de la  société  entre 1963/2015 et bien avant (l’histoire étant le fondement de la connaissance, situation elle même  influencée  durant la période historique avant l’indépendance précédente)  et les perspectives, face tant aux mutations locales que mondiales.

9.-Personne n’ayant le monopole du nationalisme, l’urgence est d’éviter à la fois les polémiques stériles et de contribuer à la déstabilisation du pays,  d’aller vers une mutation systémique en douceur, sous tendue par un dialogue rassemblant toutes les  forces économiques, sociales et politiques  et  un large front national  solide, rassemblant toutes les  algériennes et tous les algériens sans exclusive,  tenant compte des différentes sensibilités, l’unanimisme  étant source de  décadence.