83% des exportations hors-hydrocarbures réalisées par quatre exportateurs

83% des exportations hors-hydrocarbures réalisées par quatre exportateurs

C’est ce qu’a annoncé Ali Bey Nacer, président de l’Association des exportateurs algériens. En effet, les exportations hors-hydrocarbures demeurent à un niveau marginal, n’excédant pas 3% du niveau global des exportations. Bey Nacer s’est dit «très pessimiste» sur les accords signés avec l’Europe car, selon lui, cette dernière «est un espace à géométrie variable et verrouillé», surtout avec la levée des barrières tarifaires qui ont des conséquences énormes sur l’Algérie.

D’ailleurs, dans la vision de l’Union européenne, l’Algérie est perçue comme un marché et non comme un partenaire. Le président de l’Association des exportateurs algériens sollicite l’Etat pour aller exploiter le plus vite possible les espaces économiques qui sont dans son prolongement stratégique, comme l’espace économique subsaharien qui est un marché à ne pas négliger.

Ali Bey Nacer n’a pas manqué de citer les potentialités algériennes, surtout dans le domaine agricol. «Sur les 50 millions d’hectares de terre pouvant être cultivés, on va dégager un million d’hectares à mettre exclusivement à la disposition de futurs investisseurs dans l’importation», atteste-t-il. En 2012, les exportations dans l’agroalimentaire ont été de 34 millions de dollars, mais l’orateur voit ce chiffre inférieur à celui de nos voisins, à peu près d’un milliard de dollars.

Selon cet interlocuteur, la raison de ce niveau marginal dans le secteur des exportations hors-hydrocarbures est l’absence d’une stratégie et d’une vision d’intégration dans les espaces économiques naturels, dans les accords d’association déjà signés, la non-installation du Conseil national consultatif de la promotion de l’exportation et qui devait être installé en octobre 2004.

Nacer Bey a indiqué, qu’au niveau de la tripartite, 62 points ont été arrêtés pour améliorer les conditions de travail dans le secteur. «La loi de finances 2013 prévoit des facilitations au niveau des douanes, le remboursement de taxes, etc.»

Revenant sur les capacités de l’entreprise algérienne dans la sphère internationale, le président de l’Association des exportateurs algériens voit que les entreprises disposent déjà d’un marché national très rémunérateur et n’ont pas souvent la volonté d’aller vers les exportations.

Dans ce sens, il a appelé à ce qu’il y ait une vision stratégique de la part des autorités, une définition des métiers mondiaux et une amélioration du climat global de l’entreprise. «On doit d’abord faciliter, solliciter et sensibiliser les entreprises pour aller vers l’exportation», dira-t-il. A cet effet, il dénonce les ordonnances 96-22 et 03-10, portant menace de prison contre les exportateurs qui ne procéderaient pas au rapatriement du produit de leurs exportations.

Hakima Hadjam