Près de 80 ressortissants algériens résidant en Libye ont pu gagner le territoire égyptien via le passage frontalier Es-Saloum depuis le début de la crise en Libye. Selon des sources diplomatiques, hormis deux familles, la majorité des ressortissants sont des travailleurs contractuels et des sportifs résidant dans les régions est de Libye.
En revanche, dans les régions ouest proches des frontières algériennes et tunisiennes et de la capitale Tripoli, des familles algériennes y sont établies depuis très longtemps.
En attendant l’arrivée d’autres Algériens venant de Libye, l’ambassade algérienne au Caire a pris les mesures nécessaires pour assurer le retour d’un premier groupe de 13 personnes vendredi dernier à bord d’avions de la compagnie Air Algérie. Un autre groupe devrait rentrer lundi.
L’ambassadeur d’Algérie au Caire, M. Abdelkader Hadjar a déclaré à l’APS, que les services de l’ambassade ont dépêché, dès l’arrivée des premiers groupes d’Algériens à Es-Saloum des agents du consulat pour prendre en charge le passage de ces derniers en territoire égyptien et leur transport au Caire.
Des sources proches du consulat ont indiqué que l’arrivée d’Algériens au point de passage Es-Saloum se fait par « groupes » en raison de la situation dans les villes libyennes marquée par l’interruption de la communication et l’absence des moyens de transports.
La plupart des Algériens sont arrivés aux frontières égyptiennes après avoir fui la Libye en laissant derrière eux leurs biens, voire leurs pièces d’identité, relève-t-on.
Le consul d’Algérie au Caire a souligné que la majorité de ceux qui ont fui la Libye ont laissé leurs passeports chez leurs patrons ou leurs tuteurs ce qui a contraint la mission diplomatique sur place à leur fournir des autorisations de sortie après confirmation de leur identité.
« La situation était difficile et tout était confus, nul ne sait où vont les choses dans ce climat d’anarchie et d’insécurité », a affirmé Toufik Zeghdoud l’entraîneur algérien de l’équipe de handball El Hilal de Benghazi, arrivé samedi soir au Caire.
« Les évènements nous ont surpris à telle enseigne que beaucoup se sont enfuis sans affaires ni argent ni passeport », a indiqué l’entraîneur algérien du club africain de football de la ville de Darna, M. Abdallah Beikous.
L’entraîneur de l’étoile d’Ajdabia de football, Abdelaziz Robii a, pour sa part, déclaré « nos vies étaient en danger après les rumeurs qui ont circulé contre les étrangers y compris les Algériens et l’incendie de l’hôtel où nous résidions ce qui m’a poussé ainsi que deux joueurs algériens du club de fuir avec l’aide des joueurs libyens armés qui nous ont accompagné jusqu’aux frontières égyptiennes ».
« Les Algériens étaient du jour au lendemain sans argent et sans papiers officiels d’identité après la destruction de la société par les gardiens eux-mêmes qui ont de surcroît délesté les travailleurs de leurs biens », a pour sa part déclaré Fillali Kheireddine de Jijel pâtissier de son état dans l’une des sociétés du champ pétrolifère Al Ouaha (350km à l’est de Benghazi).
La mission de l’ambassade dans la région d’Es-saloum a fourni sur place des autorisations de sortie à ceux qui ne possédaient pas de passeport en assurant leur transport au Caire, comme l’a confirmé un des agents du consulat présents à Es-Saloum.
En attendant les vols réguliers de la compagnie Air Algérie, les services de l’ambassade d’Algérie ont réservé des chambres dans le quartier Zamalek au Caire pour les ressortissants algériens en les prenant en charge aux plans financier, matériel et moral.