Cette semaine et particulièrement durant les soirées de dimanche et lundi, plusieurs quartiers de la ville des ponts ont été secoués par des manifestations de citoyens qui ont bloqué les routes, les avenues et occupé des places publiques pour protester contre les coupures de courant qui les ont indisposés, alors que la chaleur a atteint des pics inégalés.
Ainsi, les localités de Djenane Ez zitoune, de Bidi Louisa au bou levard de l’Est en passant par le centre- ville, le quartier du Bardo, la cité des Mûriers et le quartier de la piscine traversé par la route nationale 3 en direction de Skikda et Annaba, ont connu des coupures qui ont duré des temps relativement longs.
Selon certaines estimation presque 80% de la ville des ponts ont été affectés par les coupures de courant. Dans la plupart des cas, les manifestants ont utilisé de grosses pierres et des pneus en feu pour obstruer la voie et interdire la circulation sur ces artères, gênant considérablement les voyageurs et les citoyens.
Les manifestants protestaient contre le délestage opéré par la société de distribution de l’électricité et du gaz à cause de la forte hausse de la consommation, et de la panne intervenue au niveau du poste central d’alimentation situé dans le faubourg de Chaabersas.
Rencontrées hier, des familles de plusieurs quartiers ont expliqué que certaines d’entre elles ont passé la nuit dehors, car leurs demeures étaient devenues des fournaises, que le courant a été coupé depuis 24heures d’affilées, voire 72 heures pour certains cas qui, en plus ont, parait-il, subi des coupures individuelles dues à des fusibles qui ont grillé ou des disjoncteurs qui ont brûlé. Avec cela, des familles modestes se sont plaints que la nourriture, notamment les viandes, achetée avec leurs maigres économies pour la conserver au jour de l’Aid, à été complètement abîmée et jetée à la poubelle.
Pressé par les citoyens qui sont tombés à bras raccourcis sur la Sonelgaz en lui reprochant une absence totale de prévision et de planification, le directeur de l’énergie et des mines de la wilaya de Constantine, M. Bouzidi, a reconnu «qu’il y a eu effectivement des insuffisances et des défaillances humaines », dans la crise qui a frappé la ville des ponts cette semaine à cause des interruptions longues et fréquentes du courant électrique.
Cette situation qui perdure encore, a constitué le thème d’une émission spéciale de la radio régionale qui a réuni hier sur le plateau le directeur par intérim de la société de distribution de l’électricité et du gaz de l’Est (SDE) et le directeur de l’énergie et des mines qui ont répondu aux doléances et aux interrogations des citoyens désemparés.
Avant de fournir des explications sur les coupures, le représentant de la SDE, M. Boubaker Benmouhoub, a lancé un appel aux citoyens leur demandant de s’armer de patience et de comprendre les difficultés rencontrées par sa société et aussi pour permettre aux équipes techniques qui réparent les pannes de travailler dans la sérénité.
Il a expliqué enfin que l’origine du problème réside dans la conjugaison de deux facteurs : l’un lié à une panne sur le poste principal d’alimentation de la ville et l’autre concerne des câbles de moyenne tension transportant le courant qui ont brûlé à la suite de l’explosion de la demande et de la chaleur caniculaire qui sévit depuis plusieurs jours sans interruption.
Le directeur de la SDE a précisé que la partie importante des interventions se déroule au poste de transfert du courant de Chaabersas pour le changement des câbles de moyenne tension enfouis sous terre qui ont été endommagés. D’après lui, cette opération se déroule dans des conditions très difficiles marquées par une fatigue du personnel technique qui se trouve sur la brèche depuis plusieurs jours.
Mais il espère quand même que « les travaux seront terminés aujourd’hui même mardi » et le courant sera rétabli à 100 % dans tous les quartiers. Il a expliqué ensuite qu’après le règlement du problème de la panne générale, il reste encore à réparer les pannes individuelles en remplaçant les pièces défectueuses comme les fusibles, les transformateurs et les disjoncteurs. Et les équipes vont intervenir après réception des réclamations déposées par les citoyens.
En réponse à la question des dédommagements posée par un auditeur, M. Benmouhoub a répondu que sa société est, bien entendu assurée, et que les dégâts vont être pris en charge par la société d’assurance.
Pour ce faire, il a invité les commerçants et les citoyens victimes de dommages à présenter des dossiers motivés à son entreprise au niveau de la direction de Bab-El-Kantara. En dernier, il a invité les usagers à éviter de gaspiller l’énergie et ce pour éviter encore une fois le recours au délestage.
A. Mallem et D. Moatassim