8e journee des consultations nationales sur les reformes politiques

8e journee des consultations nationales sur les reformes politiques
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Abdelmadjid Sidi Saïd

«Il faut réviser la loi sur les associations»

Le patron de la Centrale syndicale qui a été reçu, hier matin, par les membres de l’Instance chargée des consultations nationales sur les réformes politiques, a tenu à préciser que l’UGTA a toujours mis l’accent sur la stabilité et la paix du pays,en tant que « constantes pour le développement et le progrès », ajoutant que l’organisation défend « une ligne républicaine, une ligne ouvrière et une ligne allant dans le sens de la continuité et de la stabilité de l’Algérie ».

Selon lui, cette vision des choses repose sur des « principes indiscutables et immuables qui ne peuvent être matière à négociation». Sidi Saïd, accompagné de ses quatre plus importants secrétaires nationaux, a, à l’issue d’une rencontre ayant duré une heure, fait une déclaration de presse dans laquelle il a indiqué avoir évoqué des sujets qui concernent surtout la société civile, « et les meilleures voies de promouvoir le dialogue dans les deux sens ».

A cet effet, Sidi Saïd a dit avoir insisté sur l’urgence de réviser la loi de 1990 sur les associations, puisque, selon lui, l’organisation syndicale « considère que la société civile a un rôle à jouer à tous les niveaux, en tant que relais fondamental entre le citoyen et les autorités publiques ». Aussi, c’est aux associations que revient l’option de constituer des relais. Des associations qui doivent concerner « toutes les franges de la société », et devenir, au fil du temps, « un outil efficace de proximité ».

M. Sidi Saïd a indiqué que l’UGTA a également exposé, devant cette commission, ses préoccupations sur les plans économique, social et donc, « surtout la promotion de la société civile ».

Allant plus loin, le syndicaliste a souligné le fait que l’UGTA a mis en avant la nécessité de mettre des garde-fous concernant certains acquis populaires névralgiques. « Nous avons aussi demandé à préciser les secteurs stratégiques à consacrer dans la Constitution, comme la gratuité de l’enseignement et l’accès à la santé », a-t-il indiqué.

Tout en estimant que la presse avait elle aussi un rôle « primordial » à jouer dans la promotion de la République, le premier responsable de l’UGTA a préconisé que ce rôle soit basé sur la « sérénité » et le « dialogue ».

Amel Zemouri

M. Taleb Mohamed Chérif

«Le PNSD est pour un régime semi-présidentiel»

Dans une déclaration à la presse, à l’issue de sa rencontre avec les membres de l’Instance de consultations sur les réformes politiques, le secrétaire général du Parti national pour la solidarité et le développement (PNSD), M. Mohamed Chérif Taleb, a affirmé que son parti considère que c’est le régime semi-présidentiel qui est le plus indiqué pour diriger le pays.

En effet, selon lui, cette option consacre une « séparation réelle et définitive » entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, et «instaure un équilibre entre eux ».

M. Taleb qui était accompagné de quatre membres de son bureau, dont une femme, a indiqué que son parti a émis une série de suggestions contenues dans un mémorandum de six points, qui propose des réformes globales Le secrétaire général du Parti national pour la solidarité et le développement (PNSD), M. Mohamed Chérif Taleb, a indiqué mardi à Alger que son parti plaidait pour une révision « profonde » de la Constitution qui puisse consolider la nature républicaine et démocratique de l’Etat algérien, dans le cadre d’un régime semi-présidentiel.

Dans ce contexte, il précisera que son parti est favorable « au calendrier proposé par le Président de la République pour les textes de loi à réviser, les textes de loi d’abord, la Constitution après ».

Amel Z

M. Nouredine Boukrouh

«Pour une Constitution qui ne change pas à chaque fois»

«Les consultations sont une bonne chose mais le plus important réside dans la crédibilité de leurs résultats ». C’est ce qu’a indiqué hier matin, Nouredine Boukrouh en sortant de sa rencontre avec les membres de l’Instance de consultation.

Egal à lui-même, avec sa bonhomie coutumière, l’ancien ministre, également ancien chef de parti et ancien candidat à la présidentielle, a précisé avoir été « honoré » d’avoir été choisi parmi les personnalités à consulter, signalant avoir remis à l’Instance des propositions contenant ses conceptions sur les réformes proposées par le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika.

Des propositions qui concernent, entre autres, la nécessité d’établir un Etat fort et stable à travers « l’adoption d’une Constitution qui ne change pas tous les cinq ou dix ans », a-t-il estimé, affirmant sans ambages qu’il est temps « de passer de l’époque d’un Etat errant pour aller définitivement vers un Etat stable et durable ».

M. Boukrouh a exprimé, dans ce contexte, son étonnement de voir une Constitution révisée à cinq reprises, dans un pays, a-t-il dit, qui a accédé à son indépendance il y a seulement cinquante ans.

Il a estimé que la rédaction d’une nouvelle Constitution « est chose simple puisqu’on a des compétences et des docteurs en droit constitutionnel, mais le problème est qu’il faut y introduire le principe d’intangibilité ». Un principe qui va consacrer, selon M. Boukrouh, plusieurs articles républicains et démocratiques, « et il ne faudra plus y toucher à chaque fois qu’on change un Président de la République ou la nature du régime» a-t-il dit, invitant les responsables à « réviser leurs conceptions relatives au respect de l’Etat et de la Constitution ».

Aussi, selon lui, « nous sommes en pleine errance constitutionnelle », arguant du fait qu’à chaque fois, « la loi fondamentale du pays est touchée ».

Expliquant ce qu’il entend par un « Etat errant », l’ex-dirigeant du PRA et ex-candidat à l’élection présidentielle dira :« C’est un Etat qui tantôt se dirige à gauche vers une politique dirigiste et tantôt à droite vers une politique libérale ». Il a plaidé, à ce titre, pour une définition « définitive » des questions identitaires et de la « nature du régime ».

M. Boukrouh a indiqué enfin qu’il a remis à l’Instance des propositions contenant ses conceptions en prenant en considération les mutations enregistrées dans le monde ces derniers mois, « et en particulier dans le monde arabe ».

Amel Z.

Djamel Laidouni, président du Syndicat national des magistrats

«Revoir la composante du Conseil de la magistrature»

Mustapha Al Anouar, président de l’Union nationale des barreaux

«Garantir le droit à la défense»

L’Instance de consultations sur les réformes politiques, présidée par M. Abdelkader Bensalah, assisté de MM. Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi, a reçu hier, dans l’après-midi, M. Djamel Laïdouni, président du Syndicat national des magistrats (SNM).

Dans sa déclaration de presse, M. Djamel Laïdouni a déclaré avoir plaidé pour une révision de la composante du Conseil supérieur de lamagistrature, un réexamen de certains articles de la Cons-titution et le renforcement de l’indépendance de la justice. Il a également évoqué la question du rééquilibrage des pouvoirs judiciaire, exécutif et législatif. Il faut promouvoir davantage le pouvoir judiciaire, a-t-il insisté en particulier.

M. Laïdouni a salué la décision relative à la dépénalisation des délits de presse et plaidé pour la garantie des droits des journalistes dans l’élaboration du nouveau statut de la presse.

Concernant les élections législatives, il faut que le juge ait un droit de regard sur les différentes étapes de leur déroulement afin de veiller sur leur légalité.

Quant à M. Mustapha Al Anouar, président de l’Union nationale des barreaux, ses consultations avec l’Instance chargée des réformes politiques ont porté sur divers sujets et thèmes, notamment la nécessité de garantir le droit à la défense, car une justice indépendante est forte quand le droit à la défense est fort.

M. Bouraïb

Ils seront reçus aujourd’hui

Les groupes du tiers présidentiel au Sénat, des indépendants à l’APN et des membres de l’Association des Ulémas algériens

L’Instance chargée des consultations nationales sur les réformes politiques avec les partis et les personnalités nationales recevra, aujourd’hui dans la matinée, deux délégations de parlementaires, l’une représentant le groupe du tiers présidentiel au Conseil de la nation et l’autre le groupe des indépendants à l’Assemblée populaire nationale. L’après midi est consacré à une délégation de membres de l’association des ulémas algériens.

Les propositions des sénateurs du tiers présidentiel

L’instance de consultations nationales sur les réformes politiques approfondit la réflexion et élargit le champ de ses contacts en écoutant d’autres franges de la société à la faveur des deux délégations de parlementaires, les sénateurs désignés du tiers présidentiel, un échantillon représentatif des personnalités nationales au niveau des 48 wilayas du pays, s’agissant de la première délégation. Contactés hier, des parlementaires, membres de leur Bureau national au conseil de la nation clarifient les positions et les propositions que le groupe du 1/3 présidentiel va soumettre à l’instance que préside Abdelkader Bensalah.

Les propositions de la délégation qui sera conduite par le président du groupe parlementaire, Mohamed Boukhalfa, porteront entre autres idées, des éléments en rapport avec la révision constitutionnelle avec la délimitation du mandat présidentiel, le code de l’information, le HCI et l’ouverture du champ audiovisuel, la représentation de la femme aux assemblées élues sur une échelle de pas moins de 20% ainsi que d’autres thèmes en rapport avec la loi électorale, les partis politiques et d’autres lois organiques parmi les textes proposés dans le cadre des réformes politiques.

Les suggestions du groupe des indépendants à l’APN

La délégation du groupe des députés indépendants siégeant à l’Assemblée populaire nationale, sera reçue aujourd’hui par les trois membres de l’instance chargée des consultations nationales sur les réformes politiques.

Conduit par son président, Imad Djaâfri, le groupe des indépendants qui a comptabilisé environs 800.000 électeurs aux dernières élections législatives, présentera les grandes lignes du projet de société à travers les observations en rapport avec la douzaine de lois à amender conformément aux décisions annoncées par le Président de la République, dans son discours du 19 mars dernier.

Outre les lois, sur les partis politiques, le régime électoral, le système parlementaire et de gouvernement, qui doivent être amendées de façon approfondie pour plus de clarification des attributions, de l’exercice des missions, le GI porte un regard positif sur le processus de dialogue et de diversification des consultations qui sont menées, avec l’espoir de concrétiser le changement comme souhaité par l’ensemble des composantes de la société.

Houria A