80 DA le kilo de sucre

80 DA le kilo de sucre

08sucreblanc.jpgLa note devient de plus en plus salée pour le sucre et les légumes secs. Au grand dam des pères de famille.

Ces derniers ne se sont même pas remis des hausses des prix enregistrées avant le Ramadhan qu’ils sont à nouveau contraints de dépenser plus sans pour autant améliorer leur quotidien.

Le tout dans l’indifférence la plus totale des pouvoirs publics, à commencer par le ministère du Commerce.

Le fait que les légumes verts n’ont pas été épargnés par la montée en flèche des prix a conduit les consommateurs à privilégier, pour leur menu, d’autres aliments.

La hausse de la demande sur les haricots, les lentilles et les pois chiches, entre autres, a eu des conséquences négatives sur le consommateur.

Il doit désormais sortir de sa poche pas moins de 150 dinars pour ramener chez lui un kilogramme de lentilles. C’est du simple au double.

Les pois chiches étaient déjà échangés à plus de 100 dinars depuis plusieurs jours et tout porte à croire que les marchands ne laisseront pas inchangées les affiches des prix.

C’est d’ailleurs, à peu près, la seule obligation à laquelle ils sont astreints au regard de la loi vis-à-vis des consommateurs.

C’est la même chose en ce qui concerne le sucre. Quelques explications peuvent être avancées pour expliquer cet état de fait.

Il y a d’abord le fait que les importateurs de ces produits ont été perturbés dans leurs activités par les mesures instaurées par le gouvernement concernant le paiement des importations puisque seul le crédit documentaire est autorisé, les obligeant à bloquer le montant de la transaction pendant trois mois, ce qui n’est pas toujours en leur pouvoir.

Les importateurs ont alors préféré s’abstenir d’importer ces produits entraînant une pénurie et une augmentation du prix.

Ces évolutions tombent mal car les Algériens ont pour habitude d’apprécier les légumes secs par temps froid comme en ce début d’automne.

L’arrivée de l’hiver ne fera donc qu’exacerber la tension sur certains produits phares de la ménagère.

Même dans les restaurants populaires, il faut s’attendre à ce que le plat de loubia gagne quelques dizaines de dinars.

Ce qui laisse également un goût amer chez le citoyen est la hausse du prix du sucre.

Cette fois, il est constaté que même le marché s’est emballé depuis l’été dernier.

En effet, dès août, les prix du sucre à Londres ont atteint 521,8 dollars la tonne.

Il n’est pas exclu que cette tendance à la hausse se poursuive en 2010.

Il y aurait un déficit au niveau mondial de 4,2 millions de tonnes contre un déficit de 8,8 millions de tonnes en 2008/09.

Les niveaux des prix ont évolué suite aux résultats décevants des récoltes au Brésil et en Inde et aux importantes acquisitions de sucre par l’Inde, le Mexique et l’Égypte.

Les prix ont en outre été aidés par l’intensification des opérations de couverture à terme des entreprises agroalimentaires suite aux inquiétudes suscitées par une hausse substantielle éventuelle des prix du sucre en 2010.

Les entreprises agroalimentaires et de boissons ne cessent pas d’alimenter la demande alors qu’entre janvier et août 2009, les prix sur le marché mondial ont augmenté de 68%.

L’augmentation au cours de l’année dernière a atteint 95%. Il est prévu que le marché mondial du sucre revienne à une situation d’équilibre à la fin septembre de 2011 grâce à un redressement de la production en Inde et dans d’autres pays importateurs en réponse à la hausse des prix.

En 2008, l’importation des biens alimentaires est venue en troisième position avec 6,06 milliards de dollars contre 1,65 milliard de dollars en 2007.

Cette augmentation très significative montre la dépendance de l’Algérie vis-à-vis de l’étranger pour son approvisionnement en produits alimentaires.

Pendant ce temps, le ministère du Commerce se contente de promulguer des règlements pour obliger les opérateurs à mettre des étiquettes sur les lots des produits.

Il est vrai que la santé et la sécurité du consommateur sont primordiales, mais à quoi pourraient-elles servir s’il ne mange pas à sa faim ?

AHMED MESBAH