Les mêmes problèmes restent en suspens
Pour la majorité des parents, cette rentrée solaire 2012-2013 ne s’annonce pas sous de très bons auspices, en raison de la surcharge des classes et des programmes, la cherté des fournitures, le déficit en enseignants dans certaines matières…
Longtemps différé, le départ de celui qu’on disait «inamovible» va-t-il enfin, libérer l’institution des pesanteurs qui l’entourent et surtout des contradictions qui la minent et qui en ont fait, à la longue, une «école sinistrée»? De l’avis de nombreux experts, l’Ecole algérienne a perdu depuis deux ou trois décennies son statut et partant, sa vocation d’institution dispensant le savoir et la connaissance. Science sans conscience n’est que ruine de l’âme, dit-on. Le système éducatif adopté, le choix des programmes, de même que les méthodes employées, au lieu de stimuler le savoir ont, au contraire, beaucoup handicapé les élèves et limité leurs connaissances. Toutes les expériences qui ont été tentées jusqu’ici le montrent. Habitués à apprendre par coeur au lieu de raisonner et n’arrivant pas à maîtriser et l arabe et le français, près de la moitié des élèves des classes terminales échouent à l’examen du Bac. Ceux qui échappent à la purge et décrochent le fameux sésame, sont souvent contrariés lorsqu’ils se retrouvent à l’université parce que les cours et les comptes rendus se font uniquement en français ou en anglais, alors qu’ils ont fait toutes leurs classes en arabe. Plus de 8 millions d’élèves reprendront, à partir de demain, le chemin de l’école. Pour la majorité des parents, cette rentrée solaire 2012-2013 ne s’annonce pas sous de très bons auspices, en raison de la surcharge des classes avec la scolarisation des enfants syriens et le déficit en enseignants dans certaines matières. Résultat: on risque de se retrouver avec des classes de 50 élèves, voire plus.qui compliqueront davantage la tâche des enseignants qui ont déjà fort à faire avec les élèves locaux. La réception de 130 nouveaux lycées constitue, certes, une bouffée d’oxygène, mais elle ne pourrait, à elle seule, résorber le déficit existant. La cherté des articles scolaires et des vêtements destinés à habiller leurs enfants en âge d’aller à l’école constitue également un casse-tête pour les parents et hante leurs nuits. Malgré les contributions de l’Etat et les mesures qu’il a prises en faveur des familles nécessiteuses auxquelles il octroie, chaque année, une prime de 3000 dinars par enfant scolarisé, de plus en plus de parents éprouvent des difficultés pour subvenir aux besoins de leurs enfants, particulièrement, les smicards. A peine sortis d’un rude mois de Ramadhan qui les a presque mis sur la paille, voilà qu’ils se retrouvent obligés d’honorer d’autres achats et d’autres dépenses. Une sacrée gymnastique quand on sait que pour l’achat d’un seul cartable ou sac à dos, les parents doivent débourser, en moyenne, 1500 dinars. Les prix des tabliers ont, eux aussi, connu une flambée vertigineuse sur le marché. Profitant de la disparition des vendeurs de l’informel qui leur faisaient concurrence, des commerçants ont majoré les prix des tabliers, en les vendant entre 750 et 1500 dinars l’unité. Certes, les prix des cahiers, comparés à ceux des livres, n’ont pas énormément augmenté mais, il faut faire très attention car beaucoup ne sont pas de très bonne qualité et les enseignants sont intransigeants et obligent souvent les élèves à opter pour telle ou telle marque de cahier. 61 millions de livres seront distribués cette année, dont 4 millions offerts gratuitement aux enfants des familles démunies. Selon l’Association nationale des parents d’élèves, s’il est vrai que l’Etat a imprimé pour cette rentrée 61 millions de livres, beaucoup de parents n’arrivent pas à les trouver, facilement au niveau des points de vente ou des librairies. Et lorsqu’ils y parviennent, ils sont obligés de les payer au prix fort, jusqu’à deux fois leur prix, parfois. Le hic, c’est auprès des revendeurs du secteur privé qu’ils sont souvent disponibles, les librairies étatiques invoquent les ruptures de stocks pour justifier la disparition de tel ou tel manuel de leurs étals. Profitant à plus de 80% des élèves du premier palier, la cantine scolaire est sur le point d’être assurée par l’ensemble des établissements, à la grande satisfaction des enfants issus de familles démunies qui y voient là un moyen pour équilibrer la nourriture de leurs rejetons qui souffrent de malnutrition. Une enveloppe de 28,5 milliards de dinars est consacrée à cette opération. Reste à l’organiser et à mieux la prendre en charge, en faisant contrôler, quotidiennement, la nourriture et les produits achetés par un médecin spécialiste ou un diététicien pour éviter les risques de contamination et les intoxications alimentaires qui sont, malheureusement, légion. Installer des cantines c’est bien, les rendre plus fonctionnelles et surtout plus sûres en matière d’hygiène, c’est beaucoup mieux