9 milliards d’habitants en 2050

9 milliards d’habitants en 2050

Le ralentissement s’explique par la baisse de la fécondité et par l’impact de la pandémie du sida.

La population de la planète devrait continuer d’augmenter au cours des cinquante prochaines années à un rythme ralenti, pour atteindre un peu plus de 9 milliards d’habitants en 2050. Tel est le principal résultat des dernières prévisions de la division de la population des Nations unies, rendu public hier.



Le tassement de la population s’explique par la baisse de la fécondité et, dans une moindre mesure, par l’impact psychologique de la pandémie du sida. Le niveau de la fécondité a en effet baissé plus rapidement que prévu dans les pays pauvres, sachant qu’il y demeure encore plus élevé que dans les pays riches. Parallèlement, l’espérance de vie augmente, ce qui conduit à une élévation de l’âge de vie moyen.

Un tableau général qui masque des tendances contrastées, selon les pays et les zones géographiques. Selon les estimations de l’ONU, rendues publiques hier, la plupart des nouveaux habitants de la planète vivront dans le monde en développement, dont la population passera de 5,6 milliards d’individus actuellement (2009) à 7,9 milliards en 2050.

L’augmentation se répartira entre les groupes d’âges de 15 à 59 ans (1,2 milliard supplémentaire) et les 60 ans et plus (1,1 milliard). Toujours selon ces estimations révisées, les pays les plus développés ne devraient voir leur population augmenter que légèrement, passant de 1,23 à 1,28 milliard d’habitants au cours de la même période.

La population des pays développés aurait même tendance à diminuer, passant à 1,15 milliard d’individus, sans le solde migratoire positif en provenance des pays en développement, qui devrait s’établir aux alentours de 2,4 millions de personnes chaque année entre 2009 et 2050. De 2005 à 2010, le solde migratoire contribuera pour deux fois plus que l’accroissement naturel à l’augmentation de la population dans huit pays ou régions: la Belgique, Macao, la République tchèque, le Luxembourg, le Qatar, Singapour, la Slovénie et l’Espagne. Pour la période 2010-2050, les principaux pays connaissant un solde migratoire positif devraient être les Etats-Unis (+1,1 million par an), le Canada (+214.000), la Grande-Bretagne (+174.000), l’Espagne (+170.000), l’Italie (+159.000), l’Allemagne (+110.000), l’Australie et la France (+100.000 chacune).

L’Afrique, et plus particulièrement l’Afrique subsaharienne, va multiplier par deux ou trois sa population.

Selon les données du PRB (Population Reference Bureau), les 767 millions d’habitants de l’Afrique subsaharienne, seront 1,749 milliard en 2050. Spécialiste de cette région du globe, le démographe de l’Institut français d’études démographiques (Ined), Gilles Pison, estime que l’Afrique subsaharienne, elle aussi, connaîtra une baisse de la fécondité. Pour autant, les femmes auront encore, en Afrique subsaharienne, en moyenne quatre enfants et la population est si jeune-les moins de 15 ans représentent 44% de la population alors que le taux est de 16% en Europe de l’Ouest et de 29% pour la moyenne planétaire qu’«il y aura, même si la fécondité baisse, un très grand nombre de naissances rendant inéluctable le doublement, voire le triplement de la population» africaine, insiste Gilles Pison. En revanche, «la croissance démographique de la Chine fait partie du passé, sa population va beaucoup vieillir», poursuit le démographe.