Le groupe marocain mythique des années 1970 « Lemchaheb » a animé samedi à Alger un concert empreint de nostalgie, d’authenticité et d’énergie devant un public d’initiés, en ouverture du 8e Festival international de musique diwan.
Inaugurée par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, qui a rappelé dans son allocution l’ »importance » de ces expressions culturelles émanant d’un « patrimoine ancestral », cette édition a accueilli les compagnons de Mohamed Hamadi pour la première fois dans ce festival en plus des jeunes de « Diwan Gnawa El Kandoussia », premier prix du festival national qui s’était tenu en juin dernier à Bechar.
Connu pour avoir révolutionné la musique marocaine dans les années 1970 et 1980, « Lemchaheb », dont la musique, le verbe et l’énergie sur scène n’ont pas pris une ride, ont revisité leur répertoire devant un public algérois encore peu nombreux à cette soirée inaugurale.
« Ya chrâa », « Hamouda », ou encore « Ya latif » sont autant de succès joués sur des rythmes de musique gnawa soutenus par une instrumentation puissante et riche en percussions -bendir, tumba et batterie- qui ont séduit le public qui a également retrouvé des succès repris par des groupes du Sud-ouest du pays comme Hasna El Becharia et Essed- où les auteurs de la célèbre « Hakmet laqdar » connaissent un succès phénoménal.
Plus tôt dans la soirée, les tbel (tambours) des jeunes musiciens de « Diwan Gnawa El Kandoussia » avaient annoncé l’ouverture du festival avec un spectacle dynamique émanant de la tradition diwan dans ses aspects chorégraphiques et musicaux les plus authentiques.
Menée par un maâllem âgé de 21 ans au goumbri, la troupe a présenté, lors de son passage sur scène, un son irréprochable au goumbri en plus d’une grande maîtrise au chant des bradjs et de la danse koyo traditionnelle pratiquée dans le diwan.
Ayant pour objectif de « faire aimer le patrimoine populaire à la jeune génération » en l’intégrant d’un mouvement folk de l’époque, « Lemchaheb » ont également partagé la scène le temps de deux morceaux avec les jeunes musiciens de Kenadsa qui ont assuré les karkabou et la danse.
Ce groupe réactionnaire basé sur une poésie populaire et de la folk, créé en 1974, devrait prochainement entamer le tournage d’un film documentaire sur leur parcours en collaboration avec le réalisateur algérien Laarbi Lekhal en plus de la sortie prochaine d’un nouvel album au Maroc.
Inauguré samedi, le 8ème Festival international de musique diwan se poursuivra jusqu’au 27 août au théâtre de verdure Saïd-Mekbel du Bois des arcades avec encore à l’affiche trois autres lauréats du festival national, « Lemma Becharia », « Ifrikya Spirit », Hamid El Kasri (Maroc), « Bassekou Kouyaté & N’goni Ba » (Mali), Richard Bona (Cameroun) « Malted Milk & Green »