Les courts métrages projetés avant hier à la cinémathèque « Ouarsenis » d’Oran dans le cadre du 8ème Festival international d’Oran du film arabe (FIOFA) entrevoient l’audace de jeunes cinéastes à briser des tabous et autres questions non abordés, par le passé, dans les sociétés arabes.
Le film « El Moutatarif » (l’extrémiste) du réalisateur mauritanien Sidi Mohamed Chekir raconte l’histoire d’un adolescent, Slimane, qui, placé par son père dans une école religieuse traditionnelle « El Mahadhra », loin de sa ville, fut violé et décida, sous le choc, d’adhérer à un groupe terroriste. Le réalisateur traite, dans ce film, le phénomène de l’extrémisme religieux dans la société mauritanienne, prenant comme exemple les « Mahadhir » en Mauritanie qui ont pour rôle d’enseigner les préceptes de l’islam, mais qui ont dévié et basculé vers l’extrémisme. « Je tente, à travers cette oeuvre artistique, projetée pour la première fois au festival d’Oran, de faire passer un message : celui de revoir ces écoles religieuses, occupées par des groupes extrémistes qui ont altéré la pensée soufie modérée en Mauritanie », a a déclaré le cinéaste à l’APS.
Ce dernier compte également produire un film algéro-mauritanien traitant de l’esclavage en Mauritanie. La cinéaste libanaise, Racha Et-Takin, a, de son côté, fait son entrée dans la compétition des courts métrages avec le film « Rochi El Ma firak », inspiré d’une histoire réelle de Samar, une mère sourde, confrontée à un drame suite au rapt, au viol puis au meurtre de son fils.
La réalisatrice libanaise, qui a écrit le scénario du film, a déclaré, lors d’un débat, que le cinéaste moderne doit parler de faits sociaux sensibles comme le kidnapping et le viol d’enfants, qui demeure un sujet tabou pour beaucoup de familles préfèrant taire ce genre de faits et prendre son mal en patience .
R. C.