«Tous les hommes ont les mêmes droits. Il en est, pourtant, qui ont plus de pouvoirs que d’autres. Là est l’inégalité.» Aimé Césaire.
Une circulaire émanant de la ministre de la Justice française, Madame Christiane Taubira, vient de donner le feu vert, à l’instar de plusieurs autres pays occidentaux l’ayant déjà autorisée, à la marchandisation du ventre des femmes. Sans plus de précision, ce sont pourtant bien de femmes issues du tiers-monde dont il s’agit. Ainsi, ce document permet aux couples français de louer un ventre bien portant, quelque part dans un pays au pouvoir d’achat ingrat, pour porter leur enfant. Et ce, afin que «ces dames de l’Hexagone» puissent garder leurs silhouettes d’adolescentes et n’aient pas à supporter les inconvénients de la gestation avec ses vomissements et ses séquelles sur la ligne. Il fut un temps où quand c’étaient les richesses qui se faisaient rares, les Occidentaux savaient où aller les chercher. Les besoins évoluant, l’histoire est là pour témoigner de ce dont l’Occident est capable, quand ces derniers viennent à se manifester.
C’est ainsi que les problèmes de la fertilité et du mélange des genres, une des factures du choix occidental d’une société de consommateurs infantilisés poussent ces derniers, aujourd’hui, à rechercher des utérus. Et des utérus, le tiers-monde est loin d’en manquer. C’est donc sans surprise, que depuis quelque temps déjà, un nouveau marché a vu le jour.
Ainsi, à raison de 60 000 euros, un couple peut s’offrir le ventre d’une femme en Inde ou encore en Ukraine (pour l’instant). Bien sûr, 90 % de cette somme revient à l’établissement hospitalier qui pratique l’intervention, le reste revenant à la femme qui loue son ventre.
Outre l’insoutenable euphémisme utilisé pour désigner cette nouvelle forme d’esclavage, cette pratique barbare, «la gestation pour autrui -GPA-», c’est l’argument avancé pour justifier cette pratique qui soulève les cœurs. Ainsi, c’est avec une impassibilité terrifiante que le coprésident de l’Association des familles homoparentales (France), Alexandre Urwicz, qui milite pour cette pratique, explique avec un sourire froid, un regard sans expression, et sans l’ombre d’une émotion, à l’image d’un zombie, un vrai psychopathe : «Ce qu’on donne à la mère porteuse ce n’est pas une rémunération, c’est plutôt une compensation. Mais la relation ne s’arrête pas là. Le lien avec la mère porteuse dure toute la vie, c’est une histoire qui commence un jour et qui ne s’arrêtera plus jamais…».
Entre les sociétés qui coupent les mains des voleurs de poules et celles froides et déshumanisées qui s’adonnent à la marchandisation de femmes et d’enfants, les barrières, aussi appelées «valeurs», que l’Homme, l’humain, a érigées pour se préserver de son propre instinct de prédateur, semblent de plus en plus fragilisées et il semble, selon certains juristes, qu’on devrait aller vers le rétablissement de la peine de mort dans certaines sociétés pour faire face à cette nouvelle forme de traite d’humains. Un phénomène que connaît pourtant particulièrement bien Madame Taubira.
L.S