86 harragas arrêtés en 3 jours : Mourir en haute mer plutôt que vivre en Algérie

86 harragas arrêtés en 3 jours : Mourir en haute mer plutôt que vivre en Algérie
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Rien ne semble les arrêter dans leur fuite vers l’ « Eldorado » européen. 59 candidats à la migration clandestine qui tentaient de gagner les côtes italiennes à bord de deux embarcations de fortune ont été interceptés vendredi matin au large d’Annaba, à 600km à l’est d’Alger. Mercredi, ce sont 27 harragas qui ont été arrêtés au large des mêmes côtes.

Ces harragas sont âgés de 17 à 35 ans et tous originaire de la préfecture d’Annaba, indique l’agence AP. Après la visite médicale d’usage des médecins de la protection civile, ces candidats au « rêve européen » ont été traduits en comparution immédiate devant la justice pour « tentative de sortie illégale du territoire national ». Ils risquent six mois de prison en vertu d’une loi adoptée en 2009.

Mercredi, 27 harragas, dont un enfant de cinq ans, ont été interceptés au large des côtes d’Annaba. Les clandestins, majoritairement originaires de la région, âgés de cinq à 35 ans, tentaient de rejoindre l’ile de la Sardaigne à bord d’une embarcation de fortune partie d’une plage de la wilaya à d’El-Tarf, limitrophe d’Annaba, quand ils ont été arrêtés vers 05h30.

Après une accalmie, due en grande partie au renforcement du dispositif de surveillance des côtes, les traversées clandestines de la Méditerranée vers l’Europe ont repris à la faveur des bonnes conditions météorologiques de ces derniers jours.

Depuis plus de cinq ans, des Algériens entreprennent par vagues entières de rejoindre les côtes d’Espagne ou d’Italie à bord d’embarcations de fortune. Certains y arrivent, d’autres disparaissent en plein mer.

Bien que phénomène touche 22 wilayas du pays, Annaba reste la capitale des harragas.

Chassés par la misère, le chômage ou le désespoir, hommes, femmes, enfants et même bébés tentent de gagner à tout prix l’Eldorado européen au péril de leurs vies. Tant et si bien que l’adage qui les accompagne est désormais consacré : « Mieux vaut mourir mangés par les poissons que rongés par les vers ».